Nord-Mali : pour Compaoré, une intervention “efficace” de la Cedeao n’est pas encore possible

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Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso

Blaise Compaoré n’est décidément pas sur la même longueur d’onde que les autorités maliennes, qui refusent de voir le moindre soldat étranger à Bamako. Du coup, le président burkinabè et médiateur de la Cedeao dans la crise malienne juge qu’une intervention de l’organisation ouest-africaine pour libérer le Nord-Mali n’est pas possible.

Interrogé par la chaîne France 24 lors de son séjour à Paris, mercredi 19 septembre, le président burkinabè Blaise Compaoré estime que les conditions posées par le Mali pour une intervention militaire de la Cedeao ne sont pas réalistes. « Les conditions qui accompagnent cette requête [de Bamako, NDLR] font qu’il est impossible pour la Cedeao aujourd’hui d’être de façon efficace sur le terrain », a-t-il déclaré.

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré a demandé officiellement l’intervention de l’organisation ouest-africaine, le 4 septembre, mais en excluant formellement l’envoi de troupes « combattantes ».

« Bamako souhaite avoir des troupes de la Cedeao mais ne souhaite pas les avoir dans le sud du pays, par exemple à Bamako, ce qui est impossible », a réagi Blaise Compaoré, au lendemain d’un entretien avec son homologue français François Hollande.

Manque de clarté

Pour justifier sa position, celui qui est aussi médiateur de la Cedeao dans la crise malienne met en avant « la nécessité pour une éventuelle force d’intervention de disposer d’un aéroport, d’une antenne médicale, de transmissions mais aussi d’un dispositif qui permette d’éviter que les mouvements armés puissent par des infiltrations déstabiliser Bamako ».

Et de fustiger le manque de clarté de la part de son allié malien. « On peut regretter que malgré l’engagement et la détermination de la communauté internationale et l’entière disponibilité de la Cedeao, le processus de sortie de crise au Mali manque de souffle. Il manque un leader actuellement dans ce processus du côté du Mali », a ajouté Compaoré.

Cavalier solitaire

Dans son viseur, la difficile entente entre les politiques et les leaders du putsch du 22 avril à Bamako, dont le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui contrôlent l’armée et veulent garder la main sur le processus de reconquête du Nord. Et engranger la popularité qui lui serait lié… Ainsi, dans leur reqête, les autorités maliennes ont invité les troupes ouest-africaines à ne leur apporter qu’un soutien logistique et aérien, ainsi qu’une participation au maintien de l’ordre, une fois les villes du Nord reconquises.

De Bamako, Compaoré est vu comme un cavalier solitaire, qui mène de manière unilatérale sa médiation avec certains groupes armés, notamment les Touaregs indépendantistes du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine. « Il y a des Maliens qui demandent l’indépendance, il y a des Maliens qui veulent la charia. Comme ailleurs, on discute d’abord pour voir si on peut les intégrer dans la République, si on peut limiter ces revendications extrêmes, parfois extrémistes », a expliqué le président burkinabè. Qui prône toutefois une attitude de fermeté immédiate envers les autres groupes armés comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

