Modibo Sidibé à Yélimané, Bafoulabé, Kita et Kéniéba :La diaspora, le terroir, la tradition et les impacts de l’or au centre des échanges

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C’est par le cercle de Kéniéba que Modibo Sidibé a bouclé sa visite de prise de contact dans la région de Kayes. Débutée le 2 Janvier 2012, la délégation a rendu visite aux notabilités, imams, chefs de villages et autorités religieuses des  sept cercles de la première région. Pendant cette  visite il a suscité une sympathie, une curiosité et un espoir chez les enfants, les femmes et les jeunes. Tout au  long de l’étape de Kayes, ils sont sont des gens qui sortent spontanément pour venir voir  Modibo Sidibé.

Le fait qu’il a abandonné les services  protocolaires a permis à bon nombre de population des localités visitées d’être plus proche de Modibo Sidibé, de lui serrer la main et souvent même échanger quelques mots avec lui.

De Yelimané à Kéniéba, en passant par Bafoulabé et Kita, les populations ont profité de la présence de l’ancien premier ministre pour évoquer les difficultés auxquelles elles sont confrontées. D’autres sont restées dans le cadre strict de la mission.  Sans trop s’étendre dans les réponses, comme il n’est pas en campagne, encore moins candidat investi, Modibo Sidibé s’est contenté de dire: ‘‘Le moment viendra où on en parlera longuement, je ne suis pas venu en campagne. Je suis venu échanger avec mes pères, mes mères et frères pour  avoir leurs bénédictions et conseils, donc le moment venu on sera là pour bien échanger avec tout le monde sur n’importe quel sujet’‘.

Qu’à cela ne tienne, les gens ne pouvaient pas ne pas dire ce qu’ils ont envie de dire à leur visiteur. C’est ainsi que lors de l’étape de Yelimané, les sages des 15 villages qu’il a eu à visiter avaient tous les mêmes préoccupations, la question de la diaspora, la bonne gestion des fonds que ceux-ci envoient au pays. Djadjoumbéra, Gondiaga, Tambacara ont demandé des facilités pour l’envoi de l’argent de la diaspora.

 

Par contre le chef de village de Yélimané secteur A, n’a pas caché sa colère. Pour lui si le gouvernement ne fait pas quelque chose, Yelimane va mourir, parce que la diaspora n’envoie plus d’argent et les investissements de l’Etat se font rares. ”Tout le monde pense qu’on a assez d’argent, alors que c’est le contraire, nous avons besoin d’aide et de soutien comme l’Etat fait partout’‘ a t-il déclaré.  En dehors des problèmes, tous les villages, disons les  villages qui ont reçu Modibo Sidibé et sa délégation, l’ont remercié pour  ce qu’il  a fait dans le passé avec la construction des Cescom, et le renforcement  en équipement de certains centres sanitaires du pays. Sory Djiguiné de Djadjoumbera a remercié Modibo Sidibé en ces termes : ”Vous nous avez sauvé la vie en Angola, je me souviens parce que vous étiez le ministre des Affaires étrangères, je ne peux pas oublier ce geste, je suis venu vous dire merci, sinon on allait tous mourir là-bas”. Diamou a donné le ton de l’étape de Bafoulabé,  Dialakan, Sélinkégni, Konékébougou, Djidjan, tous lui ont réservé un accueil exceptionnel. Ils ont salué ATT pour la route bitumée, les actions en cours dans leur cercle, en appréciant aussi l’implication de Modibo Sidibé pour l’aboutissement de ces projets. Les jeunes, les femmes et les personnes âgées ont renouvelé leur confiance en leur fils, car la mère de Modibo Sidibé, Fanta Traoré est de Ouassala, l’un des villages de Bafoulabé. Pour eux, c’est un retour aux racines, une rencontre avec son terroir qu’il connait, qu’il respecte beaucoup. Si une étape s’est passée dans la pure tradition de notre pays, c’est celle de Kita, cela grâce aux griots qui se sont impliqués, à travers leur chef Bakary Diabaté, qui a appelé tous les griots à sortir massivement pour accueillir Modibo Sidibé et sa délégation. 

 

C’est à la descente de la prière du vendredi que les salutations ont commencé par les familles Tounkara, Kéïta, Camara et Cissé qui sont les marabouts. Ensuite ce fut  l’église, les imams de Kita, le collectif des chefs de quartiers et certaines notabilités. Moussa Kéïta, le patriarche des Kéïta, a demandé à Modibo Sidibé d’être patient, d’être lucide et d’avoir le sens de l’écoute. Quant au Père Sangaré de l’église catholique, il a dit ceci: ”La démarche est débordante, elle s’inscrit dans nos traditions, elle est originale, je vous promets une prière, nous allons prier pour vous et le pays’‘. Le collectif des imams de Kita, au nombre de 40 a aussi  fait des prières et des bénédictions.

