Le 26 mars 1991, après 300 morts et des milliers de blessés, les Maliens croyaient avoir enfin tourné la page Moussa Traoré, mis aux arrêts et gardé au secret quelque part. En fait, ce quelque part n’était que le bureau d’Amadou Toumani Touré, dans la forteresse du Camp para. Comme Moussa avait eu cette idée « géniale » de coffrer Modibo de la même manière. Après les procès pour crime économique et crime de sang, Moussa devait finir devant un peloton d’exécution. Puis, ce fut la perpétuité et enfin onze petites années de prison relax. La page Moussa Traoré était donc tournée. Et avec, 23 ans de dictature, de déportations, d’assassinats, de tentatives inventées de coups d’Etat, de misère et de souffrance pour les Maliens qui sentaient la déchéance à mille lieues. Nous avons rêvé car nous avons ignoré la faculté masochiste de l’homme à idolâtrer sans honte ni gêne son bourreau.
D’abord, c’est le docteur « soviétique » en télécommunications, Choguel K. Maïga qui a tenté de ranimer l’UDPM. Puis, face à la vigilance de l’administration, il s’est rabattu sur un autre sigle. Puis, il a commencé sa péroraison et son déni du passé pour se bâtir une carrière et une renommée. Le Dr K. n’arrêtait pas de répéter qu’il était majoritaire au Mali et drainait toute la smala udépmiste dans son sillage. Hélas ! La fanfaronnade a pris fin en avril 2002 quand il s’est rendu compte que le saltimbanque Guimba était plus crédible que lui. Il a alors pris sa trompette pour embarquer dans le bateau du tombeur de son idole. Ne cherchez pas de logique comportementale. Il s’agit simplement de la peur de l’assiette vide. Qui est fou ? Le gâteau est prêt au partage, seul un inconscient resterait en retrait.
Et aujourd’hui, on nous reparle encore de Moussa Traoé. Son fils, Cheick Boukader se veut le nouveau messie cosmo-planétaire chargé de sortir les Maliens des enfers démocratiques. Il a une vision aussi étriquée que vaniteuse du pays et se considère comme une solution de dernier recours. Allah Akbar ! Si le fils a hérité des traits génétiques d’obstination, d’entêtement et de cruauté du père, vous pouvez préparer vos linceuls après lui avoir accordé vos bulletins de vote.
Alors que l’on n’a pas fini de se demander les raisons pour lesquelles Dieu a laissé ce garçon avoir une idée aussi incongrue, nous apprenons que la famille Traoré est au bord de la jacquerie. Le beau-frère, navigateur interplanétaire, astrophysicien et patron de Microsoft en Afrique, un autre Cheick mais Diarra cette fois-ci, époux d’Assa, veut aussi être candidat pour sauver le Mali. Après avoir envoyé des machines sonder le cosmos et ramener ses réalités, il veut labourer le Mali pour semer les graines du développement au pas de charge.
Il paraît que les citoyens sont amusés par ce cirque. Ils se lèchent les babines : en 2012, Soumi, les deux Cheick et Zorro feront pleuvoir des dizaines de milliards sur le bétail électoral. Et peu importe ce qui arrivera après. Ventre plein, nègre content.
