Ce vendredi 13 juin 2014, les députés de l’opposition ont déposé une motion de censure sur le bureau de l’Assemblée nationale contre le gouvernement. La dite motion de censure a été remise au président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé qui a indiqué, séance tenante, que son institution a pris acte du dépôt de cette motion de censure. Les débats et le vote auront lieu aujourd’hui à l’Assemblée nationale
En déposant cette motion de censure, l’opposition attend du gouvernement Mara des explications suffisantes sur sa gestion qu’elle estime ‘’chaotique’’. Pour l’opposition les Maliens méritent d’être édifiés sur la gestion ’’calamiteuse’’ des affaires publiques par le gouvernement.
Cette motion de censure porte particulièrement sur la gestion des finances publiques, des dépenses budgétaires, l’école qui s’écroule (fraude inédite au DEF et au Baccalauréat), les mensonges autour de l’achat de l’avion présidentiel, les hostilités entre les forces armées et de sécurités et les groupes armés à Kidal, la corruption généralisée. S’y ajoutent la confusion autour de la passation de certains marchés de l’Etat, les rapports tendus entre l’Etat et les institutions financières internationales….
Rappelons que le gouvernement est sévèrement critiqué ces derniers temps, suite à la dégradation de la situation socio-politique, économique et sécuritaire du pays. Une situation qui incite l’opposition à demander la démission du Premier ministre, Moussa Mara. Face à la tension montée d’un cran, entre la mouvance présidentielle et l’opposition, le président de la République IBK a reçu la classe politique malienne y compris l’opposition afin d’adopter une vision commune face aux multiples défis. Cette rencontre entre le chef de l’Etat et la classe politique avait suscité une lueur d’espoir chez les Maliens. Mais, elle ne semble pas dissiper la tension qui reste électrique entre la majorité présidentielle et l’opposition surtout par rapport à la gestion des affaires publiques.
Et pour y voir clair, l’opposition a décidé d’ouvrir les hostilités en déposant une motion de censure contre le gouvernement afin qu’il s’explique sur sa gestion qui divise les Maliens. Un moyen pour l’opposition pour l’opposition, de faire partir le Premier ministre qui refuse de démissionner prétextant que le Roi de Koulouba lui faire toujours confiance.
En attendant, tout laisse croire que les jours à venir seront chauds, très chauds à l’Assemblée nationale.
A quoi joue l’opposition ?
On le sait, c’est contre mauvaise fortune bon cœur que le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a admis la nomination de Moussa Mara à la Primature après le départ bruyant de Oumar Tatam Ly. En demandant aujourd’hui le renversement du gouvernement Mara, l’opposition est bien en train de faire l’affaire du RPM qui n’a jamais caché sa boulimie primatoriale.
Conformément à l’article 78 de la Constitution, l’opposition a déposé devant l’Assemblée nationale une motion de censure contre le gouvernement de Moussa Mara. C’était le vendredi 13 juin 2014. Elle motive son acte par la situation actuelle du pays marquée par l’incapacité du gouvernement de régler les problèmes du pays dont la rébellion dans le Nord.
Dans sa motion, l’opposition souligne que”Notre pays s’enfonce dans une crise économique, sociale et sécuritaire profonde marquée notamment par la mal gouvernance et la quasi absence de dialogue politique”.
D’après l’opposition, le Mali “se trouve dans l’impasse sur plusieurs questions”. Elle cite notamment “la gestion calamiteuse des finances publiques”, une “école qui va mal” et “le peu de lisibilité dans les négociations de Kidal”.
Avec ses 22 députés sur les 147, l’opposition croit pouvoir réaliser son coup. Les débats et le vote auront lieu le mercredi 18 juin 2014. D’ici là, l’opposition affute ses armes pour séduire des députés de la majorité et pouvoir les entrainer dans son aventure.
” Vu tous les mensonges d’Etat, IBK doit se débarrasser de Moussa Mara”, nous a déclaré l’ancien ministre Djiguiba Kéita alias PPR, secrétaire général du Parena.
Comme on le voit, l’opposition dans ce rôle semble faire l’affaire du Rassemblement pour le Mali (RPM).
On le sait, c’est contre mauvaise fortune bon cœur que le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a admis la nomination de Moussa Mara à la Primature après le départ bruyant de Oumar Tatam Ly. En demandant aujourd’hui le renversement du gouvernement Mara, l’opposition est bien en train de faire l’affaire du RPM qui n’a jamais caché sa boulimie primatoriale.
Et c’est pour quoi, ils sont nombreux les observateurs qui pensent que même si le gouvernement n’est pas renversé le mercredi prochain, c’est fort possible que Soumaïla Cissé et ses compagnons drainent le maximum de voix. Ça pourrait être le premier message fort que le RPM va adresser au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita par rapport à la Primature.
Lui qui semble être sur les traces de son ancien mentor, Alpha Oumar Konaré (AOK). On se rappelle qu’après son élection à la magistrature suprême, Alpha Oumar Konaré, avait eu à choisir des Premiers ministres qui n’étaient pas Adéma, son parti qui avait une suprématie parlementaire absolue. Il préféra Younoussi Touré puis Abdoulaye Sékou Sow. La suite on la connait. Ceux technocrates qui ont échoué lamentablement ou qui ont été sacrifiés à l’autel de la boulimie primatoriale de l’Adéma à l’époque. Il a fallu l’avènement du même Ibrahim Boubacar Kéita à la Primature, à l’époque Adéma bon teint, pour que le régime AOK retrouve la stabilité. Serait-on en train de se diriger vers un tel scénario ? On ne saurait le démentir.
I YATTARA