Mot de la semaine : Plainte

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L’espace politico-médiatique a été animé la semaine dernière par la plainte du  Bloc d’Intervention Populaire et pacifique pour la Réunification Entière du Mali (BIPREM- Fasoko) contre la première Institution de la République. Cette plainte inconsistante dans son fond et irrecevable dans sa forme a néanmoins donné un véritable thème de débat aux partis politiques de la majorité qui peinent toujours à sortir de leur léthargie. Cette sortie du BIPREM  a eu le mérite de susciter le débat sur la  question de la gouvernance d’IBK pendant ses 30 premiers mois. Les  griefs  évoqués  dans la plainte sont ceux connus par tout le monde : « violation de la Constitution par le refus de présenter publiquement ses biens. Le détournement présumé dans l’achat de l’avion Présidentiel et des équipements militaires, la dilapidation des deniers publics dans l’acquisition d’engrais agricoles dits frelatés, la diminution indue du budget des forces armées, l’augmentation du budget de la présidence, la sortie dramatique de Kidal, l’incapacité à mettre en œuvre l’Accord d’Alger et le record de l’instabilité gouvernementale ». Pour une fois, la majorité est dans son rôle de monter au créneau pour défendre sincèrement le Président de la République. C’est pourquoi le RPM, l’UM-RDA, l’ADEMA-PASJ, et le regroupement des partis de la majorité l’APM, ont fait preuve de fidélité et de courage en défendant bec et ongle le Président IBK. La seule question qui taraude les esprits est celle de savoir pourquoi une telle mobilisation de la majorité pour un fait divers ? Serait-elle prête à faire la même chose en cas de dérapage du gouvernement ?  Par la virulence des réactions contre la plainte, les membres du BIPREM peuvent s’estimer heureux d’avoir apporté leur contribution dans l’animation du débat démocratique. Et si les médias occidentaux en ont  fait leur choux- gras, c’est parce qu’au Mali les médias publics font l’objet de musèlement par les autorités, qui en ont réduit l’accès, mais aussi et surtout taillé à la mesure des autorités. L’autre combat que la majorité doit mener, est celui de la bonne gouvernance pour qu’elle soit crédible aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Dans le cas échéant, elle apparaitra comme un regroupement d’opportunistes chercheurs de postes et de strapontins.

Vivement un éveil de conscience citoyen pour stopper la gabegie financière, et pour un Mali émergent.

                                                                                                 Youssouf Sissoko

                                                                                       youssouf@journalinfosept.com

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