Moussa Mara à la Primature : Désaveu cinglant d’IBK pour les cadres du RPM

0
Moussa Mara
Moussa Mara

Pendant que les tergiversations et les querelles de leadership battaient leur plein  au sein du RPM, IBK crée la surprise, en nommant Moussa Mara à la primature, à la place du démissionnaire Oumar Tatam Ly. Un désaveu cinglant pour les cadres de sa  propre formation  politique qui percevaient la primature comme leur chasse gardée.

 

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » a-t-on l’habitude d’entendre. Cet adage illustre à suffisance ce qui est arrivé samedi dernier avec la nomination au poste de Premier ministre de Moussa Mara. Agé de 39 ans, le leader  du parti « Yèlèma »  a vite  gravi les échelons et occupé, en l’espèce de cinq ans des postes stratégiques.

 

Pour rappel, c’est en 2007 qu’il a été propulsé aux devant de la scène politique à la faveur des élections législatives à l’issue desquelles, il a mis en difficulté l’actuel président de la République IBK, candidat aux législatives en commune IV.

 

Lors de ces législatives, nombreux sont  les analystes qui avaient avancé la thèse d’un deal entre les deux hommes. Car, il était inadmissible qu’un « vieux loup » de la scène politique malienne se fasse terrasser par un novice, sorti de nulle part.

 

Ensuite, Mara affûte ses armes à la base. Il acquiert les jeunes de la  commune IV à sa cause. Il multiplie les bonnes actions dans la commune, gagne la sympathie des populations qui voient en lui un bosseur, celui qui pourra changer l’image de leur commune.

 

Après les élections législatives de 2007, Mara se lance dans la course à la mairie  en 2009. Il se présente contre le maire sortant RPM de la commune IV, Issa Guindo, qu’il terrasse sans effort.

 

Moussa Mara est investi par le Gouverneur du district de Bamako, Ibrahim Fefé Koné.

Quelques temps après, ces élections sont annulées. Une délégation spéciale est mise en place à la tête de la mairie de la commune IV, le temps de préparer et d’organiser de nouvelles élections. Moussa Mara accepte le principe et part encore plus confiant.

Ces élections organisées, Moussa Mara passe haut les mains. Comme un vote-sanction contre le Maire Issa Guindo, accusé d’être à la base de plusieurs problèmes au sein de la commune (problèmes fonciers, détournement des terres  des recasés, espaces publics, problèmes d’assainissement, spéculation foncière…), Moussa Mara est réélu à la tête de la mairie de la Commue IV.

 

Après sa prise de fonction, il y met de l’ordre, organise le travail, rapproche davantage cette mairie des populations. Il met en place plusieurs projets pour les jeunes, les artisans. Il a renfloué les caisses de la mairie, lutté contre la spéculation foncière en gagnant plusieurs batailles judicaires contre les spéculateurs fonciers de la capitale, dont l’actuel maire du District de Bamako, Adama Sangaré. Aussi, il a corrigé plusieurs injustices commises contre les populations du temps de son prédécesseur Issa Guindo.

 

Bref, Moussa Mara s’est forgé une réputation en commune IV. Surtout, lorsqu’il publie la liste de ses biens et rencontre les populations qu’il consulte sur les moindres problèmes de la commune.

 

L’ennemi d’hier, l’allié incontournable d’aujourd’hui

Très ambitieux et sûr de lui, il décide de se présenter à la présidentielle. D’abord, il crée son parti « Yèlèma » qui veut dire le changement.

 

Puis, il se dote d’un des meilleurs projets de société qui reflète les besoins essentiels des Maliens.

 

Moussa Mara part à l’élection présidentielle. Mais,  il tombe dès le premier tour, les armes à la main.

 

Il décide de soutenir Ibrahim Boubacar Keita au second tour contre Soumaïla Cissé.

 

Les ennemis d’hier deviennent des alliés. Au second tour, IBK est élu avec plus de 77% des voix.

 

Dans son premier gouvernement, il nomme Moussa Mara à la tête d’un département qui n’avait jamais existé auparavant au Mali : le ministère de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville.

En quelques mois, Moussa Mara forge une réputation à ce département. On dit que c’est le seul ministère où les travailleurs étaient ponctuels, comme les aiguilles d’une montre. Aussi, c’est le seul ministère où, il était pratiquement impossible de voir des travailleurs prendre le  thé aux heures de travail.

 

Moussa Mara force l’admiration du président de la République et de ses concitoyens par sa rigueur et son intégrité intellectuelle et morale. Mais surtout, son amour pour le travail bien fait et le service rendu à ses concitoyens.

 

Samedi dernier, à la surprise générale,  IBK après avoir reçu la lettre de démission d’Oumar Tatam Ly, le nomme, séance tenante Premier ministre. Alors que nombreux sont ceux qui avaient prédit la mort politique de Moussa Mara le jour où, il a décidé de soutenir IBK.

Cette nouvelle a été accueillie dans un silence de deuil par la famille politique d’IBK.

Pour certains cadres du RPM qui n’ont pas apprécié cette décision du boss, ce fauteuil devrait en principe revenir au RPM.

 

 

D. Diama

Commentaires via Facebook :