Mountaga Tall, probable successeur d’ATT:Atouts et faiblesses

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Comme annoncé, nous allons consacrer chaque semaine une page sur le parcours de nos hommes politiques, d’affaires ou de la société civile. Des hommes qui ont déjà mouillé le maillot et continuent de le faire, chacun à sa façon pour le bonheur des maliens même si ceux-ci continuent encore à souffrir du fait de la conjoncture économique extrêmement difficile.  Beaucoup a été fait en termes de réalisations par l’actuel président Amadou Toumani Touré (ATT), l’enfant de Soud Baba ainsi que ses prédécesseurs mais il reste encore beaucoup à faire. Qui sera le sauveur du Mali après ATT ? En qui les maliens se reconnaitront véritablement après lui ? Des hommes et femmes qui aspirent probablement à devenir président du Mali en 2012 sont pressés de le voir partir. Et affutent en secret leurs armes pour occuper à l’issue du scrutin présidentiel son fauteuil qui sera bientôt laissé vacant. Nous titrions ainsi dans notre dernière parution dans arcanes politiques « Quel président pour le Mali après ATT ? ». Tout en indiquant quels sont pour nous les critères pour devenir président du Mali en 2012, en ces temps de misère de la population.

Des probables successeurs d’ATT
rn Des noms de probables candidats pour Koulouba 2012 avaient été retenus. Il s’agit de Dioncounda TRAORE, Mountaga TALL, Oumar Mariko (Sadi), Ahmed Diane Semega, Jeamille Bittar, Ahmed SOW, Modibo Sidibé, Sekou Diakité, Lanceni Balla Keita, Ousmane Sy, Adam Ba Konaré, Soumeylou Boubeye Maiga, Ibrahima Ndiaye, Cheick Modibo Diarra, Zoumana Sako, Moussa Mara, Jean Dembélé, Choguel Kokala Maiga, Ibrahim Boubacar Keita, Tiébilé Dramé, Fousseini Amion Guindo, Cheick Bougadary Traoré, Madani Tall, Malamine Koné, Soumaila Cissé, Blaise Sangaré, Tiéman Coulibaly, Ibrahim Cissé (PER), Ismail Yoro Dicko (PDM), Ousmane Ben Fana TRAORE (PCR), DR Modibo Soumaré (URP), PR Diala Konaté (économiste aux USA), Oumou Sangaré (musicienne), Youssouf Hassane Diallo (OCI), Mahmoud Dicko (HCI), Kiabou Bamba etc.

Il incarnait l’opposition
rnAprès Dioncounda Traoré le président de l’Adema Pasj et probable candidat de ce parti aux présidentielles de 2012 du Mali, nous annoncions que le prochain probable candidat serait Mountaga Tall, président du CNID Faso Yiriwaton. Cet homme qui a longtemps incarné l’opposition avant de basculer par la suite dans la mouvance présidentielle. Cela en vue de mettre au peigne fin quels sont les qualités et défauts de cet animal politique. Mountaga Tall est un homme politique malien, originaire d’une grande famille de marabout, né à Ségou le 10 décembre 1956. Avocat de profession, il est le père fondateur du Comité National d’Initiative Démocratique (Association à but politique qui a été la première à demander  ouvertement l’instauration du pluralisme démocratique au Mali) puis du Congrès National d’Initiative démocratique (CNID). Il a été candidat pour ce parti à l’élection présidentielle de 1992 où il est arrivé en troisième position avec 11,41 % des voix derrière Alpha Oumar Konaré de l’Adema-Pasj et Tiéoulé Mamadou Konaté de l’US-RADE. Mountaga Tall a été député de 1992 à 1997 et faisait fonction de Chef de l’opposition parlementaire. Auréolé de son titre de chef de file de l’opposition, il prend part activement au boycott des élections de 1997. Oubliant qu’un bon politicien doit toujours participer aux joutes électorales pour ne pas couper le pont avec ses militants. Oubliant encore que le régime dont il critique, est piloté par un grand démocrate, connaisseur du Mali profond et très aimé des Maliens car il est un homme du peuple. Un homme plus rusé que lui. Conséquence du boycott : le régime AOK fatigué par les agissements de l’opposition qui appelait incessamment aux marches populaires de protestation en vue de le renverser le fait emprisonner pour une courte période pour le fragiliser. Ce fut alors une longue traversée du désert pour l’enfant prodige de Ségou, candidat naturel du CNID. Il est de nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2002. Mais il n’a obtenu à l’issue de ce scrutin qu’un piètre résultat : 3,77 % des voix au premier tour des présidentielles de cette année.

