Depuis quelques semaines le fichier électoral est au cœur des préoccupations de la classe politique et de la société civile. Pendant que certains défendent l’amélioration du fichier actuel, d’autres souhaitent tout simplement l’élaboration d’un nouveau fichier électorale sur la base du RAVEC.
Comme la quasi-totalité des partis politiques, le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), n’entend pas rester en marge de ce débat politique.
C’est pourquoi, il a organisé le 5 mai dernier dans ses locaux sis à Qinzambougou une conférence de presse pour faire part de sa position par rapport au fichier électoral.
Ladite conférence était animée par Dr Choguel Maïga, président du MPR. Il avait à ses côtés, M. Bouillé Siby, 1er vice président du MPR, Drissa Traoré, André Traoré, respectivement le 2è vice président et le président du groupe parlementaire MPR…
Au cours de cette rencontre avec les médias, le président du MPR a lu la déclaration de son parti relative aux listes électorales issues du RAVEC pour les élections de 2012. Et il ressort de cette déclaration que pour le MPR, "sans listes fiables, il ne peut pas y avoir d’élections crédibles". Ce sont les listes électorales qui garantissent l’authenticité du scrutin et qui donnent aux institutions issues des urnes toute leur légitimité.
La problématique des listes électorales nourrit le terreau de la suspicion qui engendre la crise de confiance qui débouche inéluctablement sur la crise politique.
C’est pourquoi, le MPR croit que, c’est aussi pour ne pas arriver à de telles extrémités que le président de la République a fait engager une réflexion sur la consolidation de la démocratie dans notre pays.
L’une des conclusions majeures de cette réflexion pour améliorer le système électoral, a été de proposer une réforme du cadre juridique des élections qui retient l’annulation par la voie législative des listes électorales actuelles et l’élaboration de nouvelles listes sur la base d’un nouveau système d’inscription.
Ce nouveau système procède à une identification des électeurs basées sur des technologies biométriques permettant de produire à la fois une nouvelle carte nationale d’identité er une nouvelle carte d’électeur numérisée avec photo incrustée. C’est ce qui explique l’engouement et l’enthousiasme avec lesquels les maliens ont unanimement accueillis l’initiative du gouvernement de réaliser le Ravec.
Pour le MPR, c’est la solution la meilleure pour organiser des élections régulières et transparentes.
Des voix s’élèvent pour demander de mettre les réformes politiques en veilleuse.
A cet effet, le MPR est plutôt d’avis qu’elles doivent être diligentées, en mettant en priorité celles qui concernent le système électoral.
Cependant, face à l’impératif de temps et de moyens financiers, certains voudraient maintenir le fichier actuel tout en l’améliorant.
Cette position de prudence est fort compréhensible, mais elle ne met pas à l’abri d’un dérapage post électoral.
Il nous semble quasi impossible de corriger les imperfections des listes actuelles. L’augmentation fulgurante du nombre d’électeurs signalée par DGE qui a en charge la gestion du fichier électoral s’explique par l’inscription massive d’électeurs qui n’existent pas physiquement. Comment expurger légalement des listes électorales ces vrais faux électeurs ? Pour ne citer que cet exemple.
Vouloir donc redresser le défaut de fiabilité desdites listes est une illusion, a indiqué le président du MPR qui a ensuite laissé entendre que pour son parti, les échéances sont connues : il s’agit de fixer en conséquence un objectif prioritaire : aller aux élections prochaines avec un fichier biométrique.
Enfin, le président du MPR a réitéré le soutient de son parti aux actions du président ATT qui ne ménage a-t-il dit aucun effort pour organiser des élections crédibles en 2012.
A. Sanogo