Modibo Sidibé wanted

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Devant la porte du bureau du Shérif, une affiche. Là-dessus, on peut lire : « Modibo Sidibé, wanted ». Le locataire de la primature, est recherché par tous les pistoleros du coin. Sa tête est mise à prix. Mort ou vif.

 

Pourquoi Modibo Sidibé est-il un homme à abattre ? Jusqu’à sa nomination, au poste de Premier ministre, Modibo Sidibé était un homme inconnu. Ou presque. Qui vit loin des feux de l’actualité. Même en tant que Secrétaire général de la présidence. Mais, en réalité, Modibo Sidibé suscite, à la fois, admiration et crainte. Surtout, chez les politicards qui voient en lui, un bon allié. Mais surtout, un redoutable adversaire en 2012. Modibo Sidibé aurait été conseillé à ATT par Alpha Oumar Konaré, qui avait décelé en lui, des qualités exceptionnelles.

 

En 2007, quand ATT s’est vu obligé de se séparer de « Pinochet » un grand commis de l’Etat, c’est à Modibo qu’il a eu recours, pour prendre en main l’action gouvernementale. L’homme est connu pour sa rigueur dans le travail, et son sens élevé du devoir. Sa longue et riche carrière, parle pour lui. Mieux encore, Modibo est l’un des rares cadres de notre administration, qui ne traîne pas de casserole. En le nommant à la tête du gouvernement, ATT a voulu imprimer un autre rythme à l’action gouvernementale. Il ne s’était pas trompé. Seulement, voilà : sa nomination au poste de Premier ministre est perçue par certaines formations politiques majoritaires, comme une gifle. En démocratie, le fait majoritaire, devrait obliger, diront-elles, le chef de l’Etat à choisir son Premier ministre au sein du parti majoritaire. Et non ailleurs. De ce fait, des hommes pourri- tiques, ont entrepris de mettre des bâtons dans les roues de Modibo. Espérant obliger le président ATT à se séparer de lui.

 

Une certaine opinion attribue à Modibo Sidibé l’ambition de se présenter au départ de la course pour la présidence de la République. Il ne l’a jamais confirmé. Ni infirmé. N’empêche que pour certaines personnes, le risque est là. Et il faut tuer le poussin dans l’œuf. Car, pour elles, si Modibo décide de se présenter candidat à l’élection présidentielle, c’est qu’il a l’aval du presse -dent ATT. En serait-il son dauphin ? Aucun fait et geste ne permettent de le dire. Mais, pour les politicards mal léchés, l’intention vaut l’action. Même l’intention non exprimée. Modibo est traqué pour ce qu’il n’est pas : le dauphin d’ATT. Il est vilipendé pour ce qu’il n’a pas (encore) dit : sa candidature aux présidentielles de 2012. Et honni, pour ce qu’il est : Premier ministre.

Aimé Rodrigue

 

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