Le président de l’Alliance pour la République (APR), Oumar Ibrahim Touré, a reçu vendredi, les meilleurs vœux des militants de son parti. L’ancien commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre a profité de l’occasion pour proposer des voies de sortie de crise au gouvernement par rapport à l’ébullition du front social, la crise sécuritaire dans le nord et centre du pays et surtout l’épineuse réforme politique et institutionnelle.
En premier lieu, Oumar Ibrahim Touré s’est dit préoccuper par le retard accusé dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali malgré les “efforts déjà déployés” depuis la signature du document en mai 2015. Saluant les différentes parties, le président de l’APR a recommandé la poursuite des efforts dans les domaines tels l’opérationnalisation des bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, Kidal et Tombouctou et le déploiement des patrouilles mixtes dans toutes les régions du nord. La finalité selon lui, est de lutter contre l’insécurité ambiante qui freine le retour à la normale, l’installation et le fonctionnement effectif des Autorités intérimaires et des Collèges transitoires, le retour de l’Administration dans toutes les régions du nord et le rétablissement des services sociaux de base au profit des populations meurtries par le conflit, la mobilisation des financements annoncés lors de la “Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali” (Paris, le 22 octobre 2015), pour réaliser les engagements souscrits par le Gouvernement malien dans l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. L’ancien commissaire à la sécurité alimentaire a aussi demandé la poursuite des efforts de la Communauté internationale en faveur du Mali afin de lui permettre de sauvegarder son unité, son intégrité territoriale, ainsi que la forme républicaine et le caractère laïc de l’Etat, la mise en place d’un système d’informations fiables et exhaustives et la création d’une base de données en vue d’assurer l’archivage et la constitution de la mémoire du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, issu du processus d’Alger et l’organisation d’un colloque ou une rencontre multipartite d’Evaluation du niveau d’Application de l’Accord en vue d’en identifier les points de blocages précis pour un nouveau cycle d’application diligente, préalable à une véritable stabilisation.
S’agissant de la grave crise sécuritaire dans le centre du Mali, M. Touré propose, en plus de la poursuite de la lutte contre le terrorisme dans la zone, trois solutions clés : le désarmement des milices et autres groupes privés, la consolidation de la présence de l’Etat et une nouvelle initiative de dialogue et de médiation, nourrie par nos valeurs culturelles et éclairée par notre riche expérience en matière de médiation.
Dialogue fécond
Concernant le front social, le président Touré a reconnu les efforts du gouvernement, mais reste sensible à l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens en occurrence les fonctionnaires. Il a invité l’Union des travailleurs du Mali (UNTM) et le gouvernement ” à prioriser la pédagogie et le dialogue pour trouver des solutions adéquates aux revendications en fonction des besoins et des moyens de l’Etat. Pour le cas spécifique des acteurs du monde du travail, l’APR tient au respect de certaines conditions de base pour parvenir à un dialogue social fécond entre les parties prenantes, à savoir : la volonté affirmée d’engager le dialogue social de la part de toutes les parties, des organisations de travailleurs et d’employeurs fortes, autonomes, ayant la capacité technique leur permettant de participer au dialogue social “, a-t-il insisté.
Sur la question des réformes, Oumar Ibrahim a été, on ne peut plus clair. ” L’APR en appelle à tous les acteurs politiques pour contribuer à la réussite de ce chantier national dans le seul intérêt de la nation malienne menacée aujourd’hui dans son fondement malgré les efforts fournis”, a-t-il invité.
Pour la réussite de ce chantier d’intérêt national, il propose une large concertation des forces vives de la nation, surtout de la classe politique et des organisations de notre société civile, la prise en compte de l’avis de notre nombreuse et dynamique Diaspora. Cela doit se faire, estime-t-il, à travers les Organisations officielles qui représentent cette Diaspora et une large campagne d’Information et de Communication à chaque étape de la révision constitutionnelle pour un projet consensuel, largement partagé, à soumettre à l’appréciation du peuple souverain.
Cette présentation de vœux a été aussi l’occasion pour M. Touré d’évoquer les forces et les difficultés au sein de son parti. Il s’est aussi réjoui de la contribution de l’APR dans la réélection du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita.
M. Diallo