Nation : Comment l’US-RDA a renversé Modibo Keïta

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Modibo Keita, le 1er président du Mali
Modibo Keita, le 1er président du Mali

En effet, au lendemain de l’accession à la souveraineté, le Mali sous la houlette de l’Union soudanaise RDA (US-RDA) avec à sa tête l’ex-président Modibo Keïta, c’était engagé dans l’édification d’une société socialiste. Pays enclavé, disposant de peu de ressources mais jouissant d’énormes potentialités agricoles, ce choix semblait à l’époque recueillir l’adhésion de larges couches de la population. D’autant plus qu’il mettait l’accent sur l’effort individuel et collectif, fouettait le sentiment patriotique et flattait l’ardeur du Mali dur labeur et prêt pour le sacrifice.

 

Cette expérience qui durera huit ans (septembre 1960- novembre 1968) sera  entravée par les contradictions  au sein du parti unique (USRDA), les luttes intestines et les violations répétées de la légalité républicaine. La radicalisation de la révolution a entraîné une série de faits accomplis qui ont non seulement sapé la base légale du régime mais fortement entamé sa crédibilité interne.

 

 

La première étape a été la création du CNDR (Comité national de défense de la révolution) en mars 1966. Crée de toutes pièces, cet organisme devait  progressivement s’adjuger toutes les prérogatives du B.P.N. (Bureau Politique National) pour le remplacer purement et simplement dix-sept mois après.

 

 

Le 22 août 1967, le B.P.N., organe suprême de l’USRDA, était dissout sans congrès, parce que «Truffés d’éléments corrompus, assoiffés et antiparti». Cette purification révolutionnaire devait s’étendre à tout le pays ou partout, dans les régions, sections et sous-sections, ont été mis en place des Comités Régionaux ou locaux de  défense de la Révolution.

 

 

Le 28 janvier 1968, c’était le tour de l’Assemblée  nationale  forte d’environ 80 membres d’être submergée par cette marée montante.

 

 

Au cours d’une «séance extraordinaire et historique» les représentants élus du peuple se démettaient collectivement de leurs mandats et se voyaient remplacés par une délégation législative de 28 membres. Soit 1/3 seulement de l’effectif total de l’Assemblée nationale. Sans Bureau Politique, sans Assemblée nationale, sans aucun congrès depuis 1962 malgré les statuts du Parti qui en prévoient la tenue tous les trois ans, le régime de Modibo Keita a été l’artisan de sa propre destruction.

D’autant plus qu’à ces violations répétées de la loi faisaient pendant le marasme économique caractérisé par la chute brutale de toutes les productions agricoles : riz, mil, arachide, coton, la dévaluation de 50% de la monnaie et la pénurie systématique des denrées de première nécessité.

 

 

En Février 1968, Jacques Foccart est à Bamako et Ségou et la suite, on la connait.  C’est dans ces conditions que l’Armée Malienne s’est vue dans l’obligation de prendre ses responsabilités historiques. Elle le fera le 19 novembre 1968 par un coup d’état militaire dirigé par un groupe de jeunes officiers. Le 19 novembre 1968  qui neutralise le régime «anti-français» de l’USRDA.

F.C

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7 COMMENTAIRES

  1. Aucun régime n’est saint à 100%. Et chaque régime a eu son lot d’erreur et d’égarement celui de Modibo Keïta ne saurait faire l’exception. On compare ce qui est fait en bien à ce qui est fait en mal. Sur le plan économique c’était pas fameux, mais le peu d’infrastructure dont disposait le pays ont été dégradé sous le régime de ceux qui, au soir du 19 novembre 1968 disaient avoir pris leur responsabilité. Aujourd’hui encore on se demande qu’est ce qui était leur responsabilité!!

  2. Les libraires peuvent vous aider ou si vous avez quelqu'un en France, il peut le chercher là-bas.
    Rien que le titre "Modibo renversé par l'USRDA" et le contenu "CNDR remplace les structures du parti" montre que cet article est un travail non professionnel et manque de rigueur

  3. bonjour Mr coulibalibay, comment peut on acceder à cette thèse vous parlez. ce document m'interesse beaucoup

  4. Lire la thèse de doctorat en histoire de Pierre CAMPMAS (université de Nantes) pour avoir une vue complète sur les circonstances de la chute du régime de Modibo Kéita. Cet article est un peu tiré par les cheveux, "réactionnaire" diraient les compagnons de feu Modibo Kéita.

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