Moussa Mara sur BBC : L’ex-PM tire sur tout ce qui bouge

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Le leader du parti Yéléma, en octobre 2014.
Le leader du parti Yéléma, en octobre 2014. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Interrogé par le confrère britannique (BBC) sur l’insécurité récurrente au Mali, l’ex-Premier ministre, Moussa Mara, indexe aussi bien les groupes armés rebelles que l’administration malienne. Le patron de Yèlèma pense que certains leaders rebelles n’ont pas intérêt à la mise en œuvre de l’accord pour la paix, habitués qu’ils sont à amasser des sommes colossales de trafics de tous genres (drogue, armes, personnes humaines…). Quant à l’administration malienne, son ex-patron est convaincu que de nombreux hauts cadres ne sont pas non plus pressés de perdre une parcelle de leur pouvoir, et donc font tout pour ralentir le processus au maximum. Son analyse peut avoir du vrai, mais le vrai problème est que le départ a été faussé, l’accord étant totalement mauvais et impossible à appliquer. Sans compter que personne n’a été véritablement associé à son élaboration, le gouvernement ayant fait le forcing, même devant les députés à qui on a simplement présenté la chose, sans possibilité de remettre quoi que ce soit en cause, sans égard même pour la Loi fondamentale, la Constitution. Aujourd’hui, nous payons tous la rançon de notre manque de courage à nous opposer en son temps à une forfaiture.

A.G

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3 COMMENTAIRES

  1. La “forfaiture” à laquelle vous devriez faire face en son temps était l’entrée massive des ex-combattants libyens envers lesquels vous avez tous cautionné l’accueil chaleureux! Tout ce qui vous arrive aujourd’hui est né du laxisme du régime ATT qui a ouvert nos frontières à ces rebelles .Depuis que Kafougouna KONE (alors ministre de la sécurité intérieure) a dit que les hauts gradés parmi les arrivants avaient des sentinelles: nous avons dit ici même qu’il y a problème. Ça fait 2 commandements dans le même pays, dans une même armée…l’avenir nous a donné raison.

  2. Moussa Mara sur BBC : L’ex-PM tire sur tout ce qui bouge
    Par Le Point -20 Mai 2016

    – Il est à retenir la dernière phrase qui met le doigt sur le “manque de courage de nous opposer pas seulement à une forfaiture”! Mais allons-y au fond de cette idée:

    1- Le courage des Maliens qui se glorifient des Soundjata, Babemba et autres sans que personne ne soit capable de tenir ou de défendre un front. Nous les descendants théoriques de ces héros ont tous démissionné, en politique, en culture, en économie, en justice.Nous n’avions jamais été souverains chez nous! Quémande, demande et dépendance ont été toujours l’ordre du jour…

    2- Tout le monde dit tout et le contraire de tout: tantôt la minusna c’est notre partenaire, tantôt le problème, démontrant que nous n’avions jamais eu un ligne directrice commune pour diriger ce pays!

    3- De ligne, elle a disparu complètement après le coup d’Etat de 2012, période pendant laquelle nous n’avions pas eu le courage de prendre en main notre destin, au contraire nous avions vendu notre âme tantôt à Ouaga, tantôt à Abidjan, par des soubresauts tantôt à Nouachkchott, tantôt á Dakar ou à Niamey…!

    4- La cérisse sur le gâteau, c’est quand l’exécutif supérieur s’en décharge pour aller confier définitivement notre destin à l’Algérie, Algérie un déjà vu qui a toujours vu ce destin comme bon lui semble. Un accord autour duquel on s’entend sur tout et sur du rien, comme cet adage du terroir qui a toujours déconseiller de raser la tête d’un l’intéressé sans sa présence, ce pourtant on a visiblement réussi à faire!
    Ce pays, sans grain de patriotisme et d’un minimum de volonté, sans sécurité dans nos villes et à nos frontières, aura du mal à s’en sortir! Personne ne le fera à notre place.

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