Moussa Mara et la réforme constitutionnelle: «Nous allons nous mobiliser pour le non au référendum»

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Pour renforcer l’ancrage de la démocratie, le candidat de Yelema à la présidentielle du 29 avril 2012 se propose d’apporter des changements significatifs au régime institutionnel et à l’organisation et au fonctionnement des institutions. Face à la presse, le vendredi 2 mars 2012 à l’hôtel Maïssa de Sikasso, Moussa Mara a développé sa vision de la démocratie et s’est prononcé sur certaines questions, comme la réforme constitutionnelle.

Moussa Mara

La démocratie, forme de gouvernance politique la plus répandue de par le monde, est encore plus cruciale pour un pays comme le Mali. Les vingt dernières années, qui ont vu notre pays vivre sous un système politique démocratique et multipartite ont été également vingt années de progrès significatifs en matière de développement humain, de réalisation d’infrastructures ou encore de performances économiques.

Malheureusement, cette pratique institutionnelle souffre de nombreuses insuffisances, comme le désintérêt des populations, qui se trouvent du coup réduites à un rôle de faire valoir, et leur méconnaissance des textes. Pour relever ces défis, le porte-drapeau de Yelema envisage une relecture de l’organisation et du fonctionnement de notre démocratie, y compris l’encadrement même des acteurs politiques, pour amener ceux-ci à jouer enfin leur rôles  Pour cela, Moussa Mara se compte proposer, si les Maliens lui font confiance, des mesures appropriées pour améliorer fondamentalement le système d’accès aux responsabilités, à travers des élections plus transparentes et moins coûteuses, et d’autres permettant de faciliter les rapports de confiance entre les gouvernants et le peuple, dans le but d’instaurer un rapport de confiance entre ces deux composantes de la vie publique, indispensable à l’approfondissement démocratique du pays.

Toujours dans sa quête du renforcement de notre démocratie, le candidat de Yelema soutient l’instauration d’un régime présidentiel avec un élargissement des pouvoirs de l’Assemblée Nationale et du Conseil Economique, Social et Culturel. Concernant une seconde chambre, il affirmera que notre pays n’a pas besoin de Sénat. Moussa Mara a  aussi plaidé pour une moralisation des dépenses de campagne pour les différents scrutins. Si une réforme constitutionnelle est indispensable pour le renforcement de notre pratique démocratique, le candidat de Yelema a de profondes divergences avec le projet présidentiel, de nature à justifier son rejet par son parti. C’est pourquoi, a-t-il souligné, Yelema appellera à voter contre le référendum couplé avec le premier tour de la présidentielle.

«Nous nous mobiliserons pour le non au référendum constitutionnel. Mais nous ne sommes pas du camp qui prône l’abandon de celui-ci, car nous estimons que l’organisation du référendum relève des prérogatives constitutionnelles du président dela République» a expliqué Moussa Mara. Sur la question des parrainages, le maire candidat a donné l’assurance qu’il sera soutenu, même s’il reconnait qu’avec la situation actuelle la région de Kidal risque de poser problème.

Yaya Samaké

Envoyé spécial à Sikasso

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2 COMMENTAIRES

  1. Ce Monsieur est l’un des rares hommes politiques du Mali à faire le minimum de travail d’opposant au régime en place. Les autres sont plutôt occupés depuis des années à rechercher un poste de responsabilité ou à assurer leurs arrières. Ils ne peuvent rien dire même si le gouvernement ou ATT prennent des décisions contraires aux intérêts du pays, le mettent en difficulté ou vont certainement le faire. Pour preuve, depuis des années les gouvernements avec ATT en tête ont multipliés des mesures, fait adopté des lois contre productives et inutiles ex : l’adoption du nouveau code de la famille pour faire plaisir religieux même si cela a fait régresses socialement le mali, la déclaration qui stipule que le Mali est un pays de civilisation negro-musulmane (?), l’accueil en fanfare des combattants Libyens sur le sol Malien, j’en passe.
    Pendant ce temps, les sois distants opposants applaudissent à tout et à n’importe quoi, incapable de proposer quoique ce soit!
    Comme la nature a horreur du vide, ce sont les religieux, intégristes qui occupent le terrain. Ce qui fait que les hommes politiques sont pratiquement obligés maintenant d’ajouter à leur nom «El Haj » pour être éligible. Saches que vous êtes en train de signer le pacte avec le diable (déguisé en ageau) pour des bouts de pouvoir ! Personne n’ y gagnera.
    Il suffit juste de consulter les presses Maliennes : on apprend toujours que le président est Dieu, capable de tous, pense à tout…
    S’agissant du référendum, je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faut surveiller ce président de très prêt jusqu’à la fin de son mandat car étant donné qu’il n’est pas très malin, il serait capable de mettre encore plus ce pays en difficulté. Cependant, vous-vous en douter qu’ils ne vont pas annuler ce projet de référendum comme ça. L’une des meilleures solutions serait donc de créer une dynamique pour que les citoyens votent contre (ce n’est pas facile mais déjà çà).
    Nous espérons que les maliens apprendront de leurs erreurs et que les hommes/femmes politiques auront le courage nécessaire et l’intelligence politique pour faire en sorte que ce pays se relève enfin.

  2. Alors vous n’etes pas du camp qui prone l’abandon mais vous allez appeler au non. Mais de quel coté etes vous reellement? Le moment choisi pour décliner ta position est très mauvais et automatiquement on constate que tu veux faire de l’opportunisme politique. Tu as passé tout ton temps à defendre les visions d’ATT y compris son projet de constitution et aujourd’hui parce qu’il est en difficulté que tu veux le lacher. Je dis non, non et non encore.

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