Mon parti politique : mon fonds de commerce

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En souvenance et pour parer à la triste rivalité haineuse entre le PSP et l’USRDA au moment de notre indépendance, aussi, parce que l’histoire se construit sur le passé, les démocrates de 1991 ont décidé que notre multipartisme est désormais intégral. Très bien. Chacun est libre de créer son parti politique. Nul n’est obligé de s’associer à l’autre. Sage législation.

Et comme dans un système démocratique, la dévolution du pouvoir se fait à travers des élections, beaucoup de partis ont été fondés. Malheureusement, d’illustres malhonnêtes ont eu à travers la création de partis politiques un fonds de commerce au profit de leurs intérêts personnels. Le gouffre dans lequel le Mali est structurellement plongé aujourd’hui s’y explique en partie.

 

Les premières ruptures

 

Très tôt, pour des ambitions personnelles, les partis politiques se sont scindés. Alpha Oumar Konaré par sa puissance de chef d’Etat divisa le CNID de maître Mountaga Tall, d’où la naissance du PARENA dans un premier temps et de ce PARENA naquit le BARA de Yéro Diakité. Il est vrai que maître Tall est tout sauf un homme de consensus et de rassemblement.

 

Du PDP de maître Drissa Traoré, Alpha Oumar Konaré suscita le parti du ministre citoyen Boubacar Karamoko Coulibaly. Citoyen un jour, citoyen à jamais. Pitié. Par la suite, le RPM, l’URD et bien d’autres partis naîtront d’ambitions personnelles et d’amour propre, d’amertumes et de trahisons.

 

Les héritiers

 

On peut, parlant d’héritage de partis politiques, observer le multipartisme sous deux angles. 1- L’héritier illégitime, si vous préférez l’opportuniste sans vergogne. Choguel Kokalla Maïga a par pire opportunisme politique voulu ressusciter l’UDPM de Moussa Traoré. Moussa Traoré par pure lâcheté, pour ne pas crever en prison, lui donna son onction. Au fait, Choguel a vite compris que le créneau était vide, il s’est engouffré. Choguel se fiche éperdument de Moussa et de son régime. Il voulait se faire un nom et des sous. Il a abusé de la naïveté des vrais amis de Moussa pour être au soleil. Le soleil qu’il chérit tant. Il gère son MPR comme on gère son fonds de commerce, après tout, il a osé. Si son idéal était Moussa Traoré, il serait aujourd’hui avec le brut politique Cheick Modibo Diarra, gendre de Moussa Traoré, cet ex-Premier ministre qui se croyait pleins pouvoirs comme si physiquement, il était déjà sur Mars. Ah oui, on peut avoir été à la NASA et ignorer des choses très basiques.

 

2- L’héritier en chair et en os. L’incompétent Tiéman Hubert Coulibaly. Officiellement, ce monsieur est ministre de la Défense. En pratique, c’est «bébé doc», Karim Kéïta, le fiston national, qui l’est. À voir comment Tiéman a préparé les décrets de nomination des diplomates à la fin de la transition, l’on comprend que ce monsieur n’a que faire de l’intérêt général. D’ailleurs, c’est le contraire qui aurait été étonnant. Nous venons tous de quelque part.

 

L’UDD a été créée par Moussa Balla Coulibaly, le père de Tiéman Hubert Coulibaly, pour lui permettre d’avoir une certaine visibilité. Le professeur Younouss Hameye Dicko, qui fut longtemps son second, croyait naïvement qu’il serait un jour le patron de l’UDD. Quand le fiston a grandi, le père a préféré son sang à son «ami». Tiéman Hubert a pris la tête du fonds de commerce familial, l’UDD, et l’a fait fructifiée depuis car il est ministre depuis la transition. Younouss Hameye Dicko s’est affranchi, il a créé son parti politique. Il a suivi les putschistes de mars 2012. Il a récolté les premières moissons pendant la transition en faisant ministre un obligé, l’effacé Messaoud. Depuis, l’arrivée d’IBK, notre prof. Dicko joue les petits laquais. Dans ses petits souliers, il fait ce qu’il sait faire de mieux dans la vie : la courbette.

 

Les souillures de notre démocratie

 

D’autres individus plus méprisables les uns que les autres partagent avec la famille d’abord le gâteau national. Houssseini Guindo de la CODEM, embourbé dans une sale affaire de voiture reste accrocher à son poste de ministre, dernier au rang protocolaire, comme s’il ignorait la gêne. Peut-être que oui ?

 

Seydou Racine Thiam, voilà un gars très limité intellectuellement, mais qui se croit Séguela. Perturbé comme on l’a vu lors de la visite d’État. Il a créé son parti, fait un placement boursier en devenant candidat à la présidentielle. Il soutient IBK au deuxième tour et le voilà conseiller à la communication à Koulouba. Il se veut donneur de leçons. Quel culot ? Amadou Koïta, ce type n’a pas honte. Il dit lutter pour le Mali alors que tout le monde observe qu’il est pire qu’un arriviste. Il n’a même pas été ministre. Le Premier ministre lui a trouvé un strapontin et il est aux anges. Il croit avoir une valeur alors qu’il n’est qu’une souillure pour un Mali qui peine à se relever.

Koniba Sidibé du MODEC a son strapontin. Il est désormais ministre. L’accord de paix ne sera plus critiqué de sa part. C’est cela la politique à géométrie variable. Selon que l’on soit dedans ou dehors, les avis varient. Sacré banicoka. Oumar Ibrahim Touré, ce traître, ingrat venu de l’URD, a créé son parti, son business. Il a été blanchi suite à l’affaire du fonds mondial de la santé par notre justice «qui est indépendante de tout sauf de l’argent sale». Le revoilà commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre. Et c’est lui qui promet la fin de l’insécurité alimentaire aux Maliens. Summum de l’indécence. Aristote a écrit en substance : «La démocratie implique la vertu et en absence de vertus, tout est perdu».

IBK, élu pour redonner espoir au peuple malien, n’a point de… On ne peut  donner que ce que l’on a. IBK s’est fait entourer par une horde d’individus, flagorneurs, laudateurs… Le salut du Mali n’est pas pour demain.

Boubacar  SOW

                                                                                                                     boubacarsow@hotmail.fr

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