C’est un Modibo Sidibé très convaincant qui était face aux membres du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (Reao), pour expliquer sa vision stratégique et claire sur le développement des entreprises. À l’issue des échanges, les membres du Reao ont été impressionnés par les réponses données à leurs différentes préoccupations par le président des Fare «An Ka Wuli».
Le président des Fare «An Ka Wuli», Modibo Sidibé, accompagnée des membres du Groupe d’appui et de réflexion, a successivement rendu une visite de courtoisie aux responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) et au Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest(Reao). La rencontre avec les responsables de la Ccim s’est déroulée le jeudi 12 avril dans les locaux de cette institution et celle du Reao, le vendredi 13 avril, à l’hôtel Azalaï Salam.
Cette initiative fait partie de la série de visites de courtoisie et d’échanges que le président des Fare «An Ka Wuli», Modibo Sidibé, a entreprise depuis des mois auprès des organisations socioprofessionnelles. L’objectif visé est de s’enquérir de leur situation et de s’imprégner davantage des défis de leurs domaines respectifs.
Avec les responsables de la Ccim comme ceux du Reao, les échanges ont essentiellement porté sur les questions de gouvernance économique et les voies et moyens susceptibles d’améliorer le cadre des affaires au Mali.
La rencontre avec ces deux organisations professionnelles, initiée par le Groupe d’appui et de réflexion (Gar), s’est déroulée dans un climat de grande courtoisie et d’écoute attentive. Ce genre de rencontres est une manière pour le parti Fare «An Ka Wuli» de faire de la politique autrement, c’est-à-dire, aller constamment à la rencontre des citoyens pour se mettre à l’écoute de leurs préoccupations en vue de leur apporter des solutions idoines.
Prenant la parole, Modibo Sidibé a expliqué aux responsables de ces deux organisations professionnelles son programme de société Mali horizon 2030. Selon lui, le long terme a été peu prospecté dans nos pays, particulièrement le nôtre. Il dira que les politiques n’ont pas toujours une idée du temps, alors que le temps des infrastructures, des industries etc., ce n’est pas le temps des politiques, c’est le temps plus long. Par conséquent, à en croire Modibo Sidibé, «si on veut un véritable changement structurel, il faut s’inscrire dans la durée».
C’est pour cette raison que, ajoute-t-il, depuis 2013, les Fare ont proposé Mali Horizon 2030 pour un Mali prospère, pour que ses fils puissent penser être dans le cycle d’un développement proprement parlé. «Aujourd’hui, nous pensons que c’est une vision à long terme pour concilier le temps des politiques et le temps des infrastructures. C’est aussi l’esprit offensif, c’est-à-dire que nous ne réfléchissons plus sur des questions agricoles, mais nous réfléchissons en termes de marchés. Pour ce faire, il faut avoir un Etat véritablement stratège qui sera le meilleur allié du secteur privé. Car, c’est le secteur privé qui créée la richesse et les emplois. La meilleure des choses, pour nous, c’est d’avoir une véritable convergence de stratégie, c’est-à-dire, l’élite du secteur privé et du public doit se concerter», a déclaré le président des Fare.
Il a en outre expliqué qu’il faut nécessairement qu’il y ait une bonne politique économique efficace dont la gouvernance est extrêmement importante. «Nous ne pouvons rester à célébrer la croissance. Célébrer la croissance aujourd’hui dans le sillage des institutions de Breton Wood, alors que c’est un indicateur stratégique, pas le développement. Le développement est la transformation qualitative et la croissance n’est qu’un instrument pour y parvenir. Nous sommes conscients qu’il faut bâtir autre chose à partir de là, investir de façon radicale dans les infrastructures, dans l’éducation sont des aspects importants pour nous, pour soutenir dans la durée ce que nous voulons faire et réaliser», a martelé Modibo Sidibé. Avant d’ajouter qu’il faut également qu’il y ait des réformes structurelles pour favoriser l’investissement et la croissance.
À ce niveau, le président des Fare a souligné que les infrastructures de base, comme les routes, les aménagements, les équipements marchands et de conservation, l’électricité, l’eau, sont un ensemble de choses qu’il nous faut établir. Selon lui, le dialogue entre public et privé est également important. «Ce que nous souhaitons, c’est établir un dialogue étroit au niveau le plus élevé et que cela redescende à des niveaux intermédiaires critiques au niveau de l’Etat pour pouvoir en assurer le suivi. Tous ceux qui ont fait de grands pas sont passés par là et ça a été de tout le temps ma conviction d’avoir ce dialogue très clair. Nous comptons, si cela venait, recréer le conseil présidentiel des investissements qui sera différent de ce que nous avons vécu. Nous vous donnons l’engagement que nous serons à vos côtés à partir de là, pour lever tous les obstacles à l’épanouissement de l’entreprise. On a des solutions, des pistes et rien ne se fera sans détermination des uns et des autres», a déclaré Modibo Sidibé.
Par ailleurs, il a expliqué que les opérateurs économiques ont besoin d’une double sécurité : la sécurité physique comme tout le monde et la sécurité judiciaire. «Je ferai également en sorte que le secteur financier soit le soutien de l’économie. Les filières agroalimentaires doivent être soutenues, de la production, de l’industrialisation jusqu’à la commercialisation des produits. Nous allons oser tout ce qui serait possible pour qu’il y ait une véritable expansion de notre économie, parce que le Mali ne sera pas un allié pauvre de qui que ce soit. Mais les incantations ne suffiront pas, il faut de bonnes politiques et des actions pour les mettre en place», a assuré Modibo Sidibé.
Diango COULIBALY