L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé sera-t-il, le candidat de la ruche pour briguer la magistrature suprême de notre pays? Rien n’est moins sûr, car Modibo est un mythe en quelque sorte. En tout cas, il est à l’origine d’une vaste polémique au sein de la ruche. Le comble dans tout cela, c’est qu’il ne parle pas, échappera-t-il à son destin ? Une chose est claire, si ATT a inventé le ” consensus politique “, son poulain présumé, Jimmy-le-flic a inventé le ” silence politique “.
Dans la vie, les hommes par nature, craignent ou se méfient d’une chose, qu’ils ne sont pas sûrs certainement de connaître ou de comprendre. Le 3ème ancien Premier ministre d’ATT est dans le lot de ces phénomènes mythiques, que l’on observe sans doute de loin et qui restent longtemps sujets à étudier.
Modibo Sidibé, le mythe…
Jimmy ! Comme le surnomment certains, est un criminologue. Il est avant tout, un primate à deux pieds, avec une tête et des cheveux. Il mange, boit, chante et danse. Il a aussi des amis, pratique le tennis, un sport ordinaire. Mais quand même, il intrigue, d’abord par sa chance : 10 ans ministre sous Alpha, toujours dans l’entourage immédiat sous ATT et aujourd’hui candidat non déclaré du PDES, d’ATT et même de l’Adema. Comment un homme qui ne parle pas, qui ne rit pas en public, qui s’entoure de gens coupés du monde sensible et qu’aucun parti ne reconnaît comme son militant (sauf, une tranche membre de la ruche qui le réclame), arrive-t-il à empêcher de dormir, mêmes les plus somnambules ? C’est justement parce qu’il ne parle pas. Si ATT a inventé le ” consensus politique “, son poulain présumé, Jimmy le flic a inventé le ” silence politique “.
Modibo Sidibé et la politique…
L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé n’est pourtant pas un niais en politique. Il est l’image d’une famille et d’un clan politique, celui de ceux qui ont servi sous le régime militaire, et qui ont assisté, avec répulsion et parfois dégoût, aux pratiques immondes de la dictature. Il a vu, avec l’œil du policier, les reines meurtries dans leurs délicates âmes et les princes pleurer leur paradis perdu. Modibo a vu la voix tonnante du chef d’hier, devenir aujourd’hui une note de lamentation et de supplication. ” Il n’y a aucun salut à soupir, après les misères de la politique, en ce monde bas “.
L’homme échappera-t-il à son destin ? Modibo Sidibé se fait, chaque fois, rattraper par la politique et les politiciens qu’il fuit comme la peste. Cette politique entêtée qui l’a tiré du milieu de ses étudiants à l’ENA, pour le placer derrière un bureau au Ministère de la Défense, cette politique au nom de laquelle ATT, son mentor, le confia à Alpha pour l’endurcir et lui faire prendre la température des Gouvernements. Cette politique qui a failli lui coûter la vie, lorsque, Ministre de la Santé, il s’est entêté, en pleine période d’insécurité, à aller s’enquérir de l’état de ses services rattachés à Gao et à Kidal, et que des bandits armés (les rebelles) le dépouillèrent des véhicules (4×4) de sa délégation et de toutes ses ressources. Cette politique encore au nom de laquelle il est devenu le compagnon fidèle d’ATT, son Ségal, puis son Premier ministre (remercié après). Enfin cette politique au nom de laquelle, Dioncounda Traoré s’en est pris à lui et au nom de laquelle, beaucoup d’autres s’en prendront à lui après le président de l’Adema. Comme pour dire qu’on ne fuit pas son destin. Que ce destin infaillible, vous tire comme un enfant et vous mène où bon lui semble. Et qu’on ne peut avoir la stature de Modibo, sa baraka, son innocence et que vos amis et mêmes vos ennemis, soient indifférents à ce que vous pourriez leur devenir.
Malgré toutes ces observations, est-ce-que, Modibo va s’entêter de faire de la politique ? Si tel est le cas, c’est le moment précis ou à jamais.
Aliou Touré