Moussa Mara et la présidentielle de 2012 : Le chantier de la construction du malien sera notre priorité fondamentale

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C’est un Moussa Mara serein, rassurant sur l’avenir qui a été investie le dimanche 16 octobre dernier dans la salle de spectacle Massa Makan Diabaté de Kayes comme candidat du parti yelema. Ce fut après la mise en place d’un nouveau comité directeur de 63 personnes dont il est président. Dans un discours dans le quel il s’est adossé à l’hymne national du Mali dans ses détailles, le candidat de Yèlema a étalé ses ambitions pour un Mali nouveau.

C’était en présence des partis politiques amis, des représentants des 90 chefs de quartiers, villages et du citoyen d’honneur de Kayes Mamadou Coulibaly. Ce discours d’investiture dont lui seul a le secret, nous permet d’en savoir plus sur les ambitions de Moussa Mara. Nous vous proposons l’intégralité de son intervention.

DISCOURS D’INVESTITURE

Aux délégués – militants et responsables du parti du changement et ses alliés

Je voudrais vous exprimer ma sincère gratuite pour la confiance que vous avez bien voulu accepter de m’accorder en me désignant comme votre candidat à la prochaine élection présidentielle dans notre pays. Une gratitude à la quelle j’associe évidemment les partis alliés de YELEMA ainsi que les milliers d’acteurs de la société civile qui ont bien voulu accepté de porter ma candidature.

 Mesdames, Messieurs,

Je rends grâce au tout puissant qui dans son infinie bonté a rendu ce jour possible !

Ce jour qui me voit devant vous prétendre exercer la plus haute fonction de notre pays afin de réaliser ce pourquoi nos pères et nos grands pères se sont battus : donner corps à notre projet national et faire de notre Mali une référence aux yeux du Monde.

Faire de notre pays une terre d’espérance qui attire et qui garde. Une terre où il fait bon vivre. Où le jeune malien s’épanouit et croit au lendemain. Où le père décèle des signes encourageants pour l’avenir de son fils. Où la Mère estime probable une vie de foyer harmonieuse pour sa fille.

Une terre ou de génération en génération, les citoyens naissent, vivent et se retirent en transmettant le flambeau à leurs continuateurs après y avoir semé davantage qu’ils n’ont récolté renforçant ainsi ce sentiment particulier qui veut dire fierté. La fierté d’être malien !!

 

Mesdames, Messieurs,

Je nourris l’ambition ultime que d’ici une génération le flux de migration de notre pays soit inversé : qu’il y ait plus de maliens qui reviennent au Mali que de maliens qui partent. Car ce baromètre est le meilleur pour savoir quel est l’Etat du pays. Aucun citoyen ne fuit son pays s’il y trouve de quoi vivre dignement. Je veux travailler pour que d’ici 2030 les maliens croient de nouveau au Mali.

Je souhaite travailler pour que d’ici 2030 les millions de compatriotes qui sont à l’extérieur n’envoient pas seulement de l’argent au pays mais viennent apporter leur expertise, leurs réseaux, leurs énergies et leurs intelligences pour nous accompagner dans la construction d’un Mali prospère dans une Afrique Unie. Un Mali et une Afrique qui auront la place, la considération et la puissance de nos grands empires médiévaux.

Cette ambition n’est pas un rêve. Loin de là. Elle inscrit notre démarche dans une longue perspective, certes. Mais elle nécessite, et nous en sommes conscients, que des programmes et projets soient immédiatement engagés.

LE PROJET DU CHANGEMENT

Notre projet de changement positif de notre pays résonnera en échos des ambitions des pères de l’indépendance, ambitions si éloquemment dans notre hymne national.

« A ton appel Mali Pour ta prospérité Fidèle à ton destin Nous serons tous unis »Oui le Mali nous appelle, ses fils et filles à nous unir pour bâtir sa prospérité. L’Etat, plus que tout, est l’illustration de cette volonté d’union et la formalisation de notre ambition commune d’aller de l’avant. Il doit ainsi porter le projet national et créer les conditions de son développement.

Nous comptons agir vers la construction d’un Etat efficace, reconnu, respecté et revendiqué, qui libère les énergies et gère de manière efficiente les attributs conférés par la société. Cela sera une de nos priorités.

L’Etat de notre souhait est un Etat très fortement décentralisé et déconcentré pour que partout sur le territoire, chaque citoyen ait les mêmes chances d’accéder à tous les services publics de base. Nous allons nous employer pour assurer une meilleure organisation du territoire à travers la diminution du nombre de niveaux d’administration, un soutien à l’érection de villes moyennes dotées de toutes les infrastructures nécessaires, une politique dynamique de développement des zones frontalières et une forte réhabilitation des élus à qui seront confiés plus de responsabilités mais à qui il sera aussi demandé plus de résultats.

