La semaine écoulée aura été marquée par un air de divorce au sein de la COFOP où cohabitent difficilement Moussa Mara de Yelema et Housseini À Guindo de Codem. A y voir de plus près, ce n’est pas une première
On n’en désormais la confirmation : l’ancien PM et l’ex ministre des sports ne peuvent faire front commun. Aucune initiative d’ensemble avec ces deux protagonistes n’a jamais rien donné. Pourtant l’annonce de leur combat dans un cadre convergent avait suscité beaucoup d’espoirs. D’une part parce qu’ils sont les «jeunes» leaders les plus en vue de l’arène politique mais aussi parce qu’ils appartiennent à la génération aux affaires.
Déjà avant la présidentielle de 2018, les mêmes acteurs se retrouvaient en compagnie d’un certain Moussa Sinko au sein du mouvement électoraliste “Les Bâtisseurs”. Une plateforme censée être au cœur du jeu politique mais qui s’est caractérisée par beaucoup d’incohérences alors qu’il était question d’une éventuelle candidature commune et unique. Mais le dépôt du dossier de candidature d’Housseini Amion Guindo de la CODEM a rapidement ouvert les brèches. Au même moment c’était le Général Moussa Sinko Coulibaly qui procédait à Ségou la cérémoniel de déclaration solennelle de ses intentions pour Koulouba.
Bis-repetita sous d’autres temps avec les mêmes acteurs qui se sont unis pour créer la COFOP. On est dans la période post-électorale et cette fois il est question de rejeter le dialogue politique en cours et la mauvaise gestion de la crise scolaire. Finalement, Moussa Mara, par voie de communiqué, a ramé à contre-courant de cette posture provoquant l’ire d’Oumar Mariko. A travers une conférence de presse, le député élu à Kolondieba a officiellement déclaré la fin de l’appartenance du président de Yelema à leur coalition. Autant d’actes qui montrent que l’idéal de ce bloc politique est à terre depuis le départ.
Plusieurs observateurs s’étonnaient de voir ces leaders aux idéologies différentes à doses de conflits d’intérêts flagrants se mettre ensemble. Surtout quand il s’agit du ministre Guindo en compagnie de l’ancien maire Mara qui mènent des alliances finissant par être controversées. Ce n’est ni la première encore la seconde fois qu’un plan commun autour d’eux capote de la sorte. On se rappelle par exemple l’épisode des PUR en 2012-2013, qui a connu le même sort parce que certains protagonistes, en dépit de leur engagement, n’ont jamais pu renoncer à leurs ambitions propres pour les autres partenaires.
Quoi qu’il en soit, le grand gagnant aujourd’hui reste Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition. Au FDS qu’il dirige il n’y a jamais eu de bourdonnements dans les rangs alors que les brouillards au sein de la pourraient avoir un impact sur la prochaine présidentielle 2023.
Alors qu’ils appellent la solidarité générationnelle de tous leurs voeux, les jeunes leaders s’illustrent beaucoup plus par leur manque d’unité qui affecte leur crédibilité. Chose qui pourrait bien profiter à des anciens tels que Cheik Modibo Diarra , Soumeylou Boubeye Maiga ou encore Soumaila Cissé pour une énième tentative.
Idrissa Keïta