Le 20 juin 2019, en conseil des ministres, le Président IBK a nommé l’ex Président de la transition Dioncounda TRAORÉ, comme étant son haut représentant au “Centre du Mali”. La question qui se dégage est de savoir, pourquoi un Président de la République se fait représenter dans une des régions du pays qu’il dirige en plus des gouverneurs ? De mon point de vue, le “Président de la République” Ibrahim Boubacar KEITA démontre qu’il n’est pas légitime en fuyant ses responsabilités du garant de l’intégrité et la sécurité du pays.
Ce qui justifie le choix de Dioncounda n’est pas gratuit. Il s’agit de renforcer l’oligarchie de la Ruche qui s’est accaparée de la lutte démocratique du peuple malien. Les abeilles se retrouvent toujours à l’endroit idéal pour bien alimenter la ruche, ils ne supportent pas le chômage ou le repos quelques soit leurs âges où leurs inefficacités.
En plus, c’est Dioncounda qui a fait intervenir les forces étrangères d’occupation au Mali à Konan d’où leur “centre” et notre cinquième région. Il les a fait intervenir en violation flagrante de la souveraineté du pays, il n’a pas demandé l’adoption par le parlement qui était lui aussi illégitime et illégal, sans conseil de Ministres. Donc, lui seul connait le pacte établi d’avec l’autorité colonialiste française pendant la transition qu’il dirigeait, contre l’Unité du Mali puisque, c’est cette intervention qui a aggravé la situation. Aujourd’hui, la prise de conscience des communautés des régions de la zone de conflit sur leur situation d’instrumentalisée ne laisse pas la France tranquille. Certainement, le système compte sur Dioncounda pour coute que coute faire croire aux Maliens, que le salut viendra une fois de plus de la France.
A l’heure actuelle, tous les Maliens y compris les féodaux qui se croyaient bénéficiaires d’une considération, sont unanimes que cette intervention des armées que Dioncounda a unilatéralement entreprise par aliénation est tout simplement colonialiste et terroriste. De mon point de vue, le nommé auprès de ces masses en prise de conscience ne fera qu’aggraver la situation.
Daouda Zoumana Kané, journaliste
De prime abord, je vois derrière cette nomination, sans être proche du dossier, un début de négociation avec les groupes djihadistes et les milices (Dozos) et autres qui opèrent au centre. Il faut interroger aujourd’hui notre appareil de défense, est-ce que nous sommes en capacités militaires (équipements militaires), effectifs militaires… en réponse à la menace Djihadistes et des milices qui opèrent dans la zone. Cependant, le prof Dioncounda, pourrait avoir du pain sur la planche, parce que j’émets des doutes si le gouvernement a l’architecture ou la cartographie des groupes djihadistes qui opèrent dans la zone. L’impératif, nous devons les identifier et entamer les négociations avec eux. Faut-il négocier avec les Djihadistes ou continuer à mourir ? Juridiquement, négocier avec les Djihadistes et les milices, ne veut dire nullement impunité. Ceux qui ont commis des actes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité répondront de leurs actes devant les juridictions compétentes en la matière.
Dans la gestion d’un État, quand on est en position de faiblesse, il faut faire des concessions et des compromis. Cette crise a des implications en termes d’enjeux géostratégiques, géopolitiques et Géoéconomiques. Aucun pays de la bande sahélo-saharienne, n’a aujourd’hui les capacités militaires pour contrer cette menace Djihadiste associée aux milices disparates, voire des mercenaires qui ont fait de la zone un État de non droit. Je pense que Dioncounda, ancien ministre, ancien Président de l’AN, ancien Président de la transition, a l’expérience nécessaire pour bien mener cette tâche aujourd’hui. En plus de, Dioncounda pour la réussite de la mission doit plaider auprès du gouvernement pour une loi d’amnistie pour les Djihadistes d’origine malienne et des membres des milices, sous forme de garantie. Au-delà, il faudrait mettre en place un plan de réinsertion des djihadistes maliens et des acteurs des milices pour leur permettre d’intégrer le tissu économique de leurs localités respectives. Quelqu’un qui s’est privé de manger, du luxe, etc… pour acheter une arme, vous pensez qu’il est facile pour ce dernier de déposer cette arme sans une certaine garantie et réponse de la part de l’Etat? Non, l’un s’en faut.
Je pense que les gens, doivent accorder le bénéfice du doute au Prof Dioncounda pour la gestion de la crise du centre. Il est très tôt de pouvoir évaluer la situation sans le démarrage de la mission. Nous avions négocié avec les gens du MLA, qu’est-ce qui nous empêche de négocier avec les Djihadistes ? Je m’interroge ! Au-delà de la réponse institutionnelle à la crise, l’État doit soumettre un Projet au Fonds climat pour mobiliser des ressources pour le centre. Ces ressources pourraient être utilisées pour les activités agro-sylvo-pastorales, parce que les causes endogènes de la crise du centre sont liées à la course aux ressources de production (terres agricoles, cours d’eau) entre agriculteurs et éleveurs. La rareté des ressources de production est d’ailleurs à la base des migrations environnementales des communautés Dogon dans le cercle de Kadiolo, à la recherche de terres agricoles. Il faut intégrer cette dimension développement socioéconomique pour pouvoir circonscrire cette crise au centre qui est économique. Cependant, il y a eu aussi une transposition de la crise du nord, avec l’absence de l’administration publique. La dimension justice sociale aussi doit être prise en compte au sein des cadres de négociation sur la gestion de la crise du centre. Par ailleurs, il faut aller vite aux réformes institutionnelles et Politiques. La forme actuelle de l’État de la rareté est devenue l’apanage des inégalités sociales et d’injustice.
Brehima Mamadou Koné dit Lumumba, enseignant chercheur
Cette nomination est une bonne chose, surtout que c’est le Pr. Dioncounda Traoré qui était le Président de la République de la transition. C’est en ce moment précis que l’État malien a fait appel à la France pour venir l’aider à contrecarrer les djihadistes qui avançaient vers le sud. Chose qui fut fait avec succès.
Pourtant, de nos jours, malgré la présence des soldats français et ceux de l’ONU, le Mali n’arrive pas à trouver la paix et la stabilité. Le hic est que dans la crise du centre, les auteurs des crimes odieux ne sont connus par personne même si d’aucuns indexent les Peulh, les Dogons et les Donzos (chasseur). Pour connaitre la vérité sur ces tueries inhumaines au centre, Dioncounda pourrait être une personne bien placée. Maintenant, on souhaite que sa nomination ait des impacts positifs pour endiguer cette crise qui a fait couler beaucoup de sang d’innocents.
Seydou Karamoko Koné, journaliste
Je pense qu’il a des réponses à certaines questions car il est l’homme de l’accord avec l’armée française. Les opérations ont débuté à Kona une ville du centre. C’est un acteur de la vie politique, tout comme M. Alpha O. Konaré, ATT et Moussa Traoré, l’unité de ses anciens chefs d’États autour du Mali me semble indispensable pour sa stabilité et son développement. Même si je ne fais pas de la politique, je déplore la fâcheuse tendance d’effacer les actes posés par nos anciens chefs d’État.
La solution viendra de la considération, la responsabilisation de ces anciens. Car on est jamais un ancien Malien, on est Malien un point c’est tout. La seule chose que je demanderai c’est de renforcer la communication avec nos médias locaux car personne ne viendra faire ce pays à la place des Maliens. Ayons foi à nos communicateurs en chassant un complexe colonial. Je lui souhaite à Dioncounda le meilleur car c’est le Mali qui gagne.
Dianguina Keita, journaliste enseignant
Très belle chose à mon avis car sur le plan de la gestion on peut dire entre guillemets que Dioncounda est irréprochable et il a le sens du pardon. Il a pardonné à des gens qui étaient à deux doigts de l’éliminer. C’est un fin connaisseur du pays pour avoir été président pendant un moment. Même si on sait que le conflit se passe au centre, Il doit être soutenu dans ses œuvres par d’autres acteurs du centre qui sont aussi imprégnés de la question. Il faut citer par-là l’ancien président ATT, l’ancien ministre Tapo etc. C’est une question de nation et aucun sacrifice ne doit être vain et c’est en conjuguant les efforts qu’on pourra lutter contre le problème.
Abdourahmane Doucouré, journaliste
Une bonne chose dans la mesure que le président est dans l’incapacité de gérer tout le pays. Moi je pense qu’il doit primordialité l’intégration des anciens présidents dans le processus de la réconciliation. On a une chance inouïs d’avoir 3 anciens présidents vivants, alors il faudrait réellement trouver la bonne formule pour une paix durable au mali chacun apportant son expérience personnel.
Seydou Diarra dit Papi, médecin généraliste
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Je pense que c’est une bonne chose dans la mesure où Dioncounda est un ancien Président avec une connaissance et une expérience acquise dans la gestion du centre. Si cela était possible, j’aimerais qu’on associe également l’ex président ATT, qui maîtrise autant ce dossier. Que Dieu bénisse le Mali.
Lassana Coulibaly, cinéaste
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Je pense que c’est bien vu, car Dioncounda est un homme politique qui a beaucoup d’expériences et qui “maîtrise” le dossier malien. Je ne sais pas si sa personnalité et son statut auront un grand impact dans cette affaire, mais il peut apporter sa contribution. On ne sait jamais.
Issa Togola étudiant en journalisme
Ça n’aboutira à rien car Dioncounda ne sait rien du centre. Aussi, ne fait-il pas parti des personnes qui ont détruit le centre du Mali ?
BOUBOU SEKOU DIALLO
Cette nomination de Dioncounda Traoré ne servira à rien. La seule personne écoutée et aimée dans cette zone est ATT.
Demba Diallo, enseignant
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Cela peut être une solution, pourquoi ne pas l’accepter ? Mais il faut gérer les affaires du centre avec beaucoup de tact et avec la plus grande sagesse.
Nouhoum Tapily, étudiant en médecine
Je ne sais pas pourquoi ? Parce qu’il n’a jamais été médiateur pour un conflit. Il aurait dû faire venir ATT qui est surtout du centre. C’était mieux.
Dr Souleymane Thiam, chirurgien