Moussa Mara, président du parti Yelema : « Le Malien a l’impression que l’administration le spolie»

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Moussa Mara, l’ex-Premier ministre
Moussa Mara

La conférence nationale du parti Yelema , le 29 janvier 2017, a été l’occasion pour Moussa Mara, le président de la formation politique, de présenter sa perception de la société malienne. Poussé par le goût de l’argent facile et le délitement moral, le Malien n’hésite plus tricher, voler ou tuer pour avoir de l’argent. Selon l’ancien Premier ministre, cet écart de conduite enraciné même dans l’administration est en train de plomber la patrie.

Le discours inaugural de Moussa Mara a fait une place importante à la nécessité de recadrer le comportement du citoyen malien. « L’argent est devenu le Dieu de notre société. On n’hésite pas à tuer, à voler, à mentir pour avoir de l’argent », a déclaré le président du parti Yelema qui se dit inquiet par la course effrénée des citoyens pour l’argent.

Dans ce contexte, l’administration qui est censée protéger les citoyens apparait comme un monstre, «dans un ministère où à la gendarmerie ». Pour les responsables de Yelema, le comportement de l’administration malienne est à la base d’une certaine défiance des citoyens chez qui sont cultivés la peur et le dégoût du pays.

Un autre handicap du Mali, à en croire Moussa Mara, c’est l’impunité. « Le maire qui vend les cimetières de sa commune » est loin d’être inquiété, a-t-il indiqué.  En somme, c’est la qualité du leadership qui est pointée du doigt par le président de Yelema. De la direction de l’école du quartier au sommet de l’Etat, tout doit être mis en cause.

Sur le plan politique, Yelema qui n’a que 7 ans d’existence affiche ses trophées électoraux récents. Au sortir des élections communales, le parti a obtenu 15 postes de maires dont ceux de Mopti et de la commune IV du district de Bamako. Par ailleurs, le parti a eu 415 conseillers municipaux à travers tout le pays.

Moussa Mara inscrit toutefois son action dans la majorité présidentielle et apporte un soutien indéfectible au président IBK. « C’est un soutien sans contrepartie de poste ou d’avantage », a laissé entendre le président du parti qui entend dire la vérité au président de la République pour le bien du pays chaque fois que c’est nécessaire.

A Yelema, on estime que la présence de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national est indispensable à la bonne tenue des élections de 2018. « L’Etat est moins présent au nord qu’au début de 2012 », a poursuivi l’ancien Premier ministre.

Le gouvernement doit déployer toute son énergie afin que son leadership soit exercé dans les communes. « L’avenir passe par les collectivités », a fait savoir Moussa Mara qui a déclaré vouloir être dans la compétition pour la conquête de la mairie du district de Bamako.

Contre la corruption, le patron de Yelema a prôné la mise en place d’un système de dénonciation des actes répréhensibles. Il s’agit en effet de prendre des mesures difficiles mais salutaires pour réduire la corruption. Le constat du parti est qu’il n’y a pas jusqu’ici une preuve palpable de la lutte contre la corruption au Mali.

Soumaila T. Diarra

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13 COMMENTAIRES

  1. “…Moussa Mara inscrit toutefois son action dans la majorité présidentielle et apporte un soutien indéfectible au président IBK. « C’est un soutien sans contrepartie de poste ou d’avantage », a laissé entendre le président du parti qui entend dire la vérité au président de la République pour le bien du pays chaque fois que c’est nécessaire…” 😆 😆 😆

    Depuis quand ce petit menteur a eu a dire la verite’ a MANDEN ZONKEBA? Meme pas une fois malgre’ tous les scandales a repetition que le pays a vecus? 😆

    Quelle honte!!!

  2. SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a prononcé mardi 31Janvier 2017 un discours devant le 28ème sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba.

    Voici le texte intégral du Discours Royal:

    «Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons,

    Excellence, Monsieur le Président Alpha Condé, Président du 28ème Sommet de l’Union Africaine,

    Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

    Madame la Présidente de la Commission,

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est Mon Continent, et Ma maison.

    Je rentre enfin chez Moi, et vous retrouve avec Bonheur. Vous M’avez tous manqué.

    C’est pourquoi, Mes Chers Frères Chefs d’Etat, sans attendre la finalisation des formalités juridiques et protocolaires, au terme desquelles le Royaume siègera de nouveau au sein de l’Organisation, J’ai tenu à faire d’ores et déjà, ce déplacement et à M’exprimer devant vous.

    Le soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur des liens qui nous unissent.

    Le retrait de l’OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique.

    Nous y avons réfléchi mûrement, et c’est à présent une évidence !

    Il est l’heure de rentrer à la maison : au moment où le Royaume compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays-membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille.

    Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée !

    En effet, malgré les années où nous étions absents des instances de l’Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous :

    Des relations bilatérales fortes ont ainsi été développées de manière significative :

    Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains.

    A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double !

    Pendant ces années, J’ai Moi-même souhaité donner une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du Continent.

    Au cours de chacune des 46 Visites, que J’ai effectuées dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés.

    Notre action s’est particulièrement attachée à la question de la formation qui est au cœur de notre coopération avec les pays frères. Ainsi, des ressortissants africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc, grâce aux milliers de bourses qui leur ont été accordées.

