Moussa Mara, président du parti Yelema : “Le changement n’est pas dirigé contre quelqu’un”

0

De retour de la Mecque, l’ancien maire de la Commune IV et non moins président du parti Yelema, Moussa Mara nous a accordé une interview. Cet expert comptable de 35 ans est associé d’un cabinet d’expertise–comptable. Il est impliqué dans le domaine de la société civile et dernièrement, a décidé de créer son parti politique dénommé ‘’Yelema’’. Moussa Mara nous dit ses ambitions pour la commune IV, la jeunesse et le Mali. A lire !

Le psychiatre : Qu’est ce qui vous a poussé à créer le parti yelema ?

M.M : Je suis dans le domaine politique depuis une dizaine d’années en tant qu’indépendant dans la commune IV de Bamako. Il se trouve que l’action politique locale est un prolongement naturel de l’action politique nationale. C’est-à-dire qu’à un moment déterminé, on a l’ambition de faire en sorte de généraliser dans le pays les idées pour lesquelles on se bat au niveau local, et donc d’élargir notre champs d’intervention, de se mettre avec beaucoup de gens dans le pays pour travailler ensemble, et sur le plan politique de mettre avec telles personnes. Cela ne peut se faire que dans un cadre organisé, et l’organisation en la matière c’est un parti politique. Donc, c’est simplement pour répondre à la question le moment était venu pour que nous donnions à notre engagement politique une forme, une organisation qui soit en phase avec les ambitions que nous affichions, les idéologies pour lesquelles nous nous battons, ça se généralise dans le pays et c’est ce qui nous a amené avec beaucoup d’autres personnes à créer le parti Yelema, le changement.

Le psychiatre : Yelema signifie changement en Bambara, qu’est ce que Moussa Mara veut-il changer ? Ou qui voulez-vous changer ?

M.M : ce qu’il faut savoir, depuis le tout début de mes activités politiques tout ce que je dis, tout ce que je fais, tout ce que j’ai incarné se trouvent dans le changement. Au niveau des élections municipales de l’année dernière, nous avions un programme dans notre commune, et ce programme avait le sceau du changement, qui se caractérisait par le changement dans la commune. C’est juste pour vous dire que le changement n’est pas dirigé contre quelqu’un, il ne vise pas un seul domaine et il doit être globale, mais si on parle le changement de notre pays, le premier axe c’est la gouvernance, c’est-à-dire les modes de gestions, les relations entre les élites et la base, les relations entre les élus et la population. Nous, nous voulons qu’il y’ait un autre type de rapport entre la base et le sommet qui va mener la confiance, de la considération et qui va faire en sorte que la base et le sommet, main dans la main se battent pour faire avancer les choses. Ce que je dis ça s’illustre dans une commune, dans une vie ça peut s’illustrer dans le pays donc c’est un changement multifonctionnel mais si on doit choisir un élément, préciser un élément, moi je préfère toujours commencer par le type de gouvernance, c’est-à-dire les modes d’administration de la cité et surtout du pays. Nous, nous avons une certaine idée en la matière.

Le psychiatre : on vient de fixer, il ya 2 jours les élections communales de la commune IV en février 2011, Moussa Mara a-t-il toujours le même projet pour la commune IV ?

M.M : j’ai été le maire de la commune IV l’année dernière. On a fait 9 mois de mandat avant que les élections soient annulées. Il ya une délégation spéciale qui est là en ce moment, elle finit sa mission en février et l’Etat vient de fixer encor la date des élections municipales au 6 février. Inch-Allah nous allons participer à ces élections municipales, cette fois-ci en tant que Yelema au lieu d’être indépendant avec, les mêmes idées, les mêmes ambitions. Ce qui veut dire que tout ce que nous avons dit il y’a 1 ans, nous allons dire les mêmes choses. Nous avons la chance cette fois-ci, car nous avons un petit bilan en terme de temps mais un bilan important puisque nous avons fait beaucoup de réalisations en 8 mois du mandat et nous allons nous baser sur ces réalisations et espérer avoir la confiance de la population pour continuer à apporter le changement dans notre commune, pour le bonheur du maximum d’habitants.

