Modibo Keita II : Les raisons d’un réaménagement

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Réaménagement du Gouvernement : Ceux qui quittent, ceux qui restent et ceux qui font leur entrée…
Les ex-ministres Mahamadou Diarra et Sada Samaké (G-D)

Le général Sada Samaké de la Sécurité intérieure et de la Protection
civile et Mahamadou Diarra de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des sceaux ont été mis à la touche par le président de la République le 24 septembre 2015. Les raisons ? Suivez notre analyse

Selon des analystes et autres observateurs, les raisons de la sortie du gouvernement de Sada sont simples, puisque depuis sa nomination, l’insécurité  n’a cessé de prendre des proportions inquiétantes. Pis, elle s’est généralisée. Aucune région, y compris le district de
Bamako, n’est épargnée. La peur, des attaques à mains armées, le banditisme, et le terrorisme, le trafique des drogues…, sont devenus des faits banales. Interpellé plusieurs fois par les élus de la nation,  Sada n’a pu proposer ni des stratégies, ni des moyens pour endiguer le phénomène.  Visiblement, le général paye pour son incompétence à endiguer l’insécurité grandissante et généralisée partout dans notre pays. Les agents des forces de l’ordre manquent de matériels de travail.

Nos commissariats à l’intérieur du pays, ne disposent pas de matériels adéquats et souffrent d’un manque cruel de personnel. Non clôturés, la plupart des commissariats, sont dans un état piteux et accessible à tous, surtout les terroristes. De nos jours, pour sa sécurité, le Malien n’a plus confiance en personne. Un petit bruit suffit pour créer une panique généralisée.

A noter que le ministre Sada Samaké était trop décrié pour la recrudescence de l’insécurité et surtout pour le scandale des passeports et des cartes d’identité nationale. Ce dernier dossier ayant obligé le président de la République et le Premier ministre à s’investir personnellement pour annoncer de nouvelles mesures en vue de soulager les populations.

Quant à Mahamadou Diarra lui fait les frais d’une part, pour n’avoir pu donner suite aux différents dossiers de corruption et de délinquance financière. La corruption reste de mise, le népotisme, le clientélisme auxquels il devait faire face persiste de nos jours.

Baromètre de la démocratie et de l’état de droit, la justice est autant une des conditions nécessaires de la bonne gouvernance et du développement socio économique. Mais les défis sont nombreux: on reproche au ministre Diarra son silence quand tout tout le monde
reproche à la justice de n’être pas équitable, que des magistrats ne rendent pas la justice dans les délais raisonnables, que la justice n’est pas accessible ou difficile d’accès, qu’elle est au service du pouvoir exécutif… face à ces maux décriés, le ministre Diarra a
brillé par un silence assourdissant. Nos concitoyens n’ont plus confiance à cette institution car beaucoup d’entre eux considèrent qu’elle s’est écartée de sa raison d’être et que la justice n’est tout simplement pas rendue en leur nom car ils ne se reconnaissent dans les décisions rendues. Qu’a fait réellement le ministre Diarra pour une véritable promotion de la justice en tant que Garde es sceaux ? La question reste posée.

Peut-on concevoir l’indépendance du pouvoir judiciaire si le parquet reçoit des ordres de la Chancellerie ou si les juges du siège craignent de froisser la Chancellerie ? En tout cas, plusieurs magistrats vivent et ont vécu des pressions venues « d’en haut » qui ont tordu le coup à l’indépendance de la justice. Ne pas parvenir à mettre de l’ordre dans ce secteur sensible est une raison suffisante pour remercier M. Diarra.


Haman Khadra

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