Le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement a recueilli les besoins et préoccupations des structures et organisations visitées, avant de-solliciter leur soutien pour la victoire dans la guerre de l’information, capitale pour la paix, la stabilité et cohésion nationale.
Un pacte regroupant tous les acteurs de la communication et un accord dans lequel les artisans de l’information dans notre pays promettront de mettre le Mali au sommet de leurs préoccupations de tous les jours. Cela, au nom de la paix et de la stabilité de notre bien commun, le Mali. C’est la proposition faite, avant-hier, aux hommes de médias par le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement. Yaya Sangaré a manifesté ce souhait lors d’une série de visites de courtoisie qu’il a rendues à quatre structures : le Centre d’information gouvernementale du Mali (CIGMA), l’Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP), l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali (URTEL) et la Maison de la presse. Le ministre Sangaré était, à cet effet, accompagné des membres de son cabinet.
Cette visite avait un double objectif : solliciter l’accompagnement des journalistes et des communicants et recueillir leurs besoins et préoccupations, afin de trouver ensemble des solutions.
Aux termes de la tournée, qui a pris fin à la Maison de la presse autour des mets de rupture du jeûne, Yaya Sangaré a invité ses interlocuteurs à aider le pays à faire face aux défis multiformes auxquels il fait face. Au nombre de ces challenges, il a cité l’insécurité, les réformes institutionnelles en projet, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et l’Accord politique de gouvernance qui a donné naissance au gouvernement du Premier ministre Boubou Cissé.
Au CIGMA, à la Maison de la presse, à l’URTEL comme à l’ASSEP, les journalistes se sont dits ouverts et prêts à mettre leurs plumes et leurs savoir-faire au service de la mission assignée au nouveau gouvernement par le président de la République. A la suite de cet engagement commun, les présidents de chaque organisation ont soulevé des difficultés auxquelles leurs structures sont confrontées.
Au CIGMA, où la visite a débuté, le directeur Sambi Touré a évoqué des problèmes d’ordre institutionnel, matériel, humain et financier. Pour que le CIGMA arrive à accomplir sa mission principale visant à assurer la gestion et le suivi de l’information gouvernementale, il faut relire son texte de création, a plaidé le directeur pour qui il urge de mettre en œuvre les décisions et recommandations du Conseil d’orientation du CIGMA, tenu le 18 avril dernier. Afin, selon M. Touré, de permettre au Centre d’être opérationnel et faire face à ses missions.
Quant au président de l’ASSEP Bassidiki Touré, qui n’a pas caché sa joie de voir un confrère nommé à la tête du département de la Communication, il a attiré l’attention du ministre Sangaré sur le projet de loi relative à la dépénalisation du délit de presse qui se trouve sur la table de l’Assemblée nationale. A ce propos, le président de l’ASSEP a demandé le soutien du ministre de tutelle pour l’adoption de ladite loi par les parlementaires.
Un autre souci pour la presse malienne, aux dires du patron de l’ASSEP, c’est l’insuffisance de l’aide publique destinée aux médias privés. Pour illustrer son propos, il a révélé que 171 millions de Fcfa, au lieu de 300, ont été octroyés cette année pour l’ensemble des 500 radios, plus de 200 journaux et la quinzaine de chaînes de télévision que compte notre pays. Aussi, souhaitera-t-il que ce fonds soit directement indexé sur le budget national, comme c’est le cas pour les partis politiques.
Bassidiki Touré a évoqué aussi les difficultés d’accès à l’information gouvernementale par la presse privée et le problème de formation des journalistes.
Du côté de l’URTEL et de la Maison de la presse, les difficultés sont aussi d’ordre économique, structurel et organisationnel. Pour le président de la Maison de la presse, le secteur des médias est «trop désordonné», en comparaison avec les autres pays de la sous-région. Dramane Aliou Koné a, à cet effet, sollicité l’appui du ministre Yaya Sangaré pour une meilleure organisation du monde de la presse.
En réponse à l’ensemble de ces doléances émises par ses interlocuteurs, le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement a promis de faire tout son possible pour que l’information du Mali soit, en premier, diffusée par les médias locaux. Yaya Sangaré a, toutefois, exhorté nos hommes de médias à être regardant sur la qualité de leurs productions, à plus de responsabilité et d’éthique dans le traitement et la transmission de l’information. Car, en plus de la guerre physique menée contre le Mali, il y a aussi la guerre de l’information que «nous devrons gagner», a-t-il conclu.
Amadou B. MAIGA