    Par ailleurs, des projets stratégiques d’envergure ont été mis en place lors de Mes visites dans ces pays :

    – En premier lieu, J’ai eu le plaisir d’initier le projet de Gazoduc Africain Atlantique, avec Mon frère Son Excellence Monsieur Muhammadu Buhari, Président de la République Fédérale du NigériA

    • Ce retour (honteux) n’est vraiment pas un évènement. En tous cas, ça ne change rien. Vive la République Arabe Sahraoui Démocratique (RASD) dans une Afrique en Paix. Merci !

  3. Cher Moussa,
    Cher Moussa Mara,
    Le Malien n´a plus besoin de phrases peureuses et conjuguées au conditionnel.
    “LE MALIEN A L´IMPRESSION QUE” BLA BLA BLA!
    As-tu peur de te prendre au propre piege verbal ou factuel?

  4. Il a vraiment dit ça? Il veut nous faire croire que l’administration malienne est clean,, qu’elle n’est pas prédatrice?
    Pourquoi l’argent ne serait pas notre Dieu? Disons, même s’il n’est pas notre Dieu, mais Il reste Celui du système. On veut juste prendre notre part là dedans pour préparer l’avenir de nos enfants, comme ça été toujours été le cas. SI je vous me demandez pourquoi ça? Je vous dirai que votre réussite a bien ouvert nos yeux.

  5. Ce n’est pas qu’on a l’impression mais nous sommes spoliés par l’administration. Les fonctionnaires maliens (surtout les administrateurs, les magistrats, les douaniers, les policiers, les gendarmes, les agents des eaux et forêts et les agents de santé), en général, se sert de son poste pour se faire la poche au détriment du citoyen lambda.

  6. C’est quoi alors leur ancrage dans la majorité présidentielle? On ne peut pas cavaler avec les voleurs et les critiquer, si l’on n’est pas soit même voleur. Ce sont des discours qui ne tiennent pas la route. Le disque est rouillé, il faut le changer. Les pratiques énumérées ici sont connues de tous. Ce n’est pas avec des attaques du genre qu’on contribue à les combattre. C’est lorsqu’on était aux affaires, au poste de premier ministre, qu’il fallait s’illustrer dans le lutte contre la gestion crapuleuse des affaires de l’état. Ce n’est pas quand on en est exclu, qu’on se met sur toutes les tribunes pour fustiger ses anciens camarades de vol, de raquette et fraudes en tous genres. Pourquoi donc rester dans cette coalition? Et dire en substance qu’on soutien la politique du Président de la République. C’est quoi cette duplicité? Comment peut-on choisir de rester avec les voleurs et de soutenir de façon de faire, puis venir dans un congrès pour les insulter. C’est vraiment de la foutaise avec ce garçon. Ce n’est pas la meilleure façon de faire de la politique. Les voleurs, si on les dénonce, on quitte leur navire pour naviguer sur une autre barque. Les discours sont percutants, mais leur auteur est inconstant. Le fond des discours est haineux.

  7. Comment le malien peut avoir confiance a une administration qui bousille son argent a travers une surfacturation des marches, qui discrimine contre lui a travers le népotisme, clientélisme, qui le laisse pour compte dans les hôpitaux sans premier soins ( sans machine de dialyse, sans machine réanimation etc.) et dans la circulation routière infernale (sans route, sans ordre, sans éclairage, sans feu etc..), dans la misère sans bon salaire, dans l’avenir compromis sans éducation???? Les maires en général sont les plus maudits des administrateurs au Mali. Tous les problèmes du Mali viennent de maires…dans d’autres pays c’est sont les maires qui organisent, construisent, assainissent, et protègent leurs communes et villes; au Mali c’est les maires qui sont les plus corrompus (voleurs des terres, complices des criminels). Je connais même un maire aux alentours de Bamako qui aurait partage avec ses co l’argent qu’une multinationale (qui exploite une carrière) aurait donné pour le bitumage de la route entre sa cite et Bamako. Jai une fois contribue et participer a une certaine aide qu’on avait apporte a cette cite…lors de la ceremonie j’ai entendu ce maire dire qu’ils ont besoin de plus d “aide” bla bla bla….je le regardais et mon cœur bouillonnait 😯 😯 🙁 🙁 … 😡 😡

    • Le maires au Mali viennent a la tête des communes non pas pour résoudre les problèmes qui handicapent les gens (bien sure a l’exception de quelques maires), mais plutot pour vite s’enrichir a travers les faux permis des squatters anarchiques, ventes illégale des terres et des espaces verts, corruption et complicité avec les mafia locales qui exploitent les populations etc.. un bel exemple est les divers maires du District qui au fil des ans ont vendu plus 1500 espaces verts de la ville de BAMAKO. Aujourd’hui Bamako est devenu une ville cafardesque sans lieu de repos….aucun quartier n’a un espace verts amenage en parc vert (jardin etc..) pour les enfants et les personnes âgées. Une ville aussi pollue en CO2 et entassée comme Bamako a besoin des milliers de poches d’oxygène a travers ses espaces verts; mais hélas on préfère vivre dans la misère environnementale!!! Dire qu’on a des dirigeants dans ce pays!!!

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