En 1996, Mandela était de retour au Mali. Cette fois-ci en tant que président de l’Afrique du Sud libre et démocratique, dans le cadre d’une visite officielle de 48 heures qui se déroula du 2 au 4 mars. Le président sud-africain accompagné d’une forte délégation comprenant son ministre des Affaires étrangères Alfred N’Zo était arrivé dans notre capitale un samedi à la mi-journée. C’est précisément à 11H 9 mn que son avion s’immobilisa sur le tarmac de l’aéroport de Bamako-Sénou. Au bas de la passerelle, le président de la République Alpha Oumar Konaré et le Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta aujourd’hui président de la République.
L’accueil fut à la hauteur de la légende de Mandela. Tous voulaient le voir, car sans jamais l’avoir approché, chacun avait un peu l’impression de le connaître et la certitude de l’admirer. Il faut dire que depuis alors, le personnage Mandela attirait déjà irrésistiblement un déluge de superlatifs positifs, de jugements dithyrambiques, et même la vénération.
C’est donc dans une ferveur particulière que se déroula la visite de Mandela en mars 1996. De mémoire de Bamakois, cela faisait de longues années que la visite d’un chef d’Etat n’avait drainé autant de monde. Sur la vingtaine de kilomètres qui sépare l’aéroport de Bamako-Sénou du palais présidentiel de Koulouba, les populations de la capitale avaient littéralement pris d’assaut chaque arpent du parcours du cortège présidentiel.
Expliquant le sens de sa visite à son arrivée, « Madiba » comme l’appellent affectueusement ses compatriotes, avait indiqué qu’il était venu remercier le peuple malien pour son soutien constant à la lutte du peuple sud-africain contre le système raciste de l’Apartheid. L’un des temps forts du séjour fut le dîner officiel offert à l’illustre hôte au palais de Koulouba par le président Konaré qui lui décerna la distinction de Grand Officier de l’Ordre national du Mali, la plus haute distinction honorifique de notre pays. Nelson Mandela déposa aussi une gerbe de fleurs au monument de l’Indépendance.
Une autre étape marquante de la visite fut son discours devant l’Assemblée nationale alors présidée par Ali Nouhoum Diallo. Dans ce discours, le héros universel avait souligné que depuis 1992, le Mali était un exemple de démocratie en Afrique et que l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud et les contacts entre les peuples avaient scellé un partenariat entre son pays et le reste du continent. Et ce n’est qu’un début, dira Mandela aux députés, avant d’assurer que son pays travaillera main dans la main avec le Mali, car le développement socio-économique de l’Afrique du Sud est tributaire de celui du reste du continent.
Toutefois, précisait l’illustre hôte, le renouveau du continent requiert paix, stabilité et une bonne gouvernance démocratique. A ce propos, il annonça que l’Afrique du Sud allait soutenir les efforts de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, l’ancêtre de l’Union africaine) pour le maintien et la préservation de la paix.
Le 3 mars, Nelson Mandela visitait l’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales (Amaldeme) à Lafiabougou. C’était en compagnie du président Konaré. Le passage des deux chefs d’Etat fut l’occasion d’une fête spontanée en Commune IV dont les habitants s’étaient massivement mobilisés autour du centre médico-psycho-éducatif. « Ce fut une expérience touchante de visiter ce centre pour enfants handicapés et d’apprécier l’effort impressionnant du gouvernement et de la communauté de la République du Mali envers ces enfants », écrira « Madiba » dans le livre d’or à la fin de la visite.
Le président sud-africain boucla sa visite par le 4 mars par le groupe scolaire qui porte son nom à l’Hippodrome en Commune II du District de Bamako. Après avoir dévoilé la plaque nominale de l’école, les présidents Mandela et Konaré visitèrent la direction et les salles de classe de l’établissement.
« J’emporte avec moi l’impression que ce pays est dirigé par un président qui poursuit l’œuvre de Modibo Keïta. Je suis heureux de constater qu’au Mali comme au Ghana, il se trouve des dirigeants qui font revivre la mémoire des véritables libérateurs de l’Afrique », dira Mandela lors d’une conférence de presse avant son départ.
Quelques minute avant, le ministre sud-africain des Affaires étrangères Alfred N’Zo et notre ministre des Travaux publics et des Transports, Mohamed Ag Erlaf représentant son collègue des Affaires étrangères, des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine signaient un protocole d’accord dans le salon d’honneur de l’aéroport, qui consacrait les liens de coopération entre notre pays et l’Afrique du Sud.
Au cours de la visite, il fut justement beaucoup question du développement des relations économiques entre l’Afrique du Sud et Mali. C’est ainsi que Mandela et sa délégation, rencontrèrent les opérateurs économiques maliens. A la rencontre qui se déroula au Palais des congrès (actuel CICB), participait Soumaïla Cissé alors ministre de l’Economie et des Finances.
Synthèse de S. TOGOLA
J’emporte avec moi l’impression que ce pays est dirigé par un président qui poursuit l’œuvre de Modibo Keïta.GRAND PERE,CE PRESIDENT DONT VOUS PARLEZ,EST JUSTE UN BEAU-PARLEUR,QUI EST TOUT LE CONTRAIRE DE DE SIMBO MODIBO KEITA.
Tu as raison mon frère. Moussa avait engagé tout le pays contre l’apartheid surtout l’école.
Étant élève au fondamentale je procédait chaque matin à la montée des couleur et nous chatons une chanson contre l’apartheid qui suit:
l’apartheid est un cime audieu contre l’humanité
A bas l’apartheid
A bas le racisme
Vive la paix partout dans le monde
c’était sou le régime Moussa.
Le journaliste a sauté tout le travail de Moussa Traoré quand il a présidé l’OUA. On ne peut pas lui denier cet engagement qui a mis le Mali en tête du front contre l’apartheid pendant cette période. Moussa Traoré, secrétaire général de l’UDPM, chef du gouvernement, Président de la République, peut-être même ministre de la défense, a beaucoup voyagé pour mobiliser la communauté internationale. Je me trompe peut-être Alioune Blondin Beye était le ministre des Affaires étrangères. Beaucoup de musiciens ont été ainsi mis à contribution dont les plus connus aujourd’hui sont Youssou NDour et Alpha Blondy pour chanter Mandela. Nous étions des élèves de premier cycle à l’époque. L’UNJM dont le président (ou le sécrétaire général) était Kanouté (j’ai oublié son prenom) l’ancien député et secrétaire général de l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra a organisé une multitude de meeting de soutien à Mandela. Je me souviens des slogans. “A mandela !” “A Mandela !”.
Repose en paix madiba le monde entie te remercier 🙄
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