Sur l’invitation du président de la République, Modibo Sidibé, président du parti Fare, tout comme des présidents d’autres partis politiques, a été reçu à Koulouba dans la soirée du jeudi 11 avril. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la cérémonie de remise officielle de l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992. Pour le président du parti des Fare, c’est par courtoisie républicaine et par respect pour nos institutions que les Fare ont accepté de répondre à l’invitation du président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Avant de leur remettre l’avant-projet de loi, le président de la République a indiqué qu’il «s’agit du pays ; chacun a souci du pays ; chacun a son approche, sa solution pour sortir de la crise». Pour le président Ibrahim Boubacar Kéita, le pays doit continuer sa marche vers le progrès, d’où la révision d’une Constitution qui a fait son œuvre et qui souffre d’usure à l’épreuve du temps.
Le président de la République a ainsi clairement exposé sa vision d’un Mali uni et refondé pour aller de l’avant. «Malgré les interrogations graves du moment, le pays doit continuer à avancer», dit-il, en rappelant que notre pays, souverain, a pris un certain nombre d’engagements pour la paix, en présence de la communauté internationale qu’il se doit d’honorer.
L’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, non moins président du parti Fare An Ka Wuli, a fait preuve de maturité politique à la différence de certains de ses camarades d’autres formations politiques qui ont boudé l’invitation du président de la République. «Malgré nos profondes divergences de vue d’avec le gouvernement sur la question des réformes politiques et institutionnelles, les Fare ont accepté de répondre à l’invitation du président de la République, essentiellement par courtoisie républicaine et par respect pour nos institutions et par déférence à son aîné IBK», a-t-il laissé entendre M. Sidibé.
En effet, le parti a tenu à réaffirmer qu’il se démarque totalement de l’approche adoptée par le gouvernement quant aux réformes envisagées, en raison de l’absence de vision et de projet cohérent, et également en raison des circonstances, de la nature et de l’ampleur de la crise. Les Fare, selon son président, avaient plutôt proposé de revenir aux Maliens à travers un dialogue national refondateur, plutôt que de s’en remettre à un comité d’experts.
«À défaut de la légitimité d’un vrai débat national refondateur, il n’y avait aucune raison que les Fare s’inscrivent dans le cadre de concertation nationale qui exclut les Maliens qui aspirent à être acteurs et actrices de leur avenir et de celui de leur pays», a-t-il martelé.
À en croire la déclaration faite par le secrétaire général du parti Fare An Ka Wuli, Mahamadou Kéïta, «les Fare ne sauront cautionner une telle dynamique où la fuite en avant le dispute à la course de vitesse, au moment où il est question pour les Maliens de parler avec lucidité de ce que nous sommes aujourd’hui, de proposer des réponses endogènes aux maux dont souffre le pays, de refonder les institutions, d’établir les règles du jeu économique, politique et social qui feraient que les Maliens, véritablement, arriveront à ce qu’ils veulent : un Mali de l’effort, de l’entente, un Mali en paix avec lui-même».
Pour les Fare, la seule et vraie exigence de l’heure est de dégager des perspectives solides de sortie de crise, de restaurer la confiance des Maliens de l’intérieur et de l’extérieur en eux-mêmes et en leur Etat, car le processus qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise.
Il y a donc urgence que notre peuple puisse se réunir pour parler, de la base au sommet, revisiter nos institutions, nos pratiques démocratiques et refonder notre Etat.
En remerciant le président de la République pour son invitation, le parti Fare, par la voix de son président, Modibo Sidibé, a déclaré ne pas s’inscrire dans la démarche du gouvernement et ne soutiendra aucune initiative référendaire fondée sur un tel avant-projet de loi.
«Le parti Fare reste disposé à concourir pleinement avec le gouvernement et les forces vives de la Nation à l’élaboration d’un processus endogène de sortie de crise structurelle, durable et refondatrice de l’Etat du Mali», a conclu M. Sidibé.
Gabriel TIENOU
Bonjour
Parfois malheureusement nous avons beau être courtois, en face ils ne sont pa$ réciproque !
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