Le verdict est tombé. Vendredi 19 juin 2020, deuxième et dernière grande manifestation historique pour demander la démission sans condition du Président de la République IBK et de son régime. Auquel cas, ils le délogeront. La nouvelle a été annoncée le samedi 13 juin 2020, au siège de la CMAS, au cours d’un Point de Presse par ses leaders: Choguel Kokala Maiga, représentant le FSD, Issa Kaou N’Djim, Coordinateur de la CMAS, Cheick Oumar Cissoko d’EMK…. Une nouvelle a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements et des cris de joie par de nombreux militants, et sympathisants de différents mouvements, associations et organisations politiques et de la société civile, regroupés sous la bannière du M5 J-RFP (Mouvement du 05 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques).
Des militants et sympathisants très déterminés
L’esplanade du siège de la CMAS est toujours pleine à craquer, quand il s’agit même, d’un simple Point de Presse organisé par le M5 J-RFP. Comme un seul homme, les militants et sympathisants ont pris d’assaut les lieux avec comme seul mot d’ordre : « la démission sans condition du Président de la République IBK et de son régime ».
Une détermination et un engagement sans pareil qui laissent entrevoir une exaspération d’un peuple meurtri dans son for intérieur et qui croit dur, comme du fer, que son salut ne viendra qu’avec la démission de Ladji Bourama de Koulouba.
Cette détermination qui avait mobilisé plus d’un million de manifestants sur le Boulevard de l’Indépendance, le vendredi 05 juin 2020 ne faiblit pas. Bien au contraire, elle va crescendo.
IBK a-t-il compris ce message ?
IBK qui a ses antennes partout, et peut-être même, dans ses différentes manifestations, a-t-il bien compris le message du 05 juin dernier vu la détermination de ses opposants et surtout l’ampleur que cela prenne, pour anticiper ?
« IBK n’a-t-il pas encore senti le poids de la misère sous laquelle ploie encore le peuple malien?
C’est peut-être très facile de se barricader derrière son palais doré, de condamner toujours avec la dernière rigueur, les soi-disantes tentatives de déstabilisation des institutions de la République et de toujours confondre le peuple aux assoiffés de pouvoir ? », fait remarquer un jeune leader.
« Oui ! Les assoiffés de pouvoir hier. Mais peut-être pas aujourd’hui. Puisse que le monde change et les hommes aussi.
Où est passée la sagesse des vieux, pour primer dans ce bras de fer qui oppose Ladji Bourama à son peuple ?
Pourquoi oser défier le peuple, si l’on sait que tout est peuple ?
Les institutions, la défense, la sécurité, les confessions religieuses, la société civile de gauche ou de droite, les partis politiques majoritaires ou minoritaires…, c’est le peuple.
C’est ce même peuple-là qui est capable de chanter la gloire d’un seul homme aujourd’hui mais, reprend très rapidement sa place au sein du peuple, s’il constate que son avenir est hypothéqué par cet homme-là.
Que dire de ces ralliements et adhésions nuit et jour au sein de ce grand mouvement M5 J-RFP ? », poursuit notre interlocuteur.
Les partis politiques, les syndicats (CSTM, syndicat des enseignants du fondamental de Bamako, les syndicats de policiers….), les mouvements et organisations de la société civile, des personnalités, même de haut rang, affluent vers le M5 J-RFP, nuit et jour pour réclamer la démission de Ladji Bourama et de son régime.
« Beaucoup de dirigeants obnubilés par les délices du pouvoir semblent toujours minimiser la portée d’un tsunami dévastateur qui arrive à grand pas. Ils préfèrent se plaire et se complaire dans des mélodies et cantiques assourdissants, entonnés en chœur, par leurs entourages immédiats. Ces derniers ne sont pas sans savoir la gravité des faits. Mais, craignent plutôt la foudre du roi, au cas où ils lui diraient la vérité. Car ce n’est toujours pas facile de dire à un roi : « Majesté ! La fin de votre règne a sonné », a martelé cet autre jeune.
Le chien aboie, la caravane passe
Contre toute attente, Ladji Bourama reconduit illico-presto son Premier Ministre, Dr Boubou Cissé et lui intime l’ordre de former le gouvernement. Un Boubou Cissé qui a rendu sa démission avec un bilan, sens dessous, sens dessus. C’est une manière pieuse de dire à son peuple meurtri au font de lui : «Le chien aboie, la caravane passe ».
Kaou N’Djim, Coordinateur de la CMAS l’a qualifié « d’insulte à l’endroit du peuple malien ».
« Ladji Bourama pense que, de manifestations en manifestions, ce peuple qui est déjà essoufflé par les abus du pouvoir en place, n’a pas assez d’énergie pour mener son combat jusqu’au bout. N’est-ce pas là une mauvaise lecture de la situation ?
Ce qui est sûr le vendredi 19 juin 2020, est proche. La suite du feuilleton sera connue par chacune des parties » a laissé entendre un des organisateurs du meeting du vendredi 19 juin prochain.
Apparemment, le Président IBK n’a pas compris le danger qui guette son pouvoir.
Attendons de voir !
Pépin Narcisse LOTI