Après le choix erroné, mal éclairé de Moussa Mara comme Premier ministre, le pays était tombé dans un bourbier inédit. Pendant 9 mois et trois jours, le gouvernement de ce jeune s’est illustré par un manque criard d’initiative. Outre l’absence de résultat, Mara aurait une ambition politique démesurée qui, apprend-on, pensait plus à son agenda personnel qu’à celui de l’état. En plus on lui reproche de n’avoir jamais pu faire régner une cohésion et une entente dans l’équipe gouvernementale. Sur 31 ministres, seuls 3 ministres lui adressaient la parole.
Face à cette zizanie dans le gouvernement qui n’a pu engranger aucun résultat probant, la cote de popularité d’IBK a exponentiellement chuté. A tel enseigne qu’il sentait la déstabilisation de son régime. Alors, il y avait urgence. Si on ne change pas une équipe qui gagne, on ne gardera pas non plus une équipe qui accumule les déchéances. Ainsi, le Chef de l’Etat a, durant ces derniers mois, renoué tous ses contacts pour trouver un Premier ministre qui pourra assurer l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens. Le choix est fait. Il a porté sa confiance en un homme de poigne. Le dernier Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, Modibo Keïta.
Les raisons d’un choix
Au regard des scandales d’ordre financier et de gouvernance, le président de la République n’avait plus droit à l’erreur. Pour donner un corps et un contenu à son slogan : « le Mali d’abord ». Il a donc joué la carte de l’assurance. Pour avoir occupé des postes de responsabilité dans les gouvernements du Général Moussa Traoré et d’Alpha Oumar Konaré, IBK, au-delà de toute considération politique est convaincu que le vieux septuagénaire, Modibo Keïta peut former une équipe soudée et plus compétente pour faire face aux grandes préoccupations de la nation.
Les grands chantiers qui attendent le Premier ministre
Les défis qui attendent le nouveau Premier ministre sont énormes. Il s’agit entre autre de : la mise en place d’institutions fortes et crédibles. Principalement la lutte contre la corruption et l’impunité, la refondation des administrations publiques, la réhabilitation de l’institution judiciaire, l’approfondissement de la décentralisation. De la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire, la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale. A cela s’ajoutent la reconstruction de l’école malienne à travers la mise en place de modules d’approfondissement dans les matières techniques dans le cadre d’un programme national d’excellence, tout en améliorant la qualité de l’enseignement. Parmi les chantiers qui attendent le PM Keïta, figurent également la construction d’une économie émergente, la mise en œuvre d’une politique active de développement social. D’ores et déjà, les qualités de Modibo Keïta sont louées par nos partenaires techniques et financiers. La France en premier a encouragé M Keïta, qui a exercé les fonctions de haut représentant du président de la République pour le dialogue inclusif inter-malien, à poursuivre les efforts engagés en faveur de la paix et de la réconciliation.
A la suite de l’inaction du gouvernement sortant et de ses gaffes financières, qui a mis en froid le Mali et ses partenaires, la nouvelle équipe gouvernementale est obligée de réconforter la confiance des PTF en remettant le peuple malien en ordre de bataille. En clair, IBK souhaite que l’équipe de Modibo Keïta tourne définitivement la page noire du gouvernement Mara.
Qui est Modibo Keïta ?
Né le 31 juillet 1942 à Koulikoro, Modibo Keïta a fait ses études primaires dans la même ville de 1950 à 1957. Après ses études secondaires à l’école normale secondaire de Katibougou, Modibo Keïta entame en 1965, ses études supérieures à l’Ecole normale supérieure, sanctionnées par une maîtrise en lettres modernes, en 1969. De 1963 à 1979, Modibo Keïta est instituteur à Kéniéba, puis professeur à l’Ecole normale secondaire de Bamako, ensuite directeur du Centre de recherche pédagogique et de production audiovisuelle, directeur général de l’Institut pédagogique et directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale.
En 1982, Modibo Keïta entame sa carrière ministérielle en qualité de ministre de l’Emploi et de la Fonction publique.
De 1986 à 1989, il devient ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il a aussi une carrière diplomatique très riche pour avoir été ambassadeur du Mali auprès de la République fédérale d’Allemagne, de la Suisse, de la Suède, du Danemark, de l’Autriche, de la Norvège et auprès des organisations du système des Nations unies à Genève et à Vienne. A son retour au bercail en 1992, il occupe successivement les postes de conseiller pédagogique à l’Institut pédagogique national, conseiller à l’éducation au secrétariat général de la présidence de la République, secrétaire général de la présidence de la République. En 2002, il est nommé Premier ministre par Alpha Oumar Konaré. Six ans plus tard, c’est le président Touré qui lui fait confiance en le nommant Président de la commission préparatoire des états généraux sur la corruption au Mali, en 2008.
En Avril 2014, il a été nommé haut représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien. La mission qui lui est aujourd’hui confiée est d’importance capitale : parvenir à la signature d’un accord global et définitif de paix. Mais ce choix parait bien éclairé au regard de la situation sociopolitique du Mali. Les premiers actes qu’il a posés le lendemain de sa nomination semblent conforter cette thèse. Car, selon des sources concordantes, Modibo Keïta a rencontré l’ensemble de la classe politique (opposition et majorité présidentielle). Cela, en vue de former une équipe composée de cadres patriotes compétents, intègres, dévoués pour le Mali et au-dessus des visions claniques et partisanes.
Oumar KONATE
“Nomination de Modibo Keita à la primature ! Le choix de l’expérience et de la compétence !”
L’expérience en quoi ? En diplomatie et/ou en politique !!??
Et le vieux IBK, qui navigue à vue depuis plus d’un an sans aucune stratégie cohérente de développement, pensez-vous qu’il manque d’expériences ?
Non, il manque plutôt d’intelligences et des compétences à démêler les besoins réels du pays et d’en dégager un plan quinquennal intelligible.
Détrompez vous, ce vieux littéraire retraité n’a rien de spécial ! La compétence ou l’incompétence n’ont pas d’âge !
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