Moussa Mara nommé Premier ministre : Les quatre raisons d’un choix

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Moussa Mara
Moussa Mara

Inattendu et brusque, la démission du désormais ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, est intervenue dans l’après midi du samedi 5 avril. Mais c’est dans la soirée que l’information a été officialisée à travers un communiqué  de la Présidence de la République, lu par son Secrétaire général, Toumani Djimé Diallo.

 

 

Il indique: «Conformément à l’article 38 de la Constitution de la République du Mali, SEM Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République, Chef de l’Etat, a mis fin aux fonctions de Mr Oumar Tatam LY, Premier ministre, Chef du gouvernement, sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement de la République, le 5 avril 2014. En vertu des dispositions dudit article, SEM Ibrahim Boubacar KEITA a nommé, par décret n°2014-0249/p-RM  du 5 avril 2014, Monsieur Moussa MARA Premier ministre, Chef du gouvernement et l’a chargé de former un nouveau gouvernement. Les ministres du gouvernement sortant restent chargés d’expédier les affaires courantes, jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement».

 

 Ce qui a étonné certains observateurs  de la scène politique, c’est la rapidité avec laquelle, Moussa Mara a été nommé Chef du Gouvernement, sans, manifestement, consulter les forces politiques, en première ligne, le RPM qui se battait depuis fort longtemps pour le poste.

 

Oumar Tatam Ly est parti, le RPM a mordu la poussière, Moussa Mara que personne ne voyait venir à la Primature y est. Comment expliquer ce choix dans un environnement démocratique où son parti, le Yèlèma, ne possède qu’un seul siège à l’Assemblée nationale (un député à Baraoueli, élu sur une liste commune URD-Yèlèma), alors que le RPM de Bocary Treta en détient 70.

 

Quatre raisons expliquent de notre point de vue le choix de Moussa Mara. La première est sans nul doute sa compétence, son pragmatisme, son sens élevé de l’Etat, sa connaissance du dossier du nord, son engagement pour le Mali.

 

La deuxième raison a trait à son  jeune âge (39 ans). En effet, en prélude au 4e Sommet UE-Afrique, tenu à Bruxelles, les 2 et 3 avril, s’est tenu une table ronde de haut niveau, sur le thème : «le rôle économique  de la jeunesse».  IBK était une des vedettes de cette rencontre, au cours de laquelle, il y a prononcé une importante allocution en faveur de la jeunesse: «…investir dans la jeunesse n’est pas qu’un choix, c’est surtout une obligation et un devoir…J’ai pris l’engagement de redonner espoir à notre jeunesse, et de lui garantir un avenir meilleur à travers l’égalité des chances, partout sur le territoire national…A cet effet, j’invite tous les amis et partenaires du Mali, l’Union européenne en tête, à nous accompagner dans ce vaste chantier d’investissement dans la jeunesse». De retour de ce Sommet où il avait fait ces déclarations, IBK a joint l’acte à la parole, en propulsant Moussa Mara, un des jeunes le plus brillant de sa génération, à la tête du Gouvernement. C’est dire que ce forum n’est pas étranger à la nomination de Moussa Mara.

 

La troisième raison porte sur sa capacité à faire savoir, c’est-à-dire, à communiquer, à faire passer ses messages. Il est le meilleur communiquant du Gouvernement sortant.

 

En effet, toutes ses activités bénéficient d’une large couverture médiatique. Il sait comment communiquer et utiliser les canaux appropriés pour atteindre ses cibles.

 

La quatrième raison est qu’il demeure l’un des hommes politiques le plus populaire du pays, même s’il n’a pas une très grande assise politique.  Cette réputation, il la doit aux trois premières raisons. S’y ajoutent sa sociabilité, sa proximité avec les populations,  sa générosité envers les personnes âgées.

 

 Rappelons qu’il est un Expert-comptable et un homme politique malien né le 2 mars 1975 à Bamako. Président du parti Yéléma, créé en juillet 2010, il est candidat a l´élection présidentielle 28 juillet 2013 et obtient 1,5 % des voix au premier tour. Le 5 avril 2014, il est nommé Premier ministre par le président, Ibrahim Boubacar Keïta.

En 2004, il présente une liste indépendante de jeunes aux élections communales dans la commune IV du District de Bamako mais elle est invalidée par le tribunal administratif, car aucun candidat n’est inscrit sur la liste électorale[].

 

En 2007, Moussa Mara se présente avec une liste indépendante et met en ballottage la liste d’Ibrahim Boubacar Keïta, président du Rassemblement pour le Mali. Il est battu au second tour en obtenant 48,5 % des voix[].

 

Lors des communales du 26 avril 2009, Moussa Mara présente une liste indépendante dans la commune IV de Bamako qui arrive en tête avec 14 sièges sur 41[]. Le 30 juillet 2009, saisi par plusieurs candidats pour plusieurs irrégularités, le tribunal administratif annule les élections dans la commune IV[]. L’annulation du scrutin est confirmée le 26 novembre 2009 par la Cour suprême[].

