Dans le cadre de la célébration du 20ème anniversaire du parti Mouvement pour l’Indépendances la Renaissance et l’Intégration Africaine (Miria), son comité exécutif national a animé une conférence de presse, le samedi 20 décembre courant, au siège du parti à Dravéla Bolibana. Le principal animateur de cette conférence de presse était le Professeur Mamadou Kassa Traoré, président du parti, qui avait à ses côtés M. Hamidou Ouattara,1er vice-président, Mme Coulibaly Deyi Koné, 2è vice-président, Sidi Traoré secrétaire général. C’était en présence des autres cadres et membres du parti. L’objectif de cette conférence de presse était d’informer l’opinion nationale et internationale sur les grandes résolutions et recommandations prises par le Miria pour les années à venir, puis donner les positions du parti sur les grands dossiers nationaux et, enfin, dégager sa vision et ses préoccupations sur les questions internationales.
Le Miria a été créé le 10 décembre 1994. C’est dans le cadre de son quatrième congrès ordinaire et des activités commémoratives de son vingtième anniversaire que le Miria a décidé de rencontrer la presse nationale et internationale pour échanger sur différents points.
Dans exposé liminaire, le 1er vice-président, M. Ouattara, a brossé la vie du parti et du pays. Il a indiqué que l’année 2014 n’a pas été de tout repos pour les Maliens, tant elle fut mouvementée et parfois éprouvante à maints égards. Et ce du fait “des crises sécuritaires et de gouvernance qui ont émaillé le quotidien et qui peuvent, si rien n’est fait, laisser un goût d’inachevé pour les milliers de maliennes et de maliens acteurs et auteurs, et combien enthousiastes, du plébiscite du candidat IBK en 2013. Au Miria, nous avons pu franchir de nouvelles étapes importantes dans le développement de notre organisation à travers notamment la participation du parti aux élections législatives et présidentielle par notre appui au candidat IBK et la tenue de l’instance suprême, le 4è congrès ordinaire”.
En ce qui concerne la position du parti sur les dossiers nationaux, à savoir les questions de sécurité, de l’école, de la santé, de la décentralisation, de la justice et du front social, M. Ouattara a indiqué que, pour le Miria, “la crise politique institutionnelle et sécuritaire que notre pays est en train de vivre n’est pas un accident de parcours. Une introspection de tous les acteurs de la vie politique nationale est nécessaire pour prendre en compte les causes profondes de la crise. Elle a révélé l’extrême fragilité des institutions nationales et sous-régionales”. il a ajouté que, toujours pour le Miria, “les pourparlers inter-maliens sont cruciaux pour l’avenir de la nation. Ils doivent aboutir à la paix et à la réconciliation. Cependant, nous devons être très attentifs aux enjeux locaux, surtout aux effets des accords en vue sur la future configuration des pouvoirs locaux dans tout le Mali”.
Aussi pour le Miria, les accords d’Alger doivent-ils être inclusifs, ils ne doivent pas privilégier un groupe au détriment d’un autre. Ils doivent prendre en compte l’intérêt de toutes les couches sociales du pays. Dans le domaine de la réconciliation et de la justice, le Miria estime que la violence a laissé des traces. “Il ya eu des victimes et c’est tout à fait raisonnable que ceux-ci exigent que justice soit faite. Celle-ci peut se faire cependant à travers plusieurs voies par les tribunaux nationaux et internationaux ou à travers le processus vérité et réconciliation comme ce fut le cas en Afrique du Sud. Et le choix de la voie à emprunter revient au peuple malien qui sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui. Pour notre part, il nous faut, au-delà de la crise, reconstruire la confiance entre notre système judiciaire et les citoyens par l’observation stricte du principe de la séparation des pouvoirs.
La situation de l’école. Globalement les problèmes de notre système éducatif sont bien connus. Ce sont les solutions envisagées qui ne sont pas adaptées. Ainsi qu’au niveau primaire jusqu’à niveau secondaire et au niveau de l’éducation privée, il s’agit ni plus ni moins que d’exiger le respect des critères d’ouverture et de gestion d’école. Si le privé occupe une place de choix dans l’éducation elle a tendance au Mali à se transformer en “marché juteux” pour les promoteurs dont le souci est de faire de l’argent, toujours de l’argent, rien que de l’argent. Une évaluation sans complaisance de l’apport du privé à l’éducation doit être menée pour faire des recommandations utiles.
Situation de la santé. Sur le plan de la santé nous nous réjouissons de la gestion jusque-là faite par les autorités nationales de la maladie à virus Ebola. Le Miria est solidaire des pays atteints par cette maladie et exhorte le Gouvernement à rester sur le qui-vive.
Dans le domaine de la décentralisation. Pour le miria la solution de cette crise institutionnelle et sécuritaire passe par la décentralisation. Le Miria se réjouit de la création d’un centre de formation pour les collectivités et de l’élaboration d’un contrat-plan entre l’Etat et les régions. Cependant beaucoup reste à faire dans le transfert des pouvoirs, des compétences et des ressources aux collectivités. Il s’agit bien de doter nos collectivités de pouvoirs réels pour impulser le développement par le bas…”
Alpha C. SOW