Pour faire échec au projet de révision constitutionnelle du président de la République, le Collectif « Touche pas à ma Constitution » veut frapper fort dans les semaines à venir. Il compte organiser des manifestations à des dates symboliques : le 19 novembre date anniversaire du 1er coup d’Etat au Mali et le 10 décembre, journée internationale des droits de l’homme. Ces initiatives, prises le weekend dernier lors d’une réunion qui a regroupé la quasi-totalité des organisations membres du collectif, constituent des test-grandeurs nature car l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aly Nouhoun Diallo, et ses camarades jouent très gros dans cette démarche.
Après quelques semaines de silence, le collectif « Touche pas à ma constitution » veut repartir de plus bel contre le projet de révision constitutionnelle du président de la République. C’est le message lancé le samedi dernier lors d’une réunion à laquelle a participé la quasi-totalité des représentants de toutes les organisations membres et dont le programme établi est de passer à des actions marquantes sur le terrain. Pour marquer le coup, ils ont retenu deux dates très symboliques : le 19 novembre 2011, date anniversaire 1er coup d’Etat militaire dans notre pays et qui avait couté sa place au 1er Président du Mali Modibo Keita avec comme conséquence l’instauration d’un régime répressif pendant 23 longues années et le 10 décembre 2011, journée mondiale des droits de l’Homme.
A ces occasions, il est prévu une grande marche à Bamako dont l’itinéraire sera bientôt dévoilé. Entre temps, le Collectif, à travers un comité restreint, rencontrera toutes les ambassades et les partenaires techniques et financiers du Mali pour les convaincre du bien fondé de leur opposition à la reforme constitutionnelle. Le combat va s’étendre au reste du pays qui va d’ailleurs être investi par des missions d’explication et de sensibilisation pour la réussite de la mobilisation le 19 novembre prochain. Et le Collectif compte beaucoup sur l’UNTM dont le secrétaire général, Siaka Diakité, a voulu mettre fin aux supputations sur son engament dans la lutte contre la révision de la constitution après la signature du protocole d’accord avec le Gouvernement, suite à un préavis de grève. Reste que la centrale et toutes les organisations membres du collectif « Ne touche pas à ma constitution » jouent désormais leur crédibilité car un échec dans la mobilