Décidément le Mali est devenu une République à polémiques. A qui profite réellement ce jeu de ping-pong ? Serait-on tenté de se demander? Pas en tout cas à la République encore moins au vaillant et digne peuple malien, mais peut être à ceux qui l’entretiennent.
La 1ère visite d’Etat d’un président de la République du Mali en France, qui serait « couronnée de succès palpables et vérifiables », est malheureusement en train de se terminer en queue de poisson. Le premier coup de poing a été donné par celui qui devait être au-dessus de la mêlée politico-politicienne, à savoir le Président de la République IBK. Accusant à tort ou à raison M. Tiébilé Dramé de s’être rendu à Paris pour saboter sa visite d’Etat, IBK s’en est donné à cœur joie devant un auditoire acquis à sa cause à l’hôtel Westin à Paris. C’est au cours d’un réquisitoire vindicatif qu’il réduira ses opposants à leur simple expression les qualifiant avec des mots lourds d’apatrides et de lâches. Comme si cela ne suffisait pas, alors qu’une foule enthousiaste et des grands jours était sortie massivement pour accueillir le héros venu de sa visite d’Etat les sacs pleins de promesse, le Président IBK récidive en citant nommément TiebIlé et lui coller le qualificatif diminutif de « Petit Monsieur ». Le Président de la République est-il conscient de la solennité et de l’importance de la place qu’il occupe ? Se rappelle-t-il quand Soundiata Keita prit le pouvoir au Mandé la première chanson des griots interprétée même de nos jours par l’Ensemble Instrumental a été « NIAMA-NIAMA-NIAMA… », autrement dit, un chef est comme une ordure qui reçoit tout, qui encaisse tout, mais ne réagit jamais. Se rappelle-t-il encore de cet autre refrain tiré d’une vielle chanson de la geste mandingue qui dit : « On ne me dit pas ça, on ne me fait pas ça, ne sera pas notre Mansa ». Cette polémique stérile entretenue par IBK et son Gouvernement autour d’un prétendu sabotage de TiebIlé Dramé, ne fait que rabaisser la première Institution de la République au rang d’une institution bananière et jeter le discrédit sur ce vaillant peuple.
- le Président, il y a huit ans vous disiez : « On n’est pas homme d’Etat pour gérer les critiques, les ont-dit et les balivernes, mais on est homme d’Etat pour gérer un pays». Vous rappelez-vous ? Le Mali traverse aujourd’hui une crise multidimensionnelle : Crise socio-économique, politique et sécuritaire. Vouloir détourner l’attention des Maliens de ces priorités serait un aveu d’impuissance à la limite d’incompétence à gérer les urgences de l’heure.
- le Président, la Démocratie malienne est l’un des meilleurs acquis de notre combat commun et la liberté d’expression en est l’un de ses principaux fleurons que nous n’accepterons jamais de voir mettre entre parenthèses. Puissiez-vous, seulement vous rappelez le combattant de la Démocratie que vous fûtes et de la camaraderie si rapprochée qui vous lia jadis à Tiébilé Dramé qui loin d’être un apatride ou un petit monsieur est en réalité l’un de nos plus grands hommes politiques qui n’a jamais vacillé dans son amour pour le Mali. Ce qui vous unit est plus fort que ce qui vous divise.