Modibo Sidibé, président des Fare Anka Wuli : «L’opposition demande le retrait pur et simple du nouveau projet de loi électorale»

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L'ancien PM, Modibo Sidibé (FARE)

Lors de la conférence de presse animée par les partis d’opposition politique, à la Maison de la presse le samedi 3 septembre 2016, le président des Fare Anka Wuli, Modibo Sidibé, a accordé une interview à notre rédaction sur la question de la nouvelle loi électorale.

«Dans un pays sérieux, l’opposition a la responsabilité et l’obligation, à chaque fois, d’attirer l’attention des citoyens sur les préoccupations, les difficultés et sur les événements qui pourraient emmener vers les situations qui peuvent être préjudiciables à la stabilité du pays. Nous, à l’opposition, aurons eu beaucoup de plaisir de voir notre gouvernement se préoccuper de ce qui intéresse les Maliens aujourd’hui, que sont, entre autres, l’insécurité, l’instabilité et l’absence de perspectives pour demain.

Au regard des difficultés économiques quotidiennes dans lesquelles les uns et les autres sont, l’économie nationale et l’économie rurale sont complètement cassées dans une bonne partie du pays et on assiste à l’absence totale de l’administration dans une bonne partie du Nord. Il faut voir ce qui se  passe dans la région de Mopti. Les attaques ont été perpétrées par les bandits armés. Tout ça, ce sont des préoccupations auxquelles le gouvernement doit s’atteler, au lieu de faire la divagation dans les dossiers.

Quand on a une crise de cette nature, il faut forcément une concertation nationale pour écouter les uns et les autres pour faire sortir le pays de l’ornière. Le gouvernement doit aller vers une démarche collective pour une véritable refondation et c’est dans cette refondation qu’on pourra trouver le chemin de la réconciliation nationale. Malgré tout, nous voyons qu’au lieu d’aller vers ça, notre gouvernement ne semble même pas se préoccuper de gérer ces problèmes, mais plutôt de gérer les affaires de sa propre reconduction, en amenant des projets de lois qui n’ont aucune vision réformatrice.

Notre gouvernement ne fait qu’amener des réformettes qui n’ont d’autres soucis que de les assurer et de les garantir pour les élections à venir. Mais, nous, à l’opposition, nous disons non, car nous sommes en démocratie, c’est le peuple malien qui doit décider. Aucune réforme n’a été produite dans notre pays depuis des années, sans un consensus de la classe politique, et ce projet de loi n’est pas un consensus de la classe politique. C’est un recul de notre démocratie et ce n’est pas acceptable.

Notre rôle, c’est de tirer la sonnette d’alarme et c’est ce que nous avons fait après avoir écrit aux plus hautes autorités, après avoir saisi la majorité présidentielle, sans suite. Nous tenons à informer l’opinion que ça ne va pas et il y a quelque chose qui risquera d’amener d’autres précarités encore, et qui va aggraver la situation qui sévit dans notre pays…».

Propos recueillis par Ousmane DIAKITE/Stagiaire     

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