Négociations de paix : IBK a-t-il échoué ?

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Ibrahim Boubacar Keita
Ibrahim Boubacar Keita,

La troisième et dernière phase des négociations ouvertes dans la capitale algérienne buttent sur les intransigeances des groupes armés, surtout le Mnla. Conséquence : l’interruption des pourparlers. Ce qui fait planer le spectre d’un nouveau cycle de violence dont les populations maliennes voudraient bien se passer. Cet échec est celui d’un homme : Ibrahim Boubacar Keïta. Qui, malgré ses promesses, n’a pas pu conquérir le nord du Mali, ni par la force encore moins par le dialogue. Pourtant, les Maliens (son électorat) croyaient en ses capacités de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, afin d’y rétablir l’ordre et la discipline dans la partie septentrionale du pays. Quinze mois après son élection à la présidence de la République, son échec semble patent dans le règlement de la crise du nord.

 

C’était avec beaucoup d’espoir que la délégation gouvernementale s’était rendue à Alger pour la troisième phase des négociations. On avait oublié qu’en face se trouvent des adversaires perfides et extrêmement versatiles. Contre toute attente, le Mnla et ses alliés ont déclaré qu’il est hors de question de renoncer au fédéralisme, prétextant que «après cinquante ans » d’échec de la paix, c’est le système qui doit être malade.

Côté gouvernement, tout le monde est pris de court à Alger dès l’entame des négociations et face à l’entêtement du groupe Mnla-Hcua-MAA qui s’accroche désespérément au fédéralisme. Les négociateurs maliens sont fâchés, craignant de perdre la face devant une opinion nationale farouchement opposée au projet de fédéralisme.

L’attitude de ces groupes armés retarde l’avancée du dialogue au moment où le nord du pays risque de basculer dans des affrontements intercommunautaires beaucoup plus violents. Mais le gouvernement ne peut pas reculer sur le rejet du fédéralisme, car les populations ne transigent pas là-dessus. De nombreuses marches de protestations ont été organisées au nord comme au sud du pays pour mettre en garde les autorités et signifier l’attachement de la population à l’unité du pays.

A Bamako, peu avant la reprise des  négociations, la question du fédéralisme semblait ne plus être à l’ordre du jour. Partis politiques, société civile et autorités militaires étudiaient comment sortir de la crise. Leurs propositions et critiques sur le document de synthèse servent de repères pour le gouvernement. Mais tout semble indiquer que le chef de l’Etat veut faire cavalier seul dans le traitement de ce dossier qui le dépasse actuellement. Au lieu d’unir toute la nation pour sauver la République, IBK opte pour l’exclusion.

Par ailleurs, la surenchère des groupes armés peut se révéler très dangereuse, étant donné que des communautés du nord qui étaient restées inoffensives menacent de recourir aux armes. A Gao, des manifs avaient donné l’opportunité à des personnalités locales de déclarer jusqu’où elles sont prêtes à aller pour faire barrage au projet de fédéralisme.

 

Le risque d’une guerre civile

Les communautés Peul, Songhaï et Bella des régions de Tombouctou et Gao, sans compter quelques familles arabes, sont les plus déterminées à s’opposer au groupe Mnla-Hcua-MAA (dissidents). Mais la veille citoyenne contre le fédéralisme s’était émoussée lorsque le gouvernement s’est félicité du contenu du document de synthèse proposé par la médiation algérienne. Des représentants du gouvernement avaient plusieurs fois évoqué en public que ledit document est une bonne base pour négocier.

Sur le terrain, la situation sécuritaire se détériore davantage avec la multiplication des attentats et autres formes de violence contre les casques bleus et les forces gouvernementales maliennes. Plus inquiétant, les islamistes renforcent leurs capacités opérationnelles en enlevant des enfants et en recrutant de nouveaux combattants.

Curieusement, aucune voix ne s’est levée officiellement pour condamner ces crimes. Le gouvernement malien, qui aurait dû sonner la mobilisation mondiale contre ces actes crapuleux et/ou de provocation, est suivi dans son silence par une société civile malienne, notamment ces chefs religieux (ils sont connus) plus guidés par la sauvegarde d’intérêts personnels. Conséquences : les groupes terroristes profitent du cafouillage entretenu par le Mnla et ses soutiens occidentaux qui ne se soucient point du sort des populations du nord. Des populations qui continuent à souffrir.

Si le pays est arrivé à ce stade où les négociations piétinent, c’est à cause des erreurs de casting du régime d’IBK. D’abord, le président de la République a mis du temps pour engager de véritables négociations, allant jusqu’à mépriser à un moment l’accord préliminaire de Ouagadougou.

