Un an et demi après le lancement des nouveaux produits-miracles censés apporter le bonheur, le changement et l’émergence n’ont pas tenu la promesse des milliers de marches de soutien indéfectibles. Le feuilleton qui a démarré seulement en 2013, le nouveau pouvoir doit pouvoir faire le bilan et du changement et de l’émergence. Mais à défaut, il accouche d’un autre bébé à la maternité de la Primature : Modibo Kéita. Un ancien Premier ministre qui remplace Moussa Mara, un jeune loup aux longues dents. Avec cette nomination de l’ex-représentant du président de la République pour le dialogue inter-malien, c’est un autre slogan, une autre incantation sociopolitique, un autre terme globalisant ? Il urge pour IBK de clarifier amplement sa pensée car en un an et demi de gestion du pouvoir, trois Premiers ministres, cela frise le ridicule, surtout quand : « IBK veut refonder le Mali ». Mais pour ce faire, il faudra d’abord qu’il y ait une justice équitable. Car il faudra que les responsables de l’affaire de surfacturation du contrat d’armement et d’équipement de notre Armée nationale et celui de l’acquisition de l’aéronef présidentiel soient punis conformément à la loi. Et nous pensons que ceux qui étaient cités dans ce dossier ont été tous éjectés du gouvernement, occasion pour les nouvelles autorités de nous prouver que leur slogan « le Mali d’abord » n’est pas vain mot. Les Maliens en ont besoin aujourd’hui, pour se forger une autre idée surtout du locataire du palais de Koulouba. Ce faisant Ibrahim Boubacar Kéita, à défaut de changer le Mali, pourra ainsi le refonder.
Paul N’GUESSAN