Le psychiatre : Est- ce que Mara pourrait éclaircir à nos lecteurs la cause réellement de l’annulation des élections communales de la commune IV l’an passé ?

M.M : La cause réellement, il va falloir demander à la justice sinon nous, on a été surpris d’apprendre que certaines listes qui ont participé aux élections municipales, ont porté plaintes pour dire que les élections ne se sont pas bien passées, que nous on a fraudé, on a bourré les urnes, on a mis les bureaux furtives, on a acheté des voix, on a fait beaucoup de choses donc il faut annuler nos voix. Nous nous sommes défendus, nous sommes allés au tribunal, l’Etat aussi s’est défendu puisque c’est l’Etat qui a organisé les élections mais malgré cela le tribunal les a annulées, après on a fait appel et on est allé à la cour suprême qui a confirmé. Je pense que ce n’est plus important et ce qui importe maintenant, c’est quels sont les enjeux des prochaines élections pour la commune IV qu’est-ce que tout citoyen de la commune doit faire afin que la commune soit en de bonne main demain et après demain, je pense c’est le plus important c’est l’avenir qui nous importe.

Le psychiatre : Quelle relation Yelema a avec les autres partis politiques maliens ?

M.M : Quand Yelema a été créé en tant que cadet des partis, nous-mêmes en tant que cadets de nos aînés politiciens, responsables des partis politiques, nous avons écris tous les 120 et quelques partis politiques pour aller les rencontrer les saluer et dire que le parti yelema n’est venu contre personne. Nous sommes tous des Maliens, nous confrontons nos idées à l’occasion des échéances électorales et les meilleurs gagnent, je dirai de travailler dans le sens des intérêts collectifs. Nous sommes venus nous mettre à coté d’eux, apporter notre pierre, nous voulons évidemment travailler avec chacun. On a rencontré beaucoup de partis et nous avons été heureux de constater que nous avons été très bien accueillis. Donc le climat politique est apaisé, pas de problème il y’a une bonne camaraderie entre les partis politiques tant mieux.

Le psychiatre : Le parti yelema est-il prêt à briguer la magistrature suprême de 2012 ?

M.M : C’est trop tôt pour le dire parce que le parti yelema va faire un congrès au mois d’Août de 2011. Parmis les éléments qui doivent être discutés, il y a la participation du parti aux élections générales de 2012 : présidentielles et législatives. Ce qui est sûr, le parti ne va pas rester les bras croisés, c’est-à-dire le parti en tant que organisation politique qui aspire accéder et exercer le pouvoir, va forcement participer mais la participation est diverse, le parti peut participer aux élections en ayant un candidat pour les élections présidentielles, et en ayant beaucoup de candidats pour les législatives. Yelema peut se mettre avec d’autres partis en cas d’une grande alliance, ce qui est mon choix personnellement. De choisir un candidat aux présidentielles, qui peut être du parti ou d’un autre parti. C’est le congrès donc qui décide la ligne de Yelema l’année prochaine, du projet de société de Yelema et des stratégies à mettre en œuvre par Yelema dans les années à venir.

Le psychiatre : quelle est la vision de yelema sur la scène politique malienne ?

M.M. : Je pense que tous les partis politiques du Mali sont d’accords la dessus, que la vie politique dans notre pays gagnerait à être plus simplifiée, que nous nous situons dans un processus qui va vers les grands parti politiques, nous Yelema c’est vraiment notre ambition. Une alliance avec beaucoup de partis, c’est un choix personnel et le parti si situe dans cette alliance avec les autres. L’objectif sera dans un second temps de se mettre ensemble à l’intérêt d’un grand rassemblement politique avec des idéaux de construction, de bonne gouvernance, de bonne intention avec la base, donc ça c’est l’ambition. Cette ambition correspond à un constat que je dis : il y a trop d’acteurs politiques, il y a un tas de partis dans notre pays, qui n’ont pas les caractéristiques nécessaires pour être un parti, donc il faut qu’on arrive à simplifier, qu’on arrive aussi à renforcer également le paysage politique. Il faut qu’on arrive à faire en sorte que les acteurs politiques puissent être des acteurs de constructions sociales, avant même d’être des acteurs politiques, qu’ils soient des leaders politiques, qu’ils soient des citoyens dans leurs zones, impliqués dans le développement de leurs zones. C’est là qu’on va réhabiliter la politique dans notre pays et consolider notre démocratie.

