Nominations des militants de la 25è heure : Les militants du RPM en colère

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QG RPM
Le QG du RPM (photo L’Essor)

Il semble utile de rappeler que face à Soumaïla Cissé de l’URD (Union pour la République et la démocratie), le candidat du RPM (Rassemblement Pour le Mali) en la personne d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui a remporté haut les mains le second tour de la présidentielle 2013. Son score avoisine le plébiscité dans la mesure où il a obtenu 77, 62% des suffrages exprimés. Une façon de rappeler que le peuple malien avait choisi IBK pour gérer ses affaires.

 

 

Certes, cette victoire n’est pas, loin s’en faut, celle de son seul parti le RPM. Les Maliens, dans leur grande majorité, ont estimé qu’avec IBK, ce serait la guerre sans merci contre l’impunité, la fraude, le favoritisme, le parentalisme, et l’insécurité qui menaçait l’existence même de la nation malienne. Mais si les Maliens ont massivement porté leur choix sur lui, il a fallu qu’ils soient organisés pour le besoin de la cause.

 

Tirant les meilleurs enseignements de l’histoire politique de notre pays, le président IBK, qui fut Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré pendant 6 ans, président de l’Assemblée nationale durant le premier mandat d’ATT et simple député à la chute de celui-ci, devrait faire la bonne lecture des hommes politiques au Mali. C’est bien cette lecture du terrain politique qui devrait guider le président dans le choix des hommes qui doivent l’accompagner dans la gestion des affaires de la nation malienne.

 

Mais que s’est-il passé ?

Juste après la formation du gouvernement d’Oumar Tatam Ly, le grand espoir du peuple quant à voir IBK amorcer le changement tant attendu, a cédé le pas au doute sceptique conduisant les Maliens à replonger dans la médiation. Le constat devient de plus en plus patent et général que le président IBK n’écoute pratiquement personne, en tout cas très peu ces femmes et ces femmes qui ont bravé toutes les intempéries pour mener à bon port la campagne du candidat du RPM. La suite n’échappe à personne : c’est le retour en force des fidèles serviteurs de l’ancien président Moussa Traoré qui fut évincé par le peuple malien débout comme un seul homme.

 

Encore dramatique, fut le retour aux affaires d’hommes clés du régime de celui qui a été chassé du pouvoir le 22 mars 2012 par des militaires patriotes. Là encore, la suite est connue. Ces femmes et ces hommes d’ATT étaient et sont toujours en mission auprès du président de la République : ils avaient et ont toujours pour tâche d’empêcher IBK de mener à bon port le changement tant réclamé par le peuple malien. Cette mission, ils risquent, hélas, de la mener à souhait parce qu’ayant bien étudié la personnalité du président. Cela se voit de plus en plus clairement dans les nominations tous azimuts au sein de l’appareil de commandement du régime IBK.

 

 

Nominations des militants de la 25è heure provoquent des remous dans le parti

Ces nominations concernent notamment des militants de la 25è heure du RPM : Toumani Djimé Diallo, secrétaire général de la présidence de la République, Me Mamadou Gakou et Moustaph Dicko, conseillers spéciaux, le général Naïny Touré, ambassadeur du Mali en Algérie, Cheick Moucktary Diarra, ambassadeur du Mali en France, l’Inspecteur général de police Mahamadou Diagouraga, ambassadeur du Mali en Mauritanie, le général Lassine Koné, ambassadeur du Mali en Chine, Tidiani Djimé Diallo, chargé de communication à l’ambassade du Mali en France, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture. La liste est loin d’être exhaustive.

Ces nominations, il faut le dire, ont lieu au détriment des responsables du RPM bon teint qui se sont toujours battus comme de beaux diables pour porter haut et fort le flambeau de la lutte de leur parti pour un Mali nouveau. Au nombre de ces militants de première heure du RPM, on peut citer Bakary Konimba Traoré, Bocari Tréta, Mme Sangaré Oumou Bah, Mahamane Baby. La liste est loin d’être exhaustive. Il en est de même pour la formation du cabinet du président de l’Assemblée nationale.

Dans ces conditions, le président de la République et celui de l’Assemblée nationale s’attirent les foudres des militants du RPM.

 

Tout compte fait, les remous, les grognes se font de plus en plus entendre au sein de la majorité présidentielle. Ce mécontentement grandissant dans la mouvance présidentielle est bien mis à profit par ceux- là qui composent aujourd’hui l’opposition «politique» au Mali. En leur sein, il y a des opportunistes politiciens sans égaux qui feront tout pour saboter toutes les bonnes actions gouvernementales.

Face à cette situation de plus en plus mouvemente sur l’échiquier politique national, IBK doit faire la bonne lecture de la pente glissante sur laquelle il est installé. Il se doit donc entre autres s’appuyer solidement sur les forces vives de la nation en vue de tuer dans l’œuf les velléités qui s’organisent contre son régime tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, opérer un choix judicieux parmi les femmes et les hommes acquis à la sauce du peuple travailleur, tirer des enseignements de la récente attitude du président français François Hollande qui est revenu à s’entourer des vrais ténors de son parti, être à l’écoute constante de ses électeurs qui ne veulent qu’une seule chose : un Mali nouveau au service du peuple laborieux, renforcer les relations d’amitié et de coopération mutuellement avantageuse qui nous lient de façon historique à la Russie, la Chine, Cuba, la Corée, replacer les relations de bon voisinage entre le Mali et les pays limitrophes dans leur contexte historique, se rendre à l’évidence que si le peuple est soudé derrière lui, aucune force ne saurait entraver la marche qu’il veut imprimer au Mali, ne point céder au chantage calamiteux et médiatique de ceux- là qui n’ont plus rien de bon à proposer à notre peuple, sauf qu’ils se sont totalement discrédités aux yeux des masses laborieuses de notre pays.

 

Fodé KEITA

 

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