On se rappelle que le coup d’État du 22 mars 2012, perpétré par les officiers subalternes de l’Armée avait mis à nu les fondements de la République et étalé au grand jour le grand mensonge d’État qui avait été érigé en système de gestion. Les observateurs de la scène politique croyaient voir enfin le bout du tunnel après le grand déballage d’un système qui avait fini de livrer tous ses secrets. Les élections qui ont suivi ces malheureux événements ont non seulement battu le record de mobilisation, mais aussi et surtout ont porté au pouvoir celui qui, à un moment donné, s’était démarqué de la gestion du pouvoir ATT, d’où sa popularité. Arrive au pouvoir, IBK, prône dans son premier discours la rupture avec le passé récent, et surtout avertit que le Mali ne sera pas un gâteau à partager. Ses partisans jubilèrent et crièrent au changement. Il aura suffi la composition du premier gouvernement pour voir la différence entre le discours et la pratique politique. Oui, le Mali n’a pas été un gâteau à partager, mais il est devenu la chasse gardée d’une famille et de son clan. Pour preuve aucun parti politique n’a été véritablement consulté pour la mise en place de deux gouvernements précédents, celui d’Oumar Tatam Ly et de Moussa Mara. Aucun ministre ne répondait véritablement à l’appel de son Parti, parce qu’il ne s’y sentait pas redevable d’où la course tous azimut des ministres pour sauvegarder leurs places. Cette cacophonie, provoquée par le président de la République, est encore entretenue aujourd’hui par la CMP, l’APM et l’AFD qui se disputent le leadership dans le soutien au projet de société du Chef de l’État.
Le RPM comme tête de proue
Diantre, qui, mieux que le RPM, devrait être la tête de proue du combat pour le soutien aux idéaux du président de la République qui fut jusqu’à son élection le tout puissant président du RPM ? S’interrogent certains observateurs. Beaucoup de leaders des groupements politiques ont justifié la création de leur pôle de soutien au fait que le RPM était devenu inaudible et ne soutenait pas comme il le fallait, celui qu’ils avaient tous porté à Koulouba. Ce manque de vigueur du RPM avait alors conduit le Président de la République a méprisé son propre Parti au point qu’il n’eut même pas daigné demander son avis dans le choix des PM.
Avec la nomination de Modibo Keita comme premier ministre les ardeurs des uns et des autres risqueraient de s’émousser surtout lorsque les chefs des partis politiques, la Famille et associés, les auteurs de surfacturation seront exfiltrés du Gouvernement selon les Vœux du Chef de l’État et son tout nouveau PM.
La mouvance présidentielle en rang dispersé
Aujourd’hui, force est de constater que la mouvance présidentielle est hétéroclite et hétérogène. Elle manque d’âme, de cohésion encore moins de solidarité d’où la naissance de deux autres regroupements en plus de la CMP : à savoir, l’APM et l’AFD. Trois structures d’obédiences idéologiques différentes, de parcours politiques et d’ambitions différents, mais qui ont un seul dénominateur commun : le président de la République.
L’APM et l’AFD sont-ils créés pour renforcer le Président de la République ? Ou pour préserver les intérêts de leur chapelle? Beaucoup d’observateurs répondront que ces groupements ne sont pas crées pour renforcer le Président de la République mais pour sauvegarder des intérêts personnels, étant entendu que les acteurs ne sont rien d’autres que les animateurs de la mouvance présidentielle de l’ère ATT. Les mêmes causes risqueraient-elles de produire les mêmes effets ? Tous ces partis ont à un moment ou à un autre soutenu ATT sans réserve. Et quand son régime est tombé, ils ont tous rallié avec armes et bagages le camp de Kati avant de rejoindre IBK sur la pointe des pieds. Comme pour dire que leur soutien, loin d’être sincère, ne pouvait relever que de l’opportunisme politique.
IBK ne respecte toujours pas le fait majoritaire
Nous ne cesserons jamais de clamer haut et fort que le renforcement de la démocratie passera nécessairement par la nomination d’un premier ministre issu du parti ayant obtenu la majorité lors des élections législatives, en l’occurrence le RPM. Avec plus de 74 députés à l’hémicycle, le poste de PM revient de droit au RPM. C’est pourquoi le choix de Modibo Keita, loin de renforcer la démocratie pourrait ouvrir la voie à une autre transition. Son pouvoir et le succès de sa mission dépendront en grande partie du soutien des députés RPM. S’ils n’adhèrent pas à sa déclaration de politique générale pourraient à tout moment le faire partir par une motion de censure comme ce fut le cas avec l’ADEMA sous Alpha. Alors vivement un gouvernement d’union nationale regroupant toutes les compétences du pays pour booster notre économie et remettre la pendule à l’heure.
En définitive, le renforcement de la démocratie et de l’État de droit doivent être des priorités du Président de la République et pour cela il doit mettre le sentiment et la partisannerie sous le boisseau pour diriger conformément aux lois et principes de la République.
IBK va-t-il tomber dans le même piège que son prédécesseur ATT en livrant le Mali à ces vautours qui errent autour de lui et qui ne sont mus que par leurs intérêts personnels ? La composition du Gouvernement Modibo Keita nous en édifiera.
Youssouf Sissoko
Des traitres
Non ne soyez pas indignés, ne soyez dessus, ne soyez pas étonnés, ne soyez pas furieux; c'est juste dans le souci du BONHEUR et l'HONNEUR des Maliens et Maliennes ou du fameux 77% des electeurs! Que la vérité triomphe pour la stabilité du mali et la quiétude des Maliens…
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