L’Etat de notre souhait est une administration et des agents publics strictement et exclusivement dans leur rôle et à la disposition des usagers et des citoyens qu’ils servent avec abnégation. Des agents et services publics animés par la culture du résultat et le souci de l’efficacité. Des agents et services publics soutenus et récompensés pour leurs performances ou rappelés à l’ordre à cause de leurs échecs. Un Etat normal en quelque sorte car fonctionnant conformément à sa vocation originelle.

L’Etat que nous allons nous employer à consolider maintiendra avec satisfaction ses attributs de souveraineté :

Des forces armées et de sécurité présentes partout sur le territoire, formées et outillées pour agir de manière adaptée sur tous les théâtres d’opération, dans le cadre d’un dispositif de programmation et conformément à des doctrines nettement précisées et maîtrisées par les effectifs ; Une diplomatie active orientée vers le développement et recherchant par tous les moyens l’unité du continent, servie par des diplomates professionnels et efficaces pour donner à notre pays le lustre qu’il mérite et mettre à sa disposition des partenariats féconds pour son avenir, Une justice équitable, rapide, débarrassée de la corruption rendue par des actes outillés, mis dans les conditions adéquates de travail avec une participation accrue de la population, Une politique budgétaire et monétaire ambitieuse qui combine la rigueur budgétaire à la souplesse monétaire par une plus grande disponibilité de ressources destinées au financement de l’économie et à l’expansion des entreprises permettant la mise en œuvre d’une politique fiscale devant nous permettre d’atteindre un taux de pression fiscale de 20% du PIB en cinq ans : la forte augmentation de nos ressources propres doit nous permettre de diminuer notre grande dépendance vis-à-vis de l’extérieur et améliorer nos marges de manœuvres en matière de politiques publiques. Voici développé les contours de l’Etat efficace que nous comptons ériger pour notre pays. Un Etat qui servira de levain au Mali de demain, celui de la justice, de la prospérité, de la solidarité. Un Mali où il fera bon vivre !

Mesdames, Messieurs,

« Si l’ennemi découvre son front, Au-dedans ou au dehors, Debout sur les remparts, Nous sommes résolus de mourir, Pour l’Afrique et pour toi Mali »

Chers amis, l’ennemie de notre pays est moins l’agresseur de l’extérieur ou encore le terroriste du désert que certains travers du malien malheureusement. Par notre action ou quelquefois par notre inaction, chaque jour nous affaiblissons notre pays. Nous devons agir pour que le malien redevienne le citoyen qu’il faut afin que le Mali entame la voie du progrès.

Le malien sera ainsi au cœur de notre projet car il est au début et à la fin de tout.

On peut équiper le pays comme il faut. Mais si on n’équipe pas le malien lui même, on ne progressera pas. Alors nous allons nous employer à combattre cet ennemi qui est en nous. Inlassablement, inéluctablement. Pour le Mali et pourquoi pas pour l’Afrique ?

Nous devons construire un malien de type nouveau, qui connaît et aime son pays, soigné, éduqué, formé, exerçant un emploi et contribuant aux efforts collectifs ; un malien ancré dans ses valeurs traditionnelles mais ouvert aux mondes et à ses évolutions pour y contribuer, y puiser aussi ce qui lui permettra de progresser.

 Mesdames, Messieurs,

Dans ce combat, une importance accrue est accordée à la culture et à l’éducation. Nous voulons d’une politique culturelle qui va d’abord faire connaître le Mali au malien plutôt qu’à l’extérieur, une politique culturelle qui fait la part belle à la production nationale et aux créateurs qui se traduira par une augmentation significative du budget alloué à la culture : en passant de 5 milliards de FCFA aujourd’hui à au moins 10 milliards demain et en faisant en sorte que 2% du budget d’Etat au moins soit affecté à la culture.

L’école doit retrouver ses deux valeurs fondamentales : ancrer la citoyenneté en l’enfant et le former pour qu’il ait un emploi. Nous avons organisé en 2008 le forum sur l’éducation qui a débouché sur près de 400 propositions précises relatives à tous les ordres d’enseignement mais aussi à la gouvernance de l’école et aux acteurs du système. Il faut aller résolument vers une application effective de ces recommandations et éviter le tâtonnement les demi mesures qui ne satisfont pas grand monde.

L’école malienne a besoin de changements profonds qui ne pourront pas être effectifs en moins d’une génération. Nous avons détérioré notre système éducatif en 20 ans. Il va nous en falloir au moins autant pour le sortir de l’ornière.