Aussi, IBK a fait de la gestion de la crise du nord, une affaire personnelle, en écartant toutes les sensibilités qui pouvaient, d’une manière ou d’une autre, apporter une contribution significative dans le règlement de la crise du nord.

Ensuite, il a permis aux groupes armés de revenir en force dans les négociations après la cuisante défaite du 21 mai dernier.

Aujourd’hui, le constat est là. IBK est sur le point d’échouer dans la gestion de la crise de Kidal comme ce fut le cas dans le domaine de la gouvernance. Ici, les scandales se suivent et se ressemblent. Des milliards de FCFA volatilisés pendant que l’Etat est en train de tanguer.

Pour le règlement de cette crise, des religieux et autres sbires ont été mis à contribution pour faire croire que le candidat IBK était l’unique personnalité malienne à pouvoir anéantir par la force les groupes armés au nord du Mali. Le réveil fut brutal. Défaite et humiliation ont suivi la première tentative d’IBK de renverser la courbe de l’histoire dans l’Adrar des Ifoghas.

Seconde tentative d’en finir avec la crise du nord, le Mali presque « ligoté »  remet son destin entre les mains de l’Algérie. Qui est chargée après l’échec de reprise de Kidal par la force, de diriger la médiation internationale. Ce pays dit « ami du Mali » n’est pas, selon beaucoup d’observateurs, innocent dans le conflit du nord. Sa détermination à jouer le premier rôle dans cette crise en dit long sur son implication. Sinon, comment comprendre qu’IBK qui avait dénoncé les accords d’Alger, se remet à l’Algérie pour un nouvel accord avec les groupes armés. Qui dit que le pouvoir ne change pas l’homme.

Au lendemain du troisième round des négociations, c’est un constat d’échec. La délégation gouvernementale est revenue bredouille au bercail. Les groupes armés rejettent le projet d’accord de la médiation et continuent à revendiquer le fédéralisme. Pas d’accord, pas de projet d’accord, pas même d’espoir d’accord, c’est la triste réalité d’un rendez-vous manqué à Alger. IBK va-t-il admettre son échec et changer de fusil d’épaule? C’est là toute la question.

Soumaïla T. Diarra

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6 COMMENTAIRES

  1. Dans cette affaire je donne raison au juge….. il a été agresse dans son bureau et cela en dehors des heures de service (delibere) par un soit disant honorable qui n’en est certainement pas un… La vulgarité a atteint un niveau insoupçonné dans mon pays… tout le monde se trouve des qualités pour faire de la politique car c’est le seul moyen de devenir riche en quelques heures, de moto BB RS a la 4×4, aux milliards et au palais.

    Depuis que des badauds ont envahi le palais, drogues par des politiciens qui voulaient a tout prix devenir President ou Premier Ministre, je me suis dit le Mali des analphabètes et des cheytanes est entrain de s’installer.

    IBK est un porte malheur il faut le dégager….. Zoumana est la solution….

  2. la situation ses agrâves avec l’arrive de ibk au pouvoir .La situation va de pire en pire franchement il est incapable honté à toi ibk

  3. tu as tout a fait raison min dia le mali va mal avant ibk les 3 régions on été sous occupation combien de temps avant ibk vraiment le mali vient de loin donner nous la main on est trop disperse dans cette affaire du nord soyons solidaire ibk est venu d trouve le mali avec son problème de mal gouvernance crise sécuritaire foncière l impunité a été instaure avant lui je suis ibk mais la faute vient de loin

  4. MERCI MON FRERE MIN_DIA C’EST PAS IBK, MAIS C’EST LE MALI QUI ECHOUE.
    VRAIMENT JE ME POSE TOUJOURS DES QUESTIONS SUR LE PATRIOTISME, L’INCONSCIENCE ET LE MANQUE DE RESPONSABILITE DE CERTAINS.

  5. Encore un de ces Maliens du bout des lèvres, con plus que des hyènes. Sinon comment comprendre qu’un Patriote ne serait ce que primaire se félicite de l’échec de son président à sauvegarder l’intégrité de la terre de ses ancêtres. Enfin ces genres de politiciens n’ont ni patrie, ni ancêtres encore moins une terre à défendre.
    Le Mali survivra et malheureusement pour vous avec IBK bande de fainéants.

  6. L’echec d’IBK sur la gestion du Nord est l’échec du Mali. IBK est un locataire temporaire du palais de Koulouba.
    Nous devons nous battre ensemble (Pouvoir et opposition) pour amener la paix au Mali.
    Nous n’avons qu’un seul Pays (Le MALI). Il ne faut pas focaliser le débat sur IBK ou Moussa Mara.

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