Plus d’une heure d’horloge, le conférencier Moussa Mara, candidat-président du parti Yelema était face à la presse dans la cité du Kénédougou. C’était vendredi dernier dans la salle de conférence de l’Hôtel Maïssa de Sikasso. « La démocratie : notre bien le plus précieux à protéger et à promouvoir », tel est le thème de cette 13ème conférence de presse de Moussa Mara. Selon lui, la démocratie, forme de gouvernance politique la plus répandue de par le monde est encore plus cruciale pour un pays comme le Mali.
A son avis, les vingt dernières années de démocratie au Mali ont été couronnées de progrès significatif en matière de développement humain, de réalisation d’infrastructures et de performances économiques. La première richesse du Mali est son label démocratique, sa stabilité politique et la préservation des libertés qu’ils sous entendent, a-t-il dit. Mais cette démocratie malienne, dit-il, souffre de nombreuses insuffisances. Pour preuve le Mali n’a jamais atteint un taux de participation de 50% aux élections en vingt ans et après plus d’une douzaine de scrutins. « Il nous faut revoir courageusement l’organisation et le fonctionnement de notre démocratie », a-t-il dit. Pour améliorer cette démocratie, le conférencier a souhaité le renforcement des acteurs et le système démocratique.
A cet effet, sur le plan institutionnel il a préconisé un vrai régime présidentiel sans Premier Ministre et sans Sénat avec une assemblée nationale renforcée, en réduisant le champ législatif et en donnant à l’assemblée un rôle de validation des nominations importantes du Président, de contrôle plus approfondi de l’action de l’exécutif et de vérifications de performances des services publics. Moussa Mara prône aussi la mise en place de 25 ministères ; la suppression du Haut conseil des collectivités et le renforcement du Conseil économique social et culturel ; le NON au prochain referendum constitutionnel ; l’amélioration du dispositif d’agrément de supervision et de financement public des acteurs politiques ; la couverture du tiers du territoire national comme premier critère de création d’un parti politique. Concernant le système démocratique, Moussa Mara a mis l’accent sur la finalisation du RAVEC d’ici mars 2013 et la mise en place d’un nouveau fichier électoral qui en sera issu avec des données biométriques infalsifiables. Il a préconisé le système de quotas dans les élections, 50 millions de Fcfa comme caution du candidat. Moussa Mara s’est dit confiant pour la tenue et la crédibilité de l’élection présidentielle de 2012.
Aguibou Sogodogo, envoyé spécial à Sikasso