Moussa Mara : Son premier mal

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Restauration et renforcement des institutions, sécurité, réconciliation nationale, Redressement de l’école, l’économie, développement social… Les priorités du nouveau Premier ministre sont bel et bien dégagées. Les observateurs ont seulement eu la surprise de constater que l’intégrité territoriale à savoir la libération effective de Kidal ne figure pas dans son agenda immédiat.

 

Moussa Mara, PM destin - déclaration
Moussa Mara, PM

L’on retiendra tout d’abord que le nouveau venu se démarque très vite de son prédécesseur en se voulant loyal, voire totalement assujetti à la volonté du chef de l’Etat : «nous n’oublions pas que c’est le président de la République qui est choisi par les maliens, le gouvernement constitue son instrument d’action. Le gouvernement ne  saurait exister, un membre du gouvernement ne saurait travailler s’il n’est pas loyal  au chef de l’Etat et à es idées ».

 

 

A se demander si cette démarche n’est pas inspirée par le sort imposé à son prédécesseur qui, aux dires des caciques du parti, en voulait plutôt imposé au président et ignorer le fait majoritaire.

 

A propos de fait majoritaire, le nouveau venu entend respecter le principe en faisant la part belle à la mouvance présidentielle et surtout au parti présidentiel. C’est certainement le moyen, pour lui sûr, de se préserver des représailles des Tisserands, lesquels, on le sait, n’ont pas abandonné leur projet de contrôler l’exécutif après l’Assemblée.

 

 

Dans la même veine, l’on est enclin à croire que le nouveau Premier ministre dont le parti YELEMA ne peut se prévaloir que d’un seul député, regagnera très vite le parti présidentiel, à savoir le RPM. C’est seulement en ce moment que le fait majoritaire serait véritablement une réalité.  L’atteste, ce passage de son speech : «Maintenant, pour que cette mission puisse être couronnée de succès, il est indispensable que le gouvernement se fonde sur u n sigle et le socle sur lequel nous nous fonder, c’est la majorité présidentielle. Nous allons nous employer très rapidement  à faire en sorte que la majorité présidentielle et l’exécutif soient main dans la main, que cette majorité ait un contenu politique ; elle est diverse, elle est  variée  et c’es ce qui fait sa richesse. Si tant est que l’exécutif a l’ambition et la volonté de travailler avec elle. Et ce sera notre plainte. Cette majorité, elle sera centrale dans notre action, il ne peut y avoir de gouvernement en dehors de la politique, le gouvernement même en principe c’est de la politique».

 

 

En tout état de cause, l’on comprend là  que la prochaine équipe gouvernementale sera essentiellement composée des partis alliés. Et par souci d’équité, le nombre des femmes sera supérieur à celle de Tatam Ly : «C’est dans l’équité que nous allons amener à croire les maliens de nouveau à l’Etat et à ses fonctions », peut-on noter dans son discours.

 

 

Autre point de démarquage avec son prédécesseur :  les résultats sur le terrain et surtout la communication. Si Tatam Ly  s’est voulu distant, voire méfiant et foncièrement technocrate, son successeur entend descendre lui-même dans l’arène : «D’abord nous allons avoir à cœur les résultats, rien que les résultats… C’est pour ce faire que très rapidement, nous allons reconfigurer le programme d’action gouvernementale  2013-2018 pour l’accès d’avantage sur l’impact sur le bien être des maliens, le déclinant en  court, long et moins termes et communiquer sur nos objectifs pour ensuite communiquer sur nos résultats.  Et nous comptons sur vous hommes et femmes de la presse pour partager et faire en sorte que ces informations soient sues par le maximum de nos compatriotes ».

 

Cette démarche  de M.  Mara est propre aux hommes politiques au contraire des technocrates, beaucoup plus soucieux des chiffres et barèmes que de la réalité des faits.

 

En définitive, le programme et la méthode Mara ont beaucoup de chance de porter. L’on déplore tout simplement qu’il est omis la libération effective des régions du Nord et en l’occurrence de Kidal constitue un point d’honneur pour la plupart de ses compatriotes. En somme, c’est dans l’espoir de mettre fin très rapidement à la crise et ramener toutes les régions du Nord dans le giron malien que la majorité des compatriotes ont plébiscité son employeur. Aussi, n’est-il quelque paradoxal d’évoquer la réconciliation nationale (3ème priorité) sans parler de la fin de l’occupation ?

 

B.S. Diarra

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