Écouter et se faire entendre. Là se trouvent les premiers pas de la bonne gouvernance. L’on ne peut valablement servir celles et ceux que l’on ne connait pas. C’est fort de ce principe et en droite ligne des vœux du Président Ibrahim Boubacar Keïta que le Premier Ministre, Moussa Mara, continue de sillonner le pays profond, à l’épreuve du réel et au contact des citoyens qui ne perçoivent parfois de l’État que sa distance, ses flonflons, ses impôts, sa répression et ses manques.
Ainsi donc, après Tombouctou, Gao et Kidal en Mai, Sikasso en Juin, c’est la région de Kayes qui a accueilli le Premier ministre Mara, du 5 au 9 Août 2014. Le chef du gouvernement était allé à l’écoute du pays profond, conformément aux directives du Président de la République qui veut que tous les citoyens participent à la vie de la nation et soient informés de ce qui se fait en leur nom et pour leur bénéfice.
L’ambition est claire et simple. Au-delà d’une image renversée de l’État à remettre à l’endroit, il s’agit de prendre le pouls de nos réalités, d’écouter et d’entendre le peuple du Mali, c’est-à-dire nos paysans, pasteurs et pêcheurs qui triment du lever au coucher du soleil pour survivre et maintenir le pays debout grâce à leur ardeur au travail et à leur sens de la dignité, des valeurs en voie d’extinction en d’autres lieux. Il y a aussi les notabilités coutumières, les dignitaires religieux qui concourent à la transmission quotidienne de notre savoir faire et de notre savoir être. Il faut prendre les nouvelles des pluies, de l’année scolaire, de l’état des routes, des centres de santé. Toucher du doigt aussi les dures réalités auxquelles sont confrontés les soldats de l’administration qui, jour et nuit, essaient de répondre aux préoccupations de leurs administrés.
Au-delà de cette écoute essentielle et indispensable, il y a aussi le besoin pour le Gouvernement de se faire entendre, en indiquant ce qu’il fait pour restaurer la sécurité, garantir la stabilité, gagner la bataille de la paix, relancer l’économie. Cet espace pacifié est en voie de création à Alger à travers des pourparlers destinés à mettre tout sur la table et à discuter des questions difficiles pour leur trouver les réponses sécuritaires, militaires, politiques, financières, sociales et culturelles appropriées. L’objectif est d’aboutir à une paix définitive pour que le recours à la violence armée pour régler les problèmes ne soit pas un fonds de commerce que l’on convoque de manière cyclique.
A la suite des institutions de la République qu’il a visitées, le Premier ministre doit aider nos compatriotes de toutes les régions à être pénétrés de la réalité des négociations en cours dont le résultat aura une incidence sur leur vie. Il ne saurait y avoir une région du Mali en conflit et d’autres régions en paix. Le Mali est un tout, de Kayes à Kidal. C’est aussi cette conviction chevillée au corps qui donne du lustre aux visites dans le pays profond et qui permettent de voir l’inanité des querelles de clochers dans le microcosme politique bamakois.
La Rédaction
Le Premier ministre dans les cercles de Nioro et Diéma : Face aux réalités du terrain…
Le Premier ministre, accompagné d’une forte délégation, était dans les cercles de Nioro et de Diéma les mercredi et jeudi derniers où il a rendu des visites de courtoisie aux notabilités, animé des conférences débats et procédé au lancement du projet d’excellence au féminin qui vise l’amélioration de la scolarisation et de la qualité scolaire chez les filles suite à de nombreux constats de déséquilibre lié au genre à tous les niveaux de l’éducation y compris l’enseignement supérieur.
Cette visite du Premier ministre s’inscrivait dans le cadre d’une tournée dans la région de Kayes. L’objectif, à l’instar des autres régions déjà sillonnées, était de s’enquérir des préoccupations de nos compatriotes de la cité des rails et de discuter avec eux sur les grands dossiers de la nation. Trois activités majeures ont été menées dans ces deux localités.
Première activité phare : le lancement du projet d’excellence au féminin. Ce projet, pour un coût de 1,8 milliard de FCFA, sera conduit dans les académies de Nioro, de Mopti, de Tombouctou et dans les universités de Ségou et de Bamako. Sa durée initiale est de 4 ans. Au cours de la cérémonie, les 15 meilleures écolières au Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) et au Baccalauréat du cercle de Nioro ont été récompensées suivant les mentions : très bien, bien, assez bien. Elles ont reçu des livres, des ordinateurs, des clés USB, des sacs, etc.
Deuxième activité phare : un forum d’échanges et de discussions avec tous les acteurs locaux. Le premier ministre a animé une conférence des cadres élargie à la société civile et aux élus au cours de laquelle il est revenu sur les axes du programme du Président de la république avant de s’appesantir sur la démarche des négociations en cours en Algérie. Les cadres du cercle de Diéma et de Nioro ont également souligné diverses préoccupations dont le désenclavement intérieur, la santé, les difficultés de voisinage entre riverains sur certains points de la frontière mauritanienne, l’insécurité, l’eau potable, la promotion des jeunes et des femmes, le projet de gare routière à Diéma, l’insécurité alimentaire, le déficit de logistique pour l’administration, la vétusté des bâtiments administratifs, etc.
Troisième activité phare : la visite du projet de rue pavée de Nioro. Le projet de rue pavée est une réalisation de chantier école de formation des jeunes de la localité de Nioro par l’agence pour la promotion de l’emploi des jeunes sur près de 300 mètres. Ce projet de 35 millions a permis la formation de plusieurs dizaines de jeunes dans les techniques de taille et de pose puis d’entretien des voies de pavés de roches en collaboration avec les collectivités locales. La commune de Nioro a contribué pour 3 millions. Le premier ministre s’est dit satisfait de cette méthode qui combine embellissement des villes et création d’emplois à travers la formation des jeunes.Le Premier ministre et sa délégation sont arrivés à Kayes dans la nuit du vendredi. Plusieurs activités, sur lesquelles nous reviendrons, meubleront cette étape.