19/09/2012 à 18h:30 Par Jeune Afrique

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7 COMMENTAIRES

  1. Moi ce qui m’intéresse c’est de savoir quel jour ces mecs de la CEDEAO vont intervenir au Nord du Mali et arrêter tous ces discours ??? Tous les jours du blablablablabla… Après avoir envoyé des officiers au Mali pour voir le contour technique de cette intervention avec nos militaires, vous nous dites que ces demandes sont « irréalistes et non professionnelles ». Ok cool, mais dans ce cas ou vos officiers sont nuls ou les nôtres sont nuls !!! Donc les officiers de la CEDEAO sont plus intelligents que nos 50 généraux et nos 400 colonels ?? Vous avez demandé à sécuriser les institutions de Bamako, Dioncounda vous a dit « non merci ». Une fois que vous avez eu le feu vert de Dioncounda pour l’aider à libérer son pays suite aux recommandations de vos propres officiers, vous avancez un autre argument!! Que c’était pour faire de Bamako une base arrière de reconquête du nord mais pas pour sécuriser les institutions à Bamako !! Incroyable !!!
    Et pourtant c’était la faute du Mali qui refusait, au nom d’un orgueil et d’une fierté nationale mal placés, de requérir le concours d’une force militaire internationale pour libérer le Nord de son territoire.
    Ce qui est fait, il y a 15 jours avec une demande d’aide bien détaillée par Dioncounda !! Ou je suis trop bête ou il y a un truc qui ne tourne pas rond dans cette affaire !! Hier encore c’était de l’argent qu’ils réclamaient et des avions !! Vive la CEDEAO on vous attend hein venez nous aider SVP, tchiuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrr
    👿 👿

    • Hey ! patron koudis… moi, la CDEAO, je n’y ai jamais cru. Les soldats maliens ont joué à se faire peur… et ils ont perdu la face. Je persiste : ces 1béciles armés n’ont gagné aucune guerre. Les militaires maliens ont obéi aux ordres de leurs supérieurs. :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

      Qu’on donne des armes aux militaires maliens. Et ils attaqueront ces rats dans leurs grottes… 😀 😀 😀 😀

      • Slt St Brou, cmt tu vas ??? 😆 😆 😆 Il y a une chose que les gens oublient dans cette crise et que nous n’avons pas arrêté de rappeler, personne n’est claire dans cette affaire !!! Tu sais que ce Blaise a bien demandé aux autorités maliennes de faire vite pour mettre une commission de négociations pour discuter avec le MNLA, face au refus des autorités maliennes car le MNLA n’a plus aucun pouvoir, Blaise se trouve dans une position confuse . Pour ne rien arranger il s’est retrouvé au cœur de cette histoire d’armes des services de renseignements français et américains, ce lien douteux avec les islamistes a créé une nouvelle méfiance à son encontre. Ce n’est pas pour rien qu’il est allé à Paris pour se blanchir dans cette affaire auprès des français !! Pour cacher ses coups bas il ne fait que tirer sur nous depuis 02 jours étant à Paris !!! Dioncounda demande un soutien logistique, si vous avez des gros avions qui ne peuvent pas atterrir à Sévaré pourquoi ne pas utiliser l’aéroport de Bamako ?? Personne ne dira non à ce transit pour acheminer du matériel vers la zone des combats. La lettre de Dioncounda est pourtant claire, oui à toute assistante technique et logistique mais non à des troupes combattantes à Bamako, où est la polémique ?? 😈

        • Salut KOUDIS. Je suis sur la meme longueur d’ondes que BROULAYE… Blaise roule pour lui meme, pas pour le Mali (il ne roule meme pas pour le Burkina), de l’autre cote ADO a des soit disant militaires dont il n’en a pas besoin en ce moment, donc une mission au Mali serait la bien venue… Mais, qui roule pour le peuple malien? PERSONNE! Pas la classe politique malienne, et moins encore l’armee malienne, car, quand ils auront les armes bloquees dans les differents ports, ils demanderont des F16, Black Hawk et C130 avant de pouvoir monter au front. C’est du jamais vu dans l’histoire de l’humanite! Wait and see!

          • “ils auront les armes bloquees dans les differents ports, ils demanderont des F16, Black Hawk et C130 avant de pouvoir monter au front”. 😆 😆 😆 donc toujours insatisfaits ?? Toi aussi Angara 😆

          • Tu ne me crois pas mais tu verras. Je sais que tu fais tout pour les supporter mais, ils n’en valent pas la peine!

    • Koudis et Kamaring kèndè(Broulaye)comment allez-vous bien? :mrgreen: :mrgreen: C’est Sambou qui vous salut! 😆 😆 😆

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