La boucle de la tournée à Kayes a été l’étape de Kéniéba. Malgré l’arrivée tardive de la délégation, la ville était mobilisée. C’est le conseil du cercle qui a servi de cadre pour accueillir la délégation. Plusieurs personnes ont pris la parole pour saluer l’arrivée de Modibo Sidibé dans leur cercle. Moussa Bah faisait partie de ceux qui ont parlé, il n’est pas allé avec le dos de la culière :  «Modibo Sidibé, je vous demande de ne pas oublier cette nuit du vendredi 6 janvier 2012, parce que cette nuit est inoubliable pour nous, elle doit l’être pour vous. Ici il y a de l’or, mais nous n’en bénéficions pas, nous n’avons pas d’électricité, nous n’avons pas d’eau potable, pour la route nous disons merci à ATT, mais nous sommes dans la difficulté ici. Nous prions pour que vous soyez le président du Mali, mais il faut avoir des bons conseillers, il faut avoir un bon entourage, et il ne faut jamais trahir. Fais tout pour ne pas oublier cette nuit, c’est le point de départ de notre espoir’‘.

Comme il n’est pas en campagne, Modibo Sidibé dit l’avoir pris bonne note, ”L’avenir est prometteur, le Kénieba d’hier et d’aujourd’hui ne doit pas être le Kéniéba de demain,  au moment venu nous en parlerons, je vais revenir ici, mais nous devons préparer l’avenir, pour les enfants et les femmes. Nous devons poser les fondements des 50 ans à venir. C’est pourquoi nous allons baser nos actions sur le monde rural, le développement et le vrai décollage ATT, Alpha ont bien travaillé dans ce pays, je les remercie, nous allons faire en sorte que leurs efforts ne soient pas vains”.

Le serment de Ouassala

Dans le cercle de Bafoulabé, l’étape de Ouassala était la plus attendue, c’est le village de la maman de Modibo Sidibé. Ici en plus de Ouassala, ce sont les 13 villages environnants qui se sont mobilisés, pour réserver un accueil digne à leur frère ”Badinko”. Ils lui ont fait marcher de l’entrée du village à la place publique, où l’attendaient tous les villages, une marée humaine, une animation avec les artistes des localités présentes. Le chef de village, Djibril Sissoko pense qu’ils n’ont rien à dire, parce que Modibo Sidibé a tout fait pour eux, un pont les reliant à Mahina, une école, un centre de santé, des appuis dans tous les sens : ”C’est nous qui devrons mourir pour vous, ici tout le monde va voter pour vous . Nous sommes obligés de voter pour vous, il faut vous rassurer ici tous les bulletins de vote sont à vous. Ouassala n’est pas seul, nous avons lancé le message à tous les autres villages qui sont avec nous, c’est pour dire qu’ici il n’ y aucun doute. Celui qui ne votera pas pour vous n’est pas de nous ”.

Le coordinateur des chefs de village lui a emboité le pas : ”Nous vous donnons l’engagement, nous faisons le serment de voter uniquement pour vous, nous sommes prêts, nous sommes déterminés et rien nous ne empêchera de voter pour vous ”. Le président des clubs de soutien, sans trop parler, a donné une contribution de 10 000 FCFA comme contribution afin que Modibo Sidibé puisse se porter candidat.

Cette contribution a été remise à Modibo Sidibé par le chef de village. Très ému, au bout des larmes, Modibo Sidibé, s’est exprimé ainsi : «Je ne sais quoi dire à Ouassala, je suis tellement satisfait et content, que je n’ai rien à dire. Je suis revenu en famille, vous m’avez accueilli comme un fils, un frère et un parent, je vous remercie pour cela. La somme que vous venez de me donner, les 10 000 FCFA, pour soutenir ma candidature,   est beaucoup plus que les millions, que l’or. Ce ne sont pas les 10 000 FCFA  mais son sens. Je ne sais comment vous remercier. Je salue tout le monde, tous les chefs de villages, tout le monde, parce que vous êtes là depuis le matin, et nous sommes arrivés le soir, je vous dit merci , merci encore, merci pour la mobilisation».

A Ouassala il y a plusieurs témoignages, mais aussi beaucoup de serments, tous sont prêts pour assurer la victoire à leur fils, frère et parent.

 

Kassim TRAORE

 

Envoyé Spécial

 

 


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