Le psychiatre : qu’est ce que vous avez à dire à la population de la commune IV qui est votre fief ?

M.M : Je dirai à la population de la commune IV qui nous a accordé sa confiance l’année dernière, de participer beaucoup plus activement aux échéances électorales qui s’annoncent. Que les uns et les autres aillent chercher leurs cartes électorales, qu’on sorte massivement pour voter. Même si on gagne si le taux de participation est faible, il y’aura un problème de légitimité. Dans ce cas, on ne se sentira pas vraiment à l’aise. On veut que tout le monde vote et que ça soit une occasion de débat de discussions pour le développement de notre pays. Ensuite que tous ceux qui aiment cette commune puissent venir soutenir la liste de Yelema, puisqu’on a montré la preuve l’an passé que ce qui sont sur cette liste se sera les mêmes personnes que nous allons reconduire dans la mesure du possible, presque entièrement. Que ces femme et les hommes qui ont fait leur preuve déjà en 8 mois, qu’on puisse encor leur accorder cette confiance, nous donner ce mandat et le temps nécessaires pour qu’on puisse mettre la commune débout en 5 ans ou 3 ans et demi en fonction du mandat avant les élections générales. Voilà tout ce qu’on demande à la commune IV, participer massivement et soutenir la liste de Yelema.

Le psychiatre : un mot à l’endroit de la jeunesse malienne ?

M.M : C’est un conseil que je donne aux jeunes et j’ai même prié pour ça, je viens du pèlerinage de la Mecque, j’ai prié pour la jeunesse parce que j’estime pour que notre pays puisse avancer, il faut qu’il y ait une jeunesse forte une jeunesse organisée, une jeunesse travailleuse et qui a l’esprit de sacrifice donc capable de se sacrifier pour le bonheur collectif que les jeunes laissent tout ce qui est accessoire , qu’ils arrêtent d’être manipulés, qu’ils essayent de regarder ce qui est sérieux, intéressant pour eux et pour le Mali. Qu’ils se battent pour ça. En plus une jeunesse impliquée dans toutes les questions de développement du pays, sur les questions de leaderships partout où un jeune peut prétendre à une responsabilité, qu’il puisse le faire de manière saine et qu’il puisse avoir la chance de prouver de quoi il est capable. Mais tout ça ne passera pas sans que la jeunesse soit consciente et organisée, cette conscience et cette organisation, peut être, c’est ce qui manquent le plus à la jeunesse.

Le psychiatre : que pensez-vous du journal le psychiatre ?

M.M : Déjà l’ambition, comme vous venez de me l’expliquer du journal qui est de travailler dans le changement des mentalités, c’est une ambition que je partage moi-même puisque je travaille dans le changement des mentalités. Seulement je vous souhaite du courage parce que vous êtes jeunes, donc il faut être très courageux, il faut être capable de supporter les difficultés, résister aux tentations, vous êtes jeunes vous avez l’avenir devant vous, impliquez-vous, appliquez-vous, continuez dans la ligne que vous vous êtes fixés, je pense que vous y arriverez, c’est tous le mal que je vous souhaite.

Le psychiatre : votre mot de la fin ?

M.M : Mon mot de la fin, c’est des bénédictions pour le pays pour l’ensemble des Maliens. Nous venons de sortir de la fête de tabaski, que cette fête et tout ce qui va avec apportent la paix dans vos cœurs et dans vos foyers, soit des occasions d’une plus grande solidarité sociale, d’une plus grande cohésion sociale dans notre pays et d’un esprit de travail.

Par Mamadou D Traoré / Souleymane Koné

 

Commentaires via Facebook :