 

Lors de l’élection partielle du 6 février 2011, la liste du parti Yéléma, conduite par Moussa Mara, arrive largement en tête et obtient 19 des 41 sièges à pourvoir[].

 

Le 7 mars 2011, il est réélu maire de la commune IV par le conseil municipal. Soutenu par les élus de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), il obtient 28 voix contre 13 pour son adversaire Alfousseini Kanté de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-Pasj)[].

 

Du 5 septembre 2013 au 5 avril 2014, il est ministre de l’Urbanisme et des Politiques de la ville. Le 5 avril 2014, il est nommé Premier ministre.

Bonne chance et beaucoup de courages pour redresser notre «Maliba», malade dans tous ses secteurs. Nous espérons que Moussa Mara fera le bon diagnostic et administrera les remèdes qu’il faut pour que le Mali se relève.

 

Chahana Takiou et Youssouf Diallo

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4 COMMENTAIRES

  1. Ah la politique politicienne…..Pour une fois les barrons du RPM devraient être déçus de IBK suite a la nomination au poste de PM Mara.On se vient encore, lors de la dernière élection très difficile de IBK à l’assemblée nationale, en commune IV face à ce même Moussa Mara. Beaucoup de salives ont coulés en ce moment, qu’il y aurait eu un arrangement entre IBK et Mara, afin de laisser IBK briguer son mandat à l’assemblée. En ce moment Mara n’avait pas de parti, il est allé étant candidat indépendant. Vu qu’il était indépendant et IBK d’une grande renommée dans ce pays, se voyant mettre K.O, cela serrait une humiliation pour la classe politique Malienne. On se souvient aussi lors des municipales ce même Mara a donné du fil à retordre à Issa Guido du RPM. Il y a même eu un litige où les élections en commnune IV ont été reprises et Mara passa haut les mains au nom de son parti YELEMA.
    1- Candidat malheureux des élections présidentielles et le seul a avoir mettre du pain sur la planche au parti de IBK en commune IV précédemment.
    2- IBK fait appel à ce même Mara comme ministre de l’urbanisme et de la politique de la ville, sachant qu’il a abandonné la mairie de la commune IV pour se présenter comme candidat aux présidentielles. A-t-il consulté sa population avant de démissionner? Vu que c’est lui que la commune a fait confiance en lui confiant la défense les intérêt de leur commune? N’a-t-il pas trahi sa population pour des intérêts personnels?
    3- Il a été le seul maire depuis que le Mali est Mali, à déclarer ses biens et présenter un bilant financier de la mairie, chapeau à Mara pour cela. Pourquoi ne pas bien mûrir dans cette lancer avant de foncer autrement?
    4- Aujourd’hui il est nommé PM, quel échelonnement?
    * Ma crainte: pourra-t-il jouer pleinement son rôle? Vu qu’il est peu expérimenté en politique et doit collaborer avec des vieux renards?
    * Mes inquiétudes : est ce une récompense de la part de IBK pour leur arrangement suite à la difficile réélection à l’assemblée face à Mara? Où Mara-t-il marqué ou séduit IBK autrement que nous ne savons pas?
    * Ma conclusion : Mara pourra-t-il relancer là où Ly a échoué? Pour le moment dans l’histoire du Mali aucun comptable n’a pu diriger convenablement un gouvernement aussi longtemps. Comme le dirait l’autre il y a toujours une exception aux règles. S’il réussit c’est un ”CHALLENGE”, mais s’il échoue cela ne surprendra point.
    Que Allah sw sauve le Mali qui a mal et qui va mal. Amine…..

  2. Chahana on dit; For longtemps et non —-FORT—- LONGTEMPS

    On dit aussi, beaucoup de courage et non beaucoup de COURAGES(c’est partitif en fait quoi!)
    Je crois que votre correcteur vous sabote!

  3. Ce choix de M.Mara, nous devons le considérer comme un essais pour nous la jeunesse malienne, tant dit par tous que les vieux doivent laisser la place à la jeunes pour que ceux-ci tentent leur chance dans la gestion du Maliba.
    Et donc, à mon avis nous devons tous l’accompagner, lui donner le meilleur de nos efforts et faire en sorte que les choses aillent bien pour gagner le terrain et acquérir la confiance et la considération tant recherchées.
    à nos ainés de lui donner les conseils les plus utiles pour cette tache et à lui aussi d’écouter les maliens et ensemble faire le bon choix de ce qu’il faut

  4. Journaliste à la petite semaine. Ton patron Toumani Djime Diallo dit Tom le hagiographe de Moussa Traore dixit IBK auteur du livre :《Gérer la transition démocratique au Mali》ne t’a pas donné les dessous de cette démission spectaculaire? Sinon tu l’a ferme journaliste mendiant.

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