Quand “Le Monde” attaque IBK et se fourvoie

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C’est au moment où le Mali était à l’honneur à Yamoussoukro, en Côte d’ivoire, à l’occasion du Sommet de la CEDEAO, qui, en grande partie lui était consacré,  que le Président IBK a reçu un coup de Jarnac venu de Paris – coup porté par le quotidien français “le Monde”. Ce journal a, en effet, publié un article à charges, avec une férocité inhabituelle envers un Président démocratiquement élu, cachant mal une volonté manifeste de nuire.

 

Le président  Ibrahim Boubacar KeïtaCe moment choisi pour diffuser les prétendues révélations, les rapprochements audacieux utilisés pour mieux tenter de discréditer la cible, trahissent, à n’en point douter, des objectifs inavoués d’un agenda sophistiqué. En lieu et place d’un travail journalistique respectueux de la déontologie, fondé sur le principe de la vérification et du recoupement, nous n’avons eu droit qu’à un tissu de contrevérités, certainement inspirées par des officines spécialisées dans la désinformation subversive.

 

Cependant, le montage grossier servi par ce quotidien français, ne résiste pas à une analyse critique. En écrivant, sans sourciller, que le Président IBK détiendrait des intérêts dans les activités de Monsieur TOMI, MM. Gérard DAVET et Fabrice LHOMME, ont porté sans hésitation une accusation grave que le bon sens récuse. Pour commencer, rappelons que la création du Casino remonte à la période où l’actuel Président occupait les fonctions de Premier Ministre. Or, de la date de sa démission de ce poste jusqu’à son élection à la Présidence de la République, l’homme politique IBK a été victime d’une hostilité sans précédent de la part de ses adversaires qui se sont succédé au pouvoir. Dans ce combat à mort engagé contre lui, ses ennemis qui disposaient de tous les leviers de l’Etat, n’auraient pas hésité une seule fois à utiliser une information aussi grave pour  chercher à briser à jamais sa carrière politique.

 

« Avril 2012, par un bel après- midi printanier, un homme (IBK) sort du restaurant parisien huppé, La Maison de la Truffe… », voilà comment les auteurs de l’article narrent avec délectation une scène digne d’un roman policier, où il est question d’une rencontre entre le futur Président malien et Monsieur TOMI, rencontre qui serait filmée par des policiers en planque, d’après nos deux narrateurs. Or, selon des témoignages concordant d’amis proches de IBK, ce dernier n’aurait effectué aucun voyage en France durant ce mois d’Avril, occupé qu’il était à trouver une issue heureuse à la crise politico-militaire consécutive au coup d’Etat de mars 2012.

 

 

L’article mentionne également des cadeaux somptueux, des costumes, offerts par Monsieur TOMI. Ce passage montre à lui seul la méprise monumentale de ses auteurs : ceux qui connaissent l’homme, sa filiation sociale, son parcours académique, sa carrière d’homme d’Etat, trouveront ces allégations ridicules. Pire, insultantes pour lui et pour son  peuple.

 

Toujours animé par le désir de nuire, les auteurs de l’article à controverses, mettent en cause l’utilisation des avions de la compagnie AFRIJET appartenant à Monsieur TOMI pour les voyages officiels du Président malien. S’agissant de ce dossier, il faudrait d’abord rappeler que l’avion présidentiel ne remplissant pas les conditions de sécurité de navigation selon un audit technique, le Président IBK a pu bénéficier pour ses déplacements de la mise à disposition, par le Roi du Maroc, d’un appareil de la flotte du Royal Air Maroc. Cependant, pour ne pas abuser de la générosité remarquable de sa Majesté et pour préserver l’image de l’Etat malien, il a été décidé que le Gouvernement  prendrait en charge une partie des déplacements du Président de la République en affrétant des appareils de la compagnie AFRIJET, selon des termes contractuels formalisés conformément aux règles officielles habituelles.

 

 

Le plus sidérant dans ces attaques, c’est le sens orienté, donné au mot corruption pour mettre en cause l’honorabilité d’un Chef d’Etat. De quoi s’agit-il ? On brode un article bourré de conditionnel, fameuse technique journalistique utilisée pour se mettre à l’abri de poursuites judiciaires, pour ensuite le mettre en ligne, avec comme conséquences immédiates, une accusation fallacieuse de corruption faisant le tour du monde grâce au phénomène d’amplification propre aux réseaux d’information modernes.

 

Le véritable sens à donner au terme corruption signifie l’existence d’une cause à effet, l’octroi d’une ou des libéralités à un décideur public, avec en retour des avantages indus, perçus à cause de l’action ou de l’influence exercée par l’autorité bénéficiaire. Si l’on s’en tient à cette définition, l’article en cause ne démontre nullement l’existence d’avantages accordés à Monsieur TOMI au détriment des deniers publics maliens et en violation des règles et procédures en vigueur. Quelle irresponsabilité !

 

Certains rétorqueront peut-être : « Si le Monde le dit… » Et pourtant, des faits irréfutables, rapportés ces dernières années, montrent que ce journal réputé est aussi capable d’être un facteur de manipulation d’opinions. Le journaliste d’investigation Pierre PEAN et son confrère Philippe COHEN dans leur fameux livre, « La face cachée du monde »,  l’ont bien démontré avec des exemples nombreux et imparables.

 

Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale par le géant du journalisme Hubert BEUVE MERRY, le Monde est devenu hélas au fil des ans, un journal comme les autres : avec ses parts d’ombres et de lumières.

 

Beaucoup de question se posent : Qui en veut à IBK ? A qui profite le crime ?

Autant de questions dont la réponse en soi constitue un défi et un programme. Serions- nous en face d’une injonction de «  rappel à l’ordre » de la part de ceux qui n’apprécient pas l’indépendance d’esprit et de décision du nouveau dirigeant malien ?

 

Est-ce l’œuvre de francs tireurs agissant pour le compte de certains milieux pour préserver des intérêts résiduels  résistant aux alternances politiques en hexagone ? Quelle réponse politique interne faut-il donner à cette attaque médiatique dans le sens de solidifier les bases du nouveau régime pour faire face aux hostilités futures dont la parution de cet article serait un prélude ?

 

HUSSEIN BA, Consultant,                                                                                       

 Directeur Général de Polycom Group

 

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