La mouvance présidentielle est un regroupement de partis politiques autour du président Ibrahim Boubacar Keïta. Elle est forte de plus de 70 députés. Cette grande majorité a-t-elle son pesant d’or dans le cadre de la défense des intérêts du pouvoir ? On n’a du mal à le sentir à cause du manque de leader et surtout d’organisation.
Généralement, sous nos cieux, c’est la majorité présidentielle qui dite la loi. Forte de sa majorité, elle domine le gouvernement à travers le premier ministre et le nombre plus élevé des membres du gouvernement. Ce qui lui confère le contrôle de l’administration publique et structures rattachées. Également, de part son nombre de députés dont elle dispose au niveau de l’hémicycle, la majorité contrôle aussi l’action politique. Le troisième levier qui donne de l’ascendance à la mouvance présidentielle est composé des médias d’État dont elle use, en use et abuse souvent. Cela n’est pas propre qu’au Mali, c’est la caractéristique principale des démocraties africaines.
Mais là ou intervient la spécificité malienne, c’est le manque d’effets du contrôle de l’administration, du jeu politique et des médias d’État au niveau social et politique. La minorité semble plus visible que la majorité et la rue ravit la vedette aux deux. Désormais, c’est elle qui fait l’opinion et détermine la conduite à tenir. Qu’on en juge !
Les évènements tristement célèbres de Kidal à la suite de la visite du premier ministre Moussa Mara sont la conséquence de l’écoute de la rue. Le régime a mordu aux chants des sirènes de la rue déguisées en religieux, en société civile et autres groupes diffus et sans visage. Les arguments de défense de l’achat de l’avion présidentiel étaient plutôt adressés aux fantômes de la rue qu’à l’opinion nationale crédible. C’est d’ailleurs beaucoup plus sur ce plan que la majorité présidentielle a carrément échoué.
Ainsi, d’évènement en évènement, des failles se sont ouvertes au sein de la mouvance présidentielle. Les évènements de Kidal ont mis en mal les relations de la mouvance présidentielle avec le parti du ministre de la défense. Son renvoie du gouvernement si l’on s’en tient aux propos plusieurs renouvelés du président IBK, qui dit avoir démis Soumeylou Boubèye Maïga de ses fonctions pour fautes graves.
La deuxième faille est le fait de la motion de censure où quelques députés de la mouvance présidentielle ont adhéré à la motion en votant pour. D’ailleurs, l’après vote de la motion de censure fut plus difficile à gérer et pour le président IBK et pour la mouvance présidentielle. Lors d’une rencontre avec le président de la république, le RPM, le parti du Chef de l’Etat n’a pas fait mystère de son souhait de voir primature confiée à un des leurs.
Cette rencontre, selon nombre d’analystes politiques, a définitivement scellé le sort de la mouvance présidentielle. En effet, le RPM venait de contester le leadership du premier ministre qui, dans la logique des choses est forcément le chef de la mouvance. Malheureusement, il se constate avec aisance que le premier ministre n’est le chef de la majorité et peine même à en imposer au sein du gouvernement qui semble à double vitesse : les proches d’IBK et les autres. Entre ces deux, le premier ministre a du mal à impulser une dynamique et à l’action gouvernementale et à la majorité présidentielle.
Le dernier élément qui risque de faire voler en éclats est la chasse aux sorcières. Principale alliée politique et deuxième force de la mouvance présidentielle, au lieu des dividendes, l’Adema fait les frais de son allégeance. Depuis un certain temps, ses cadres sont relevés de leurs postes sans ménagement. Le premier à faire les frais fut le commissaire à la sécurité alimentaire, Mr. Diaby. Actuellement deux autres cadres Adema sont au chômage. Ousmane Maïga, directeur de l’Office de développement Rural de Sélingué et Makan Moussa Sissoko de l’ANPE ont été viré de leurs postes par les ministres RPM. Avec ce coup de poignard dans le dos des alliés, peut-on encore juré de la fidélité du parti de la ruche et même des autres membres de la coalition ?
Ce qui est sûr c’est la mouvance présidentielle n’a ni âme ni visage. Le manque de leader et de méthode est le principal ennemi qui risque de le détruire de l’intérieur si le président Ibrahim Boubacar Keïta ne reprenait pas lui-même la main pour mettre de l’ordre.
Ibrahima Coulibaly. IC
La mouvance présidentielle a comme feuille de route le programme du gouvernement, c’est donc MARA qui dirige la mouvance, c’est clair.
Il y a trop de fautes dans cet article. dans le commentaire préliminaire: "On n’a du mal." c’est la majorité présidentielle qui "dite" la loi. Cher promotionnaire, il faut relire tes écrits sion les ecretaires là vont contribuer à te discréditer hein!
diversifie vos sources d’information:
http://www.legrigriinternational.com/2014/08/con-de-blanc-y-a-t-il-trop-de-bebes-en-afrique-noire-par-christian-d-alayer.html
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