Ces orientations majeures doivent prioriser la connaissance du pays, les sciences et techniques, les filières de formation courtes et professionnelles, une plus grande proximité avec le marché de l’emploi et les acteurs économiques, la professionnalisation des enseignants, le culte de l’excellence, la forte présence et la grande responsabilisation de tous les acteurs, la restauration de l’autorité de l’Etat et le bannissement de toutes les déviations. Ces orientations seront définies dans un cadre où il va falloir se poser la question de notre réaction face à la démographie dynamique de notre pays.

L’état de l’éducation dans notre pays aujourd’hui nécessite que l’ensemble des composantes de la nation soit impliqué dans la mise en œuvre des pistes de solutions. Nous comptons nous employer pour que cela soit le cas et pourquoi pas qu’un referendum soit organisé sur les mesures difficiles qu’on sera obligé de prendre pour redresser la situation ?

Au chapitre de la formation professionnelle, le Gouvernement actuel vient d’adopter un vaste programme décennal dont le financement dépasse 1600 milliards de FCFA soit plus que le budget d’Etat pour l’exercice 2012. Nous souscrivons à cette initiative et allons nous employons à la mettre en œuvre dans la mesure de nos possibilités.

Je vais accorder une importance accrue à l’emploi des jeunes par la combinaison de plusieurs initiatives dont certaines sont actuellement encours : l’éducation et la formation notamment professionnelle vers le marché de l’emploi pour créer une proximité salvatrice entre le monde économique et le monde civil, surtout celui de la jeunesse ; la multiplication des projets structurants et l’implication des jeunes notamment dans l’agro industrie et les services ; le soutien massif à l’artisanat et aux métiers de l’art et du savoir faire ; la forte implication des collectivités territoriales en s’inspirant de l’expérience de la commune IV que je dirige aujourd’hui et qui devrait créer en cinq ans 3500 emploies pour la jeunesse (si on devait démultiplier ces expériences on devrait pouvoir contribuer à créer au moins 200 000 emploies en cinq ans) ; la promotion de la culture d’entreprise et de l’entrepreneuriaux jeune avec la facilitation des conditions de création et d’exploitation des jeunes entrepreneurs, la mise en œuvre d’une politique économique volontariste qui libère les énergies, stabilise l’environnement des affaires, attire les investisseurs nationaux et étrangers pour faire de la destination Mali un eldorado pour l’entreprise, les initiatives et la création de richesse.

L’histoire de notre pays est aussi l’histoire d’une ère de commerce, d’économie, de civilisation fondée sur les échanges gages de prospérité. Retrouvons cela pour le bénéfice du Malien. Retrouvons cela pour le bénéfice du Jeune Malien afin que l’espoir change de camp !!

Le chantier de la construction du malien sera notre priorité fondamentale. Nous allons nous y atteler. Pour le Mali et pour l’Afrique.

 Mesdames, Messieurs,

Nos aînés ont proclamé dans notre hymne que :

« Pour l’Afrique et pour toi Mali, Notre drapeau sera liberté, Pour l’Afrique et pour toi Mali, Notre combat sera unité »

Notre société est une société de liberté, Notre société est une société d’unité. Nous entendons entend jeter les bases d’une société malienne encore plus solidaire, équitable, harmonieuse, où le travail et le mérite sont sacralisés où nos valeurs sociétales, traditionnelles, religieuses gouvernent nos existences dans le cadre de leur pleine reconnaissance par l’Etat et les pouvoirs publics, où les différentes légitimités sont reconnues et acceptées. Bref une société ancrée dans son passé dans ce qu’elle a de bénéfique pour mieux faire face aux enjeux du monde d’aujourd’hui et mieux en profiter. Seule une société aux équilibres rétablis pourra lutter efficacement contre les déperditions actuelles. L’Etat n’est rien sans la société. Nous allons faire front pour que cette dernière soit de nouveau le phare, la boussole et le gouvernail de chacun d’entre nous.         

Nous n’allons jamais abandonner nos valeurs pour celles d’autrui. Au contraire. Quand, au moyen âge, dans bien d’endroits du monde, notamment en Occident, les ténèbres de l’obscurantisme, de la loi de la jungle et de toutes les formes de dépravation enveloppées les sociétés humaines, ici les hommes vivaient dans l’harmonie.

Grâce à nos traditions, grâce à nos valeurs religieuses et culturelles, nous avons toujours su préserver l’essentiel au Mali. Pourquoi abandonner l’acquis et le revendiqué pour la chimère ? Pourquoi délaisser notre identité pour celle d’autrui ? Pourquoi ?

Je dis oui à une société ouverte sur le monde mais je n’oublierais jamais que ce monde dont on vante tant l’uniformité est aussi un ring ou nos valeurs culturelles et religieuses seront nos bras et nos protections surs sans lesquels nous serons K.O dès le premier round.

