Motion de censure ou pas… : Pourquoi IBK doit démettre Moussa Mara

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IBK dans Jeune Afrique : « J’ai toujours tenu Mara en haute estime, même quand il me combattait… »
SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara

La motion de censure tant attendue par l’opinion nationale et internationale a tenu toutes ses promesses, à en juger tout au moins par le dessein poursuivi par l’opposition. Cette dernière, ne pouvant prétendre ou même espérer un bouleversement circonstanciel des rapports de force politique, elle aura quand même réussi, en plus d’attirer les projecteurs sur les malaises du gouvernement et du régime, à éprouver les capacités du Premier ministre à se hisser au niveau des exigences du contexte.

 

 

Un chef du Gouvernement aux nerfs à fleurs de peau, agressif et prompt à sauter sur sa cible tel un tigre sur sa proie. Telle est l’image que le Premier ministre Moussa Mara a laissée dans les esprits les plus avertis, même si les moins nantis le créditent d’une prestation formidable, leur jugement étant fondé certainement sur son aptitude à contourner la complexité des sujets par des aphorismes spectaculaires. Les questionnements et préoccupations soulevés par l’opposition étaient pourtant d’une pertinence telle qu’elles ont dû inspirer une approche beaucoup plus objective aux forces politiques qui comptent à l’Hémicycle.

Du Rassemblement Pour le Mali au Groupe FARE-SADI en passant par l’Adéma-PASJ, les différentes composantes de la majorité présidentielle ont presque toutes affronté l’épreuve, non pas sur le terrain de la contestation des faits évoqués, mais plutôt sur celui de la disproportion entre la sanction réclamée par l’opposition et le tableau dépeint pour justification sa motion de censure. Autrement dit, était-il opportun de déposer un gouvernement avant même de l’éprouver sur les engagements pris devant la représentation nationale seulement deux mois auparavant ? Cette interrogation est en substance le motif principal tant du rejet de la motion que de la réaffirmation du soutien de la majorité présidentielle au gouvernement Moussa Mara.

Du reste, comme pour signifier une reconnaissance tacite de la pertinence de sujets évoqués, certaines composantes de la même majorité sont allées jusqu’à proclamer sans ambages qu’elles se réservent de toute tendance à l’auto-satisfecit dans l’appréciation de la situation actuelle du Mali. C’est le cas d’Oumar Mariko, député et Secrétaire général SADI, qui, tout en plus de mentionner que la situation est préoccupante, en a par ailleurs déduit que l’équipe actuelle manque de réactivité face aux problèmes de l’heure.

Même son de cloche du côté de l’Adéma-PASJ. Là également, les positions, tout aussi biaisées, laissent ressortir en filigrane que la situation n’est point reluisante dans les proportions souhaitables. Idem pour le RPM. Tout en réaffirmant sa loyauté au Premier ministre choisi par IBK, président du parti, certains parlementaires Tisserands et non des moindres sont montés au créneau pour pointer du doigt le manque de vigilance du gouvernement dans certains domaines.

En définitive, à quelques exceptions près, tous ont admis l’évidence que la réalité du pays est mitigée, mais pas au point de justifier une démission du gouvernement, en dépit de la sa gestion calamiteuse des récents événements de Kidal.

Tout compte fait, en plus d’avoir réussi à braquer les projecteurs sur les malaises du régime, l’opposition est aussi parvenue à lever un grand coin du voile sur les aptitudes du Premier ministre à s’adapter au contexte, à jouer le rassembleur au lieu de cristalliser les divergences dans un pays qui a tant besoin d’atmosphère plus paisible pour affronter les défis du moment.

Moussa Mara, qui n’a visiblement tiré peut d’enseignements utiles de l’épisode encore récent de Kidal, a choisi de surmonter l’épreuve en lui superposant de nouveaux malaises. Sa méthode, tout au long des débats sur la motion de censure, a consisté à trouver la réponse de chaque préoccupation dans son équivalent dans le passé.

A en juger ainsi par son raisonnement, les dépenses extrabudgétaires sont d’autant acceptables que les recettes issues de la vente de la Sotelma et de la BIM avaient été déviées en son tems du trésor public. Sa tendance à puiser son argumentaire dans le subterfuge n’épargne même pas les parts d’ombre de son employeur, celui qui l’a nommé à la tête du gouvernement. Sur la question de l’école, par exemple, il n’a pas hésité à marteler que «ce n’est pas en quelques mois qu’on peut déterrer ce qu’on a mis vingt ans à enterrer», ignorant ou oubliant peut-être l’actuel président de la République est responsable à part entière de la gestion scolaire des vingt dernières années. Ce n’est pas tout. Refusant manifestement de tirer les leçons adéquates de ses récents errements, le Pm est revenu derechef sur la question de Kidal avec des propos et diatribes inappropriés au contexte. La Minusma et Serval, affirme-t-il, lui ont caché la menace des mouvements armés en la présentant comme des simples jets de pierres. Et de renchérir sur la question en ajoutant – sans craindre de compromettre les négociations en cours pour dénouer la crise du Nord – qu’«Il ne faut pas travestir la charge de la responsabilité car ce sont les mouvements armés qui ont provoqué les premiers».

En définitive, si les raisons évoquées dans la motion de censure semblent assez équivoques pour justifier la démission de Moussa Mara, le déroulé de l’exercice aura prouvé, en revanche, que le Pm n’est point à la hauteur de cette haute responsabilité pour un pays qui a besoin d’un relatif apaisement politique pour amorcer sa stabilité.

I. kéïta

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Laisse le il va paartir en courant. Notez bien que jai dit ca le 6/23/2014 et son chef aura plus chaud que lui. wait n see

  2. Une bonne analyse de la situation Vous savez le mot demission n’existe pas dans le vocabulaire de bcp de malien sinon moi a la place du pm ou ministre de la securité ou celui de l’education j’allais rendre le tablier Walahy mais helas!

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