Morosité économique et élections : Le monde des affaires suspendu à la tenue d’élections crédibles et apaisées

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En Afrique en général, les périodes pré et post électorales sont des moments des grands désordres. Elles sont sources de tension avec tous ses corollaires. A l’approche des scrutins, le ton ne cesse de monter entre les différents protagonistes. Les troubles qui ont précédé ou suivi les élections dans certains pays de la sous région tels que la Côte d’Ivoire et la Guinée-Conakry sont là pour nous rappeler que notre pays n’est pas à l’abri de contestation, malgré le sens élevé de compréhension et de patriotisme dont les acteurs de la scène politique ont fait montre.

 

Depuis un certain temps, les observateurs de l’activité économique ont senti un certain ralentissement, une certaine morosité dans plusieurs secteurs d’activités de l’économie nationale. Certains l’attribuent aux périodes de fin d’année où les budgets sont bouclés. D’autres à l’environnement économique d’une part de l’Europe et d’autre part du reste du monde avec ses conséquences comme l’adoption de plan d’austérité dans certains pays. D’autres encore plus concrètement soutiennent que les principaux tenants de l’économie malienne en plus des partenaires techniques et financiers sont à la fois sceptiques et inquiets quant à l’issue des élections à venir.

L’argent n’aime pas le bruit

Un cercle restreint d’hommes d’affaires, de grands commerçants, d’industriels dans divers domaines d’activités suit de près les préparatifs des élections présidentielles et législatives de 2012. Selon eux, la tenue d’élections libre, transparente, crédible et apaisée est la condition sine qua non du bon déroulement de l’activité économique et des opérations d’investissements déjà acceptées. Leurs inquiétudes se fondent sur l’ambiance très morose sur le plan financier déjà perceptible. Les uns et les autres sont suspendus aux résultats des élections et de son acceptation par toute la classe politique. Un représentant d’une des plus grandes sociétés de fabrique de lait en poudre, nous a murmuré que ses partenaires extérieurs lui ont demandé de surseoir à ses commandes de nouveaux équipements plus modernes indispensables à l’atteinte de l’objectif de qualité recherché en matière de production de lait en poudre. Ces équipements, a-t-il dit, une fois installés allaient permettre de doubler sinon de tripler la production annuelle. Ces nouvelles installations, d’autre part, allait créer des dizaines d’emploi dans un pays où le taux de chômage est très élevé.

Moussa Mamadou Bagayoko

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