L’enfant prodige de Ségou
rnDe  retour au pays natal, les Ségoviens sont reconnaissants et ayant toujours en mémoire les difficultés qu’il a traversées lui apportent leur secours. L’aide lui apporte bonheur, car il se fera réélire député en 2002 et devient par le jeu des alliances le premier vice-président de l’assemblée nationale. Maître Mountaga Tall est également élu député du parlement de la CEDEAO en 2002 puis du Parlement panafricain depuis 2004. En 2007, il sera réélu député de Ségou. Il se frotte alors au Candidat de l’Adema pour le contrôle de la présidence de l’Assemblée Nationale. Mais il sera battu par ce dernier.  Car il obtient que 31 voix contre 111 pour Dioncounda Traoré, président de l’Adema. Il a été successivement Secrétaire Général de l’Ordre des Avocats du Mali, Vice-président National de l’Association Internationale des Jeunes Avocats (AIJA), Secrétaire Général de l’Union des Barreaux Ouest Africain, Vice-président de l’Association des Avocats de l’Espace de l’Union Economique et monétaire Ouest Africain (AAEU) et parrain de la première promotion de la Faculté des Sciences Juridiques et Économiques du Mali.

Une grande popularité
rnL’homme jouit d’une grande popularité auprès des musulmans à cause certainement  du mariage religieux-il veut une reconnaissance légale de cette pratique- dont il est un fervent défenseur. Mais il va surprendre plus d’un en votant le code des personnes et de la famille, pourtant refusé par ceux-ci sous la houlette du Haut Conseil Islamique (HCI). Il faut rappeler que ce nouveau Code de la famille a été adopté en 2010 par l’Assemblée nationale. 117 députés ont voté pour, 5 contre et on dénombre 4 abstentions. Par la suite, les « islamistes » qui avaient ouvert un front de combat contre ledit code, c’est-à-dire contre le régime se sont montrés déterminés contre sa promulgation par le président ATT. On connait la suite : le régime en place était sur le point d’être renversé n’eut été le sens d’anticipation d’ATT qui a décidé plus tard de le renvoyer pour seconde lecture devant la meme institution. Entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le pont et les musulmans ont desserré l’étau. Mais ils n’ont pas oublié la position « surprise » de Bamountaga qui a voté le machin. L’avocat sait se défendre mieux que quiconque sur un terrain dangereux, devant une question sensible de surcroit religieuse. Primo : Sans remettre en cause la nouvelle loi, il reconnait son caractère révolutionnaire. Secundo : Me Mountaga Tall pour démontrer son ralliement du coté des musulmans et avant l’adoption dudit code, prend soin d’adresser une série de 10 questions au ministre de la Justice, Maharafa Traoré avec en toile de fond, la légalisation du mariage religieux.
rnPrises de positions courageuses

Très connu sur l’échiquier politique pour ses prises de positions courageuses et salutaires, son combat pour le bonheur des maliens, Tall a toujours dénoncé l’usage des moyens de l’Etat à des fins politiciennes.  « Nous continuons à déplorer que les tentatives infructueuses de débauchage de nos militants continuent à se faire au nom de l’Etat et avec les moyens de l’Etat. Nous savons que la concurrence est consubstantielle à la démocratie, mais nous pensons que cette compétition doit obéir à des règles d’éthique politique. Des gens pour se faire une place au soleil dans le PDES, cherchent à débaucher nos cadres, mais ils y arrivent difficilement.  Notre parti est solide et c’est pourquoi nous continuons d’exister. On observe même un phénomène de reflux dans le parti par les militants déçus de l’aventure PDES. Des militants nous ont quittés pour aller au parti PDES. N’ayant pas eu ce qu’ils cherchaient, sont revenus pour nous demander leur réintégration dans le parti. Nous leur avons répondu que c’est leur parti et qu’il n’y avait pas de problème s’ils décident de revenir » a-t-il dit en réaction contre les tentatives de débauchages des cadres de son parti.

Son tour est peut être arrivé
rnUn parti qui détient le record de scissions en 20 ans d’existence. Mountaga Tall a de forte chance s’il est candidat aux présidentielles de 2012 d’être au second tour voire d’être le successeur d’ATT. Son tour est peut être arrivé après le passage des deux grosses pointures (Alpha et ATT). A une condition : descendre sur le terrain et convaincre les électeurs qu’il est le meilleur candidat après Alpha et ATT.S’il a un défaut selon ses détracteurs, c’est son approche de gestion du parti qui serait « une gestion patrimoniale ». « Le CNID est sa propriété familiale. Tout se résume à lui et à lui seul. Il est le président inamovible du parti » dit-on. Le prochain probable successeur d’ATT est le député de Kolondiéba Oumar Mariko, secrétaire général du SADI
rnSeydou Diarra
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