C’est le samedi, 2 avril, que s’est tenue au Cicb la cérémonie de lancement du PUR (Partis unis pour la République) qui se veut être un pôle politique ambitionnant de relever les défis qu’impose le binôme « démocratie et développement ». Composé de 18 partis politiques, le regroupement entend puiser dans les valeurs qui ont toujours fait la grandeur de notre pays. L’honorable Housseyni Amion Guindo dit Poulo, qui est à la base de rassemblement parce que soucieux de corriger l’éparpillement des forces politiques, a dit sa conviction que le Mali est une chance pour les jeunes. C’est pourquoi, dira t-il, « Le PUR, conscient des enjeux politiques et socio-économique du Mali, entend faire de ce regroupement un instrument de développement au service des Maliennes et des Maliennes. » Nous vous livrons inextinso son allocution en la circonstance, qui est le discours fondateur du PUR.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ,
Mesdames et Messieurs les leaders des partis politiques ,
Mesdames et Messieurs les leaders traditionnels, religieux et de la société civile ,
Mesdames et Messieurs les responsables des services publics, d’entreprises privées ,
Chers invités ,
Mesdames et Messieurs ,
C’est avec un vrai bonheur et une fierté légitime que je prends la parole en ce jour si important pour notre coalition devant vous, très chers invités, bien entendu, avec la permission et la bénédiction de nos ainés ici présents.
Les luttes politiques de notre Peuple et les acquis de liberté, de démocratie sont à l’actif des générations de Maliennes et de Maliens dont certains ne sont plus des nôtres.
La première génération est celle à qui nous devons les luttes de décolonisation et l’indépendance de notre pays. C’est le lieu de rendre hommage aux pères de notre indépendance du 22 Septembre 1960 et à tous les aînés qui, à cette époque, ont hissé l’honneur et la dignité au rang d’éthique nationale. L’hymne national du Mali date de cette époque et garde tout son sens aujourd’hui. L’expérience de la Fédération du Mali date aussi de cette époque. La génération au compte de laquelle nous inscrivons ces acquis a laissé en notre mémoire des valeurs de fierté, de dignité, de probité morale et intellectuelle. Grâce à eux, nous sommes ici ce jour pour parler du Mali, 50 ans après.
La deuxième génération concerne les acteurs du 19 novembre 1968. A l’instar de la majorité des pays africains, cette période de 23 ans a été marquée par la quête des libertés, de la démocratie pluraliste dans un contexte marqué par le Parti Unique. Cependant, la préservation de l’Unité nationale a été l’un des credo des responsables de l’époque.
La troisième génération a marqué la Révolution du 26 mars 1991, qui est l’aboutissement des luttes enclenchées sous la deuxième République. Cette période a vu l’engagement de la jeunesse et le sacrifice qu’elle a consenti pour l’avènement du pluralisme démocratique.
Souvenons-nous, c’était il ya 20 ans. Souvenons-nous de la mémoire de nos martyrs. Au nombre des acquis de cette Révolution, on note, entre autres : l’existence du multipartisme intégral, l’organisation d’élections libres dans un contexte multipartite.
Cependant, des attentes, et non des moindres, ne sont jusque là pas comblées : le binôme « démocratie et développement » n’a pas fonctionné. L’école malienne peine à trouver son chemin, le chômage a galopé, avec son corollaire d’exode massif des jeunes vers les villes et vers l’Occident, à la recherche d’un bien- être incertain, laissant derrière eux des êtres chers, noyés dans le tsunami de la précarité.
Dans cette situation d’impasse, nos sages, chefs de quartier et hommes de Dieu sont devenus nos guérisseurs. Tant mieux ! Car eux ont encore le pouvoir de soigner la foi et montrer la bonne voie.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Si les acteurs du 26 mars ont posé les bases de la démocratie, cependant, le développement reste un défi majeur à relever. Parmi les solutions à envisager, figurent deux convictions fortes.
La première conviction est le regroupement des Partis politiques afin de construire une force de propositions alternatives capable de relever les défis.
Le PUR ( Partis Unis pour la République ), conscient des enjeux politiques et socio économique du Mali, entend faire de ce regroupement un instrument de développement au service des Maliennes et des Maliens.
La deuxième conviction est de mettre la politique au service du Développement afin de substituer à la politique bureaucratique celle de la politique de production. Ceci est un défi majeur. Pour relever ce défi, les regards sont tournés vers Qui ?
Oui, vers la Jeunesse, nous, les mandataires du second cinquantenaire !
· Le peuple malien nous donne ce mandat
· Les préoccupations du moment et du futur nous invitent à saisir ce mandat
· L’Unité de l’Afrique nous interpelle sur ce mandat
· La situation politique internationale actuelle nous invite à ce mandat
· Le rajeunissement du leadership un peu partout à travers le monde nous impose ce mandat.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Il nous suffit de savoir compter sur nos propres forces afin d’amorcer l’inévitable tournant générationnel. De par son énergie, son ouverture sur le monde, sa position majoritaire, la jeunesse se doit de jouer un rôle plus actif pour le progrès du pays.
Il nous faut donner une nouvelle vigueur à la marche du Mali par le canal du dynamisme de sa jeunesse. Réussir la dynamique du changement impose d’abord de s’arrêter un peu, sur le décor actuel de notre société.
Autour de nous :
·le voisin intègre n’est plus un modèle, mais un danger.
·le professeur juste n’est pas une chance, mais une menace.
·le cadre conscient et responsable est celui qui n’a rien compris.
·la femme fidèle est celle d’une époque révolue.
· le jeune respectant sa foi surprend.
En somme, le bien devient l’exception. Alors, place à l’arrogance du faux. Réussir demain commande, donc, de revisiter aujourd’hui nos valeurs morales que les chefs coutumiers et religieux assis dans cette salle ont élevées à travers les âges.
Un des pères de l’indépendance, Seydou Badian KOUYATE disait, dans l’ouvrage « Le monde est vieux, mais l’avenir sort du passé » Fin de citation. Nous saurons, à cet effet, nous référer à nos valeurs de civilisation telles que : la dignité, la responsabilité et la bravoure. Nos aînés ici présents sauront nous assister et nous convaincre que seule la vérité et la transparence assureront à notre peuple le bien- être partagé. C’est pourquoi nous sommes fiers d’être les descendants d’une glorieuse civilisation millénaire. Tout bien matériel change dans ce monde. Mais, la valeur de la morale et de la foi resteront irremplaçables.
La preuve, la charte de Kouroukanfouga reste notre héritage qui est une réponse actuelle à la légèreté des comportements moraux de notre époque. Nous, jeunes, sommes à la croisée des chemins, nous sommes soucieux pour nous-mêmes, nos pères et nos mères sont soucieux et ne cessent de prier pour nous, mais notre comportement au quotidien fait que nous sommes plutôt des victimes, au lieu d’être des acteurs réels de notre époque.
Sans la vérité et la transparence, nos quêtes et aspirations d’une école vraie, d’une santé pour tous, d’emplois éventuels resteront vaines. Le Mali est une chance pour nous, car les prières quotidiennes dans nos lieux de cultes contribuent à la Paix et au Pardon.
Nous avons donc une valeur fondamentale qui est la PAIX, le socle de tout projet de développement. Saisissons cette chance et engageons- nous politiquement afin de nettoyer les chemins du Mali avec le balai de la vérité, afin de nous assurer la bonne gouvernance à tous les niveaux. Arrêtons le jeu d’équilibriste, à vouloir une chose et son contraire. Partant de nos soucis de transparence sur la gestion de la République, l’exigence de la bonne gouvernance politique et économique s’impose à nous, dès maintenant.
Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Viendra ensuite le chantier de la récompense du mérite, gage d’équité et de justice. Ce chantier partira du socle de la verité et de la transparence et donnera une égalité de chances à tous les bâtisseurs de notre nation : les compétiteurs, devrais- je dire.
Sans un esprit de compétition, il n’ ya pas de développement local durable. Il n’y a pas de développement structurant, mais plutôt :
·l’assistanat,
·la politique de la main éternellement tendue et ses corolaires de perte d’indépendance économique et politique, de perte de valeurs sociales.
Ce décor est simple à combattre par la génération actuelle, dès lors qu’elle donnera aux vertus du travail et de la droiture tout leur sens dans l’époque soudanaise plus récente.
C’est pourquoi ! Les Partis de la coalition PUR ( Partis Unis pour la République ) unissent ensemble leur conviction pour le Mali. Aujourd’hui, il nous faut consolider la Paix et l’unité nationale.Il nous faut des regroupements plus accessibles aux populations, plutôt que la floraison exponentielle de partis politiques.
Le Mali est grand dans tous les sens, regardons devant, regardons autour de nous et voyons ensemble très grand ; construisons l’avenir, un autre avenir, un avenir meilleur.
La coalition des PUR ( Partis Unis pour la République) vous propose ce grand rêve pour la République du Mali. Cela, à la valeur des actes individuels et collectifs et non à la grandeur des mots politiques.
Vive les Partis Unis pour la République !
Que Dieu bénisse le Mali !
Je vous remercie