Les travaux de la Conférence d’Entente Nationale (CEN) ont été lancés le lundi 27 mars 2017 au mythique palais de la Culture Amadou Hampaté Bah. La cérémonie d’ouverture de la dite Conférence a été présidée par le Président de la République IBK. Sa seule fausse note a été sans nul doute l’absence de l’Opposition, de la CMA et des Syndicats, laissant plus d’un observateur sceptique sur l’issue de ce forum, qui du reste avait été proposé par l’Opposition, mais pas dans ce format. Pour Soumaila Cissé et ses camarades, ni les Termes De Référence proposés par le Gouvernement, ni le timing de la CEN ne permettront de débattre des questions essentielles de la Nation encore moins de trouver des solutions durables aux multiples crises et problèmes auxquels le Mali est confronté. Vont-ils être compris par une frange importante de l’Opinion qui semble aujourd’hui avoir une autre lecture surtout après le discours du Président IBK qui, s’érigeant en grand rassembleur, a jeté l’opprobre sur l’Opposition. Pour le Président IBK, rien ne doit justifier l’absence de certains acteurs qui sont parties prenantes surtout quand il s’agit du Mali et du Mali seul. La CMA, l’autre grande absente de la cérémonie d’ouverture de la Conférence a saisi la main tendue d’IBK, qui a bien mentionné qu’il laissera la porte d’un wagon du train qui transporte les participants, ouverte jusqu’à la destination finale. Il ne reste plus que l’Opposition. A défaut de prendre le train en marche, elle a l’obligation morale de communiquer sur les raisons de son absence à la CEN, que Dr. Oumar Mariko a qualifié de « kermesse pour encore engloutir les maigres ressources du Pays ». L’Opposition dans sa diversité se donnerait certainement le temps et les moyens d’atteindre le maximum de citoyens maliens à l’intérieur comme à l’extérieur pour donner les raisons de son boycott. Elles seraient, entre autres, un mépris souverain à son encontre par le Gouvernement, un rejet des propositions d’amélioration des TDR et à la qualité des participants à cette importante Conférence souhaitée et suscitée par l’Opposition. Le travail d’explication et de persuasion semble commencer. Surtout après le discours, IBK semble engranger des précieux points au sein de l’Opinion. Il reste à l’Opposition de justifier son absence par une communication succincte pour convaincre l’opinion. Pour certains observateurs de la scène politique, à partir du moment où elle a critiqué l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, pour ensuite assister à sa signature en grandes pompes au Centre International des Conférences de Bamako, elle aurait dû faire la même chose. Ce serait une manière de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’elle est loin d’être une Opposition ennemie du pays et qu’elle n’est pas opposée à la paix et à la réconciliation.
Youssouf Sissoko
Les absents ont toujours tord ?
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