Je dis oui à la laïcité mais à une laïcité qui ne se construit pas en opposition à la religion. Au contraire ! Une laïcité qui protège et soutien la religion. Qui la fait connaître et appréciée pour que nous y décelons les règles et principes salvateurs pour nos existences d’ici bas.

Nous réhabiliterons nos autorités traditionnelles et religieuses. Nous les encouragerons à sortir de leur retraite pour contribuer à leur manière à l’harmonie sociale et la promotion des valeurs qui ne devaient jamais quitter la sphère publique.

Les valeurs fondamentales de la société malienne et qui la rendent si singulières encore aujourd’hui, véhiculées par l’histoire et façonnées par la géographie seront soutenues et promues à un niveau jamais égalé dans notre pays pour qu’elles servent de références, pour qu’elles inspirent nos créateurs, pour qu’elles fondent un secteur économique dynamique, pour qu’elles nous permettent de mieux nous connaître et donc de mieux nous apprécier.

Nous nous battrons pour que la société joue enfin son rôle de partenaire complémentaire à l’Etat sur le sentier de la construction nationale.

 Mesdames, Messieurs,

Encore une fois

« Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre drapeau sera liberté Pour l’Afrique et pour toi Mali Notre combat sera unité »

Rien de durable ne peut être entrepris si nous ne créons pas suffisamment de richesse pour nos braves populations. La création et la répartition équitable de la richesse est le ciment du dispositif ainsi présenté : sans richesse, il n’y a pas de société ; sans répartition équitable de cette richesse toute construction collective sera menacée ; c’est à ce titre que nous allons nous employer à établir des principes et adopter des stratégies devant permettre au pays d’entrer dans une période de croissance continue et vigoureuse destinée à sortir de la pauvreté la plus grande part de la population.

Nous allons libérer les énergies pour cela et configurer l’Etat pour qu’il soit un inducteur d’entrepreneur et non un faiseur de profiteurs. Qu’il définisse le cadre et veille au respect des règles plutôt qu’il soit un acteur économique. Nous comptons soutenir les capitaines d’industrie, ambitieux et rigoureux, seuls en même de concrétiser les immenses potentiels du pays. Avec Nous les acteurs économiques mineurs, particulièrement les artisans, seront organisés, aidés pour donner du sens aux économies locales et accompagner utilement la décentralisation. Le cadre économique, les fondamentaux en matière d’énergie, d’infrastructures et de ressources humaines seront traités pour donner au pays des chances sérieuses de se projeter de l’avant à partir de ses avantages comparatifs. Nous allons nous employons, par exemple dans le domaine énergétique, pour que l’accès à ce service essentiel soit une réalité pour au moins 30% de la population d’ici la fin du mandat. Cela nécessitera une augmentation de notre capacité de production électrique d’au moins 70% pour atteindre 500 MW. En plus des projets actuels (barrages de Felou, Gouina, Kenié, Taoussa), il faudra accélérer l’interconnexion avec les pays voisins et accentuer les énergies renouvelables notamment le solaire pour arpenter le chemin de la durabilité.

Nous comptons nous employer pour qu’à l’horizon 2017, toutes les villes moyennes du Mali (au moins 5000 habitants) disposent de sources énergétiques continues et propices aux activités économiques. Que tous les chefs lieux de cercle actuels et toutes les zones de production de notre pays soient accessibles par une route bitumée.

Dans le domaine de l’agro industrie, un avantage comparatif par essence pour le Mali, nous allons privilégier la maîtrise de l’eau et la professionnalisation des acteurs ruraux pour promouvoir les investissements en capitaux dans ce secteur en accompagnement des efforts publics. Il sera instauré un cadre d’encadrement intégré avec une politique sectorielle cohérente comme il se dessine actuellement avec le PNISA (programme national d’investissement dans le secteur agricole).

Nous allons faire en sorte que la sécurité alimentaire devienne une réalité durable au Mali et cela dans un cadre de souveraineté alimentaire absolue. C’est nous qui devons nourrir d’autres. Pas le contraire !

L’agriculture de type nouveau que nous comptons dessiner permettra cela et servira de base à l’édification d’une véritable industrie agricole dans notre pays, avec comme acteur et premiers bénéficiaires nos compatriotes des zones rurales aujourd’hui qui deviendront ainsi de véritables zones de vitalités économiques demain. C’est ainsi que nous arriverons à stopper l’exode à la base de véritables drames humains dans notre pays.

Notre pays doit redevenir un espace où on crée partout de la richesse. Un espace où on produit partout. Un espace ou  partout il existe de l’espoir. Nous allons nous battre pour réaliser cette ambition, pour le Mali et pour l’Afrique.

 

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