Le nouveau Président du Niger, Mohamed Bazoum a été investi le vendredi 2 avril à la magistrature suprême de son pays pour un bail de 5 ans. Dans sa première allocution de chef d’Etat, il s’est fixé des axes prioritaires que sont la bonne gouvernance qui passe par un système éducatif performant, le développement macroéconomique, la sécurité et la lutte contre la corruption.
Pendant une quarantaine de minutes, le tout nouveau Président du Niger a fait parler son cœur. Il s’engage de prime abord à promouvoir la bonne gouvernance dans des domaines régaliens de l’Etat. A ses dires, son programme électoral s’inscrit dans la continuité du travail accompli par Issoufou Mahamadou. « Il consolidera les acquis en les approfondissant et apportera les améliorations partout où cela s’avère nécessaire », a-t-il dit.
Le Président Bazoum veut imprimer sa marque à la bonne gouvernance. Il promet de lutter contre la corruption en sévissant contre ceux qui s’en rendent coupables. « {…} Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays », a-t-il affirmé. La bonne gouvernance selon lui, passe par une grande réforme du système éducatif, qui à ses yeux, soufre de plusieurs maux. C’est l’enseignant qui parle. Dans le domaine économique, il s’agira pour lui de stabiliser le cadre macroéconomique, transformer le tissu économique pour la réduction de la pauvreté. Dans ses projections, le Président Bazoum veut élever le taux de croissance annuel moyen à 8 %, réduire le taux de la pression fiscale à 20 %, baisser le taux de pauvreté de 43 à 25 % en 2025, maintenir l’inflation en dessous de 3 %, améliorer la part des secteurs secondaire et tertiaires dans l’économie à 45 et 35 % du PIB en 2025.
« Je poursuivrai les mêmes efforts que le Président Issoufou Mahamadou dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures routières, énergétiques, industrielles, touristiques et de télécommunications {…} », a-t-il insisté.
La passation de témoin entre Mohamed Bazoum et Issoufou Mahamadou son prédécesseur au Centre international de conférences Mahamat Ghandi constitue la toute première alternance démocratique du Niger. Tous deux compagnons politiques pour avoir créé ensemble le Parti national pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarrayya) en 1991. L’un en est à sa première expérience de gestion du pouvoir d’Etat et l’autre à la fin de ses deux mandats constitutionnels. Cet événement inédit dans le pays de Boubou Hama et Diori Hamani a mobilisé un parterre de chefs d’Etat, de chefs de gouvernement et de personnalités internationales.
Presque tous les Présidents des pays voisins et de la sous-région ont effectué le déplacement de Niamey ou étaient dignement représentés. La France était représentée par Jean Ives Ledrian, ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, l’Algérie, le Soudan, les Comores et la Turquie étaient tous là à un niveau élevé.
La cérémonie officielle qui a duré près de deux heures, s’est déroulée en plusieurs étapes avec toute la solennité requise. La décoration du nouveau Président par l’ancien, suivie de la remise d’une copie de la Constitution, celle du grand collier des ordres nationaux et de la médaille de Grand-croix le consacrant Grand Maître des Ordres nationaux par le Président sortant. Ce dernier a reçu un cadeau symbole des mains du Grand chancelier du Niger.
Conformément à la Constitution, Mohamed Bazoum a prêté serment la main droite sur le coran devant le grand imam de Niamey. Il a juré d’honorer ses engagements, de respecter et de faire respecter la Constitution de, ne pas faillir à ses obligations, entre autres, et de soumettre à la rigueur de la loi en cas de parjures.
Abdrahamane Dicko
(Depuis Niamey)
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ANCIEN PRESIDENT DU NIGER
Issoufou Mahamadou, un bâtisseur
Le désormais ancien Président du Niger n’est pas qu’un démocrate. Il est aussi un bâtisseur qui a donné un visage et une âme à Niamey et même aux villes secondaires nigériennes.
Le lauréat du prix Mo Ibrahim 2020 qui donne une prime à la bonne gouvernance, au leadership et à la démocratie, a eu comme passion la construction de son pays. Cet ingénieur de 69 ans a reconstruit Niamey devenue plus coquette et belle. Le visiteur n’a pas besoin de se le faire conter. A travers une ballade en ville, il est émerveillé par les réalisations.
Le premier constat est le nombre impressionnant de beaux bâtiments fièrement sortis de terre et qui ne font qu’embellir la ville de Niamey. Des goudrons bien posés sur des voies larges en 3×2 et 4 X2 avec des trottoirs dallés et propres. Au centre-ville, en face de l’hôtel Gaweye (le plus ancien hôtel de Niamey datant du temps du président Seyni Kountché), un échangeur multiple rend la circulation plus fluide et se dresse en véritable œuvre d’art. Ce beau boulevard en 3X2 voies, passe devant d’autres belles réalisations d’Issoufou Mahamadou comme le Palais des Congrès et le mythique Centre international des Conférences Mahamat Ghandi. Celui-ci a été construit pour accueillir le sommet de l’UA en 2019, avec l’aide de l’Inde. La même voie conduit jusqu’au Palais présidentiel en passant devant le bel immeuble de l’hôtel Radisson Blu avec d’autres ramifications et passerelles piéton.
Les routes de la capitale nigérienne sont toutes faciles à pratiquer, peu d’embouteillage dû à l’autodiscipline des usagers. Il existe peu ou pas d’agressions (cassures) sur le goudron ni d’occupation anarchique des trottoirs.
Ville touristique et de rencontres internationales, Niamey s’est dotée de splendides hôtels ces dernières années, à l’image de Bravia, Noom, entre autres. La plupart sont de 3 à 5 étoiles.
Visiteurs maliens, on se croirait sur une planète différente de celle du Niger avec qui nous vivons les presque les mêmes réalités socio politiques surtout sécuritaires.
Et pourtant, Issoufou Mahamadou a réalisé son miracle de développement du Niger pendant ses deux mandats, donc très récemment. Les routes et les autres infrastructures de développement sont juste un pan de ses réalisations. Il y a des domaines comme l’agriculture où il a lancé un projet dit les 3 N. « Les Nigériens nourrissent les Nigériens ». Un programme qui vise l’autosuffisance alimentaire. Ses projets de développement des infrastructures ne se limitent pas qu’à Niamey, il couvre les régions ou villes secondaires.
Pour réussir son coup, Issoufou Mahamadou a fait auditer les dépenses liées aux équipements militaires. Ce qui lui a permis de limiter largement les dégâts de l’hémorragie financière et de faire d’importantes économies sur le budget national.
A. Dicko
(envoyé spécial)
LES INVITES DE BAZOUM
Des amis Maliens du nouveau Président à la fête
La commission d’organisation d’investiture a saisi cette occasion solennelle pour joindre à la fête des amis et camarades politiques de Mohamed Bazoum. Beaucoup de leaders de partis politiques maliens étaient de ceux-là de même que d’autres personnalités de la société civile.
Nous avions cité dans notre précédente parution, la présence de Tiébilé Dramé du Parena en tant qu’homme politique et ami personnel de M. Bazoum de même que le général Gamou, Ag Moussa Acharatoumane de la Cma et Mohamed Chérif Haïdara, président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Ceux qu’on avait omis ou qu’on n’avait pas vu à temps étaient Tiémoko Sangaré, président de l’Adéma-PASJ, Dr. Bocary Tréta, président du RPM, Me Demba Traoré, Secrétaire à la communication de l’URD, Mamadou Igor Diarra (qui vient de rejoindre l’URD, le parti de Soumaïla Cissé). Ibrahima Diawara opérateur économique et président du Mouvement Malien Tout Court, était lui aussi bien là. Bajan Ag Hamatou, plusieurs fois député de Ménaka, n’a pas non plus manqué l’événement.
Kidal et Ménaka, des voisins immédiats du nord territorialement proches du Niger, étaient dignement représentés. L’Amenokal de Kidal Mohamed Algabach Ag Intalla, le président du HCUA, Bilal Ag Chérif faisaient partis des invités.
Ancien de l’Université Cheich Anta Diop de Dakar, où il a étudié la philosophie, Bazoum a également convié au banquet ses amis de la fac. Souleymane Koné des Fares Anka Willi était du déplacement de Niamey à ce titre.
A. Dicko
(depuis Niamey)
Le plus grand defi pour Mohamed c’est de contribuer à casser le Mali. Et il ne le relèvera pas ce défi.
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