Modibo Sidibé, ancien Premier ministre du Mali à propos du projet de révision constitutionnelle : « Il faut voter NON à ce projet s’il est maintenu »

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Modibo Sidibé, ancien Premier ministre du Mali à propos du projet de révision constitutionnelle : « Il faut voter NON à ce projet s’il est maintenu »
Modibo Sidibé, ancien Premier ministre du Mali

L’Assemblée nationale a adopté, le samedi 3 juin 2017, le projet de loi portant révision de la constitution de 1992 à la majorité des 111 voix pour, 35 voix de l’opposition ont voté contre, zéro abstention. Pour Modibo Sidibé, ancien Premier ministre, Président de FARE ANKA WULI ce projet de révision constitutionnelle est inopportun et illégitime. «Il faut voter NON à ce projet s’il est maintenu. Comme le rouge manifeste le NON, il faut dire NON par le rouge et également que ce rouge serve à dire que c’est un carton rouge à l’endroit de la gouvernance que nous connaissons jusqu’à présent », explique-t-il.

«  Il est clair que nous ne voulons pas de ce projet, il est inopportun. Ça n’a aucune légitimité et nous devons dire que s’il doit avoir réforme constitutionnelle, ça doit être à l’issue d’un grand débat national de l’ensemble des Maliens et des Maliennes. On ne peut pas faire basculer le Mali d’un paysage institutionnelle à un autre sans que les Maliens ne se soient pleinement imprégnés du sujet. Quelle légitimité ? Un projet de plusieurs pages qui n’a pas été présenté ni dans son esprit, ni dans son contenu et qu’on voudrait appeler les Maliens à dire OUI ou NON à l’espace d’un mois. NON et NON. Il faut voter NON à ce projet s’il est maintenu.

Comme le rouge manifeste le NON, il faut dire NON par le rouge et également que ce rouge serve à dire que c’est un carton rouge à l’endroit de la gouvernance que nous connaissons jusqu’à présent. On l’a dit à plusieurs reprises : l’essence d’une démocratie c’est dans le débat public autour d’un projet commun. Et justement, peut-on avoir un projet commun plus qu’une constitution dans un pays ? Donc c’est au bout du débat public que ce projet sera commun, que les Maliens pourraient éventuellement le voter.

En dehors de ça c’est illégitime ! C’est inopportun et c’est illégal. Il faut qu’ils comprennent définitivement qu’une réforme institutionnelle ce n’est pas une course contre la montre. Et qu’on arrête ce gâchis politique, de rater l’occasion de faire débattre la constitution malienne, de ce gâchis financier, de se précipiter dans un référendum qui certainement s’il se tenait n’apportera pas grand-chose et que les Maliens seraient appelés plus tard à véritablement refonder leurs institutions, à refonder leur Etat. Donc c’est inopportun, si la sagesse domine, je pense que mieux vaut retirer ce projet.

Propos recueillis par Sidiki Adama Dembélé

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3 COMMENTAIRES

  1. malienne malien notre pays le Mali va vivre le pire de son histoire si jamais le referendum est maintenu. une chose est sure la fraude pour le choix du oui est sans doute établi par ces démagogues. c’est pour maintenu son parti au pouvoir éternellement qu’ils demandent le referendum. parlant de l’accord dans lequel est régit la révision constitutionnelle, pourquoi ne pas consulté au préalable les maliens avant de l’intégré. nous disons non au referendum, non à la révision de notre constitution d’où le slogan touche pas à ma constitution

  2. Dans le cas de l’Afrique en général et du Mali en particulier, il faut éviter par tous les moyens d’arriver au niveau des élections pour de cas du genre, car dès qu’on arrive aux élections les partis au pouvoir, c’est à dire la mouvance présidentielle fait des tractations de tous genres pour mettre le “oui” devant. Si nous atteignons le 9 juillet 2017, nous pourrions dire qu’IBK a gagné son pari d’être le mandé mansa le Président à vie, mais je reste certain qu’il y a des données qui lui échapperaient et ainsi nous basculerons vers une situation incontrôlable et ingérable. Ceux qui conduisent IBK dans cette aventure périlleuse doivent savoir que l’histoire retiendrait leur acte et ils serons jugés en la matière dans un avenir très proche. Notre pays est dans l’œil du cyclone, mais IBK et son entourage ne voient rien, rien, rien et rien. Ce sera comme le cas de Moussa TRAORE qui a même osé dire que les maliens sont des peureux et des lâches. Le pouvoir se gère mal et très mal au Mali, car les ténors s’entourent d’une tour d’ivoire en fermant, les yeux et les oreilles et devenant insensible aux cris du peuple et des partis d’opposition, c’est dommage devoir que l’histoire sera cette fois-ci une répétition dans un processus continue.

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