Nord-insécurité- marasme économique : La faillite de l’Etat !

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nordUn nord qui s’enfonce dans l’insécurité et le grand banditisme. Un sud qui se fige autour d’un accord controversé. Un gouvernement qui n’a ni programme, encore moins de solutions pour sortir le Mali de la situation désastreuse qu’il traverse.

Une population désemparée et gagnée par une démission collective. En somme, c’est la faillite d’un pays. Qui est coincé entre la mauvaise gouvernance et l’emprise d’un clan. Du coup, le Mali est pris dans l’étau, entre inquiétudes et incertitudes.

S’il y a un point sur lequel les Maliens se rejoignent dans leur écrasante majorité, c’est la situation chaotique du pays. Vraisemblablement, rien ne va. Le pays présente des signaux inquiétants de désespoir et d’incertitudes. De l’état des finances publiques à la sécurité nationale, en passant par le chaos économique, la corruption, le népotisme, le trafic d’influence, la cherté de la vie, notre pays s’est retrouvé, depuis la prise de pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta (en septembre 2013), dans un piteux état.

Au nord comme au sud du pays, l’insécurité est grandissante. Les attaques de terroristes et autres bandits, sont rentrées dans le quotidien des Maliens. Bamako, avec l’arsenal sécuritaire dont elle dispose, n’a pas pu échapper aux attentats meurtriers que connaissent les régions du nord, depuis janvier 2013 (libération des régions de Mopti, Gao et Tombouctou par l’opération Serval). Comme si de rien n’était, l’on continue à entretenir les citoyens dans le mensonge d’Etat, sans qu’aucune initiative digne de ce nom puisse émerger pour rassurer les populations. Les attaques contre l’officier Ould Meydou et le restaurant « La Terrasse » à l’intérieur de Bamako, ont confirmé l’état lamentable de la situation sécuritaire dans notre pays. Pis, les auteurs de ces attentats courent toujours…

Malgré les sommes faramineuses « dépensées » pour équiper les forces de l’ordre, la sécurité des personnes et des biens reste à désirer. A Tombouctou, Gao et Mopti, les attaques djihadistes sont monnaie courante. Les enlèvements de véhicules et autres braquages des populations se font au quotidien. Les forces de défense et de sécurité ? Elles brillent par leur absence sur le terrain. Et ces milliers de soldats déployés sous la bannière de la Minusma ? Malgré leur présence, les terroristes et autres narcotrafiquants sont revenus en force pour occuper le terrain dans beaucoup de localités du nord. Mais les autorités maliennes ont décidé d’adopter  la politique de l’autruche…

En tout cas, les populations de ces localités sont désemparées et ne croiraient plus à la capacité de l’Etat à assurer leur sécurité. Chaque jour qui passe, la situation sécuritaire se dégrade. En plus du banditisme, des tirs d’obus et de mortiers viennent grossir la psychose partout dans le septentrion. Conséquence : la population n’a d’autres choix que de subir.

 

Mal gouvernance !

Aussi, la situation économique est des plus dramatiques. Depuis 2013, les finances de l’Etat malien sont au rouge. Et pour cause. La gestion calamiteuse des maigres ressources de notre pays a fait dégringoler le niveau de vie de nos compatriotes. De surfacturations abusives à une gestion clanique de ces ressources, le Mali a failli replonger, s’il ne l’est déjà. Le FMI, la Banque Mondiale et l’Union Européenne ont dû suspendre leurs appuis budgétaires à cause de la mal gouvernance. Ibrahim Boubacar Keïta aurait laissé une bande d’affairistes faire main basse sur l’argent des contribuables maliens. Ceux-ci se sont offert des marges « exagérées » sur les marchés d’équipements de l’armée malienne. Le pot au rose a été découvert à travers deux « célèbres » rapports du vérificateur général et de la section des comptes de la Cour suprême. Plus de 40 milliards de FCFA de surfacturations au profit de quelques proches du président de la République. Au même moment, le pays sombrait à travers les défaites de son armée sur le terrain des opérations au nord et la faillite de son économique au sud. Les prix des denrées de première nécessité ne cessent de grimper et le pouvoir d’achat des Maliens prend le sens contraire. Quand dans des pays voisins, le coût du carburant est à moins de 500 FCFA le litre contre 759 FCFA au Mali, on s’interroge sur la volonté réelle des pouvoirs publics d’améliorer le quotidien des citoyens maliens.

Pendant ce temps, la tension sociale bat son plein avec les grèves successives et les dépôts de préavis de grève. Même la centrale syndicale (UNTM) est passée par là pour obliger le gouvernement à l’écouter et à prendre en compte ses revendications.  D’autres syndicats ont emboîté le pas en poussant le gouvernement à agir face au désarroi des populations. Mais, rien n’y fait ; le pouvoir d’IBK est à court de solutions.

Enfin, au-delà de ces dérives gouvernementales, un projet d’accord a été paraphé par les pouvoirs publics, le 1er mars dernier à Alger. Cet accord controversé est en train d’occuper le gouvernement. Qui chercherait, par tous les moyens, à faire avaler la couleuvre aux populations, à travers des comparaisons « honteuses » (avec l’accord d’Alger 2006) et un tapage médiatique sans pareil. L’accord « fabriqué » chez le voisin algérien est d’ailleurs rejeté par des partis politiques de l’opposition, par des figures emblématiques du pays, mais aussi et surtout par les groupes armés de Kidal.

Du coup, les préoccupations essentielles sont renvoyées aux calendes grecques. Le gouvernement ne se soucie ni du panier de la ménagère, ni des exigences sociales, encore moins du pouvoir d’achat des Maliens, comme si l’Etat a failli. Et n’aurait plus qu’une option : mettre les clés sous le paillasson. Aux Maliens de prier pour leur pays qui est au bord de l’abîme.

Sambou Diarra

 

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