Mutation du mouvement citoyen en parti politique : Le CNID et l'URD, la sève nourricière de la future formation

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Les jours qui s’annoncent ne seront certainement pas de tout repos pour le CNID FYT de Me Tall. C’est sur sa formation que les initiateurs du parti qui sortira bientôt des entrailles du Mouvement Citoyen, ont jeté leur dévolu. Des personnalités et cadres politiques à l’image de Djiby Tall et bien d’autres grandes figures politiques concourent d’ores et déjà à la réalisation de cette entreprise. Et ils bénéficient, selon toute évidence, de la caution du maître des céans.

 La mutation très prochaine du Mouvement citoyen en parti politique n’est désormais qu’un secret de Polichinelle. Les dés sont jetés et il en sera ainsi. L’un des principaux artisans de l’opération n’est autre que le président du CENA-MC et non moins ministre de l’équipement et des Transports, M. Diane Semega. Si l’on peut, à juste raison parler de parjure politique au regard des déclarations et promesses des acteurs de ne point franchir le Rubicon, la décision s’avère très compréhensive. Le président de la République étant un acteur politique par excellence, l’entité qui prétend le soutenir ne peut restée en marge de la chose politique. C’est d’ailleurs l’argumentaire développé par le président du CENA lors d’une rencontre du bureau. Il a visiblement fini par convaincre ses camarades de l’association et son mentor en particulier. Il nous revient en effet que les initiateurs du projet jouissent désormais et pleinement de la bénédiction de leur Guide spirituel, le président Amadou Toumani Touré.

On imagine qu’il s’agisse également d’une question de survie politique. Le Mouvement Citoyen en l’état actuel, ne saurait survivre à Amadou Toumani Touré. Mais parti politique, si ! C’est certainement à ce prix que ces membres pourront éventuellement bénéficier d’une certaine garantie protectrice. En matière politique, il faut bien protéger ses arrières, c’est connu. Et ce n’est pas l’Adéma PASJ par exemple qui dira le contraire.

Une chose est cependant de vouloir créer un parti, une autre est de le rendre opérant et susceptible d’assurer la fonction à laquelle elle est initialement dévolue. Le Mouvement Citoyen ayant montré ses limites électorales à la faveur des dernières consultations, le futur parti doit bien chercher et trouver ailleurs d’autres ressources, à savoir, des militants et élus. Des têtes bien pensantes (Dieu sait qu’il n’en manque pas au sein de cette association) ont d’ores et déjà peaufiné une stratégie dans ce sens. Sa mise en œuvre est assurée par des fidèles dont le Directeur National des Transports Maritimes et Terrestres, M. Djiby Tall. D’autres cadres sont cités.

La manœuvre consiste à puiser dans le réservoir des partis de la place en l’occurrence, le CNID FYT et l’URD.   Le choix de ces deux formations n’est pas un hasard. Il a récemment fallu de peu que les deux partis arrivent à une scission pour cause de conflit de leadership. Les semblants de réconciliations opérées de part et d’autre n’ont constitué, en fait qu’une poudre aux yeux. Selon toute évidence, la tension couve toujours et les "amis" du président ne sont pas étrangers à l’affaire.

Quand bien même militant de premières heures et un des pères fondateurs du CNID FYT, M Djiby Tall s’avère aujourd’hui beaucoup plus proche du Mouvement Citoyen. Ses relations conflictuelles avec le Président Me Tall outre les divergences de vue et les  ambitions personnelles, ne sont certainement étrangères à cette prise de position. Suffisamment bien introduit au sein du parti du "Soleil Levant ", il serait d’ores et déjà parvenu à persuader des structures entières et des élus à rallier sa cause. Son sourire angélique seul n’aurait pas suffi. Il a bien fallu apporter des arguments beaucoup plus séduisants et déterminants. La haute compétition exige les grands moyens, dit-on ! 

Il ne s’agirait pas de quelques militants et structures éparses du parti, selon des sources bien introduites, mais d’un grand nombre de sections, d’élus nationaux et communaux. C’est dire, en tout état de cause, que le CNID FYT est désormais menacé dans son existence. M Djiby Tall, ou du moins le Mouvement Citoyen serait passé par là.

L’URD de Soumaïla Cissé doit également s’attendre à un scénario identique. Le même travail de sape et de débauchage y serait en cours.

B.S.Diarra

 

Les conséquences d’une déclaration de guerre !

La mutation du Mouvement Citoyen en parti politique ne serait pas sans conséquences sur l’architecture politique nationale. Elle serait même à l’origine d’un grand bouleversement.

Les initiateurs du nouveau parti ne se limiteront certainement pas au CNID FYT et à l’URD. Ils débaucheront partout où besoin sera et au gré des opportunités.

Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre aux traditionnelles formations politiques de la place lesquels ne resteront pas insensibles au phénomène. "Si tu vois la barbe de ton frère prendre feu, empresse-toi alors d’arroser la tienne avant que le feu ne l’atteigne", dit-on.

Ces partis, s’ils sont d’ores et déjà engagés dans un processus de rapprochement ou de fusion, seront réconfortés dans leur logique, autrement, ils seront obligés d’y aller et vite.

L’Adéma PASJ et le RPM en l’occurrence, seront contraints de vaincre leurs timidités respectives pour entamer les démarches en vue d’un rapprochement à défaut d’une véritable fusion à l’image de celle entreprise avec le Parena. 

Au gré des transmutations et des fusions, il ne restera certainement plus rien de l’Alliance pour la Démocratie et le progrès (ADP), ce regroupement de partis politiques de la mouvance présidentielle crée au lendemain des élections ayant porté Amadou Toumani au Pouvoir pour son deuxième quinquennat.

Et mieux qu’une nouvelle configuration de l’échiquier politique, il ne serait pas surprenant d’assister à la naissance ou du moins au renforcement de la tendance de l’opposition politique, peut être pas de façade. Puisque se sentant trahis (l’adhésion de la quasi-totalité des formations politiques à la cause du président Amadou Toumani Touré a été, d’une part, motivée par sa promesse de ne pas créer un parti politique), ces formations, disions-nous, n’auraient plus de raisons de respecter leur part de contrat moral. Frustrés et menacés dans leur existence, ils auront plutôt tendance à justifier leur position par ce qu’on peut qualifier de légitime défense. Accepteront-ils, dans ces conditions, prendre part au gouvernement d’ouverture prôné par ATT ? Les lendemains politiques risquent donc d’êtres bouillonnants.     

                                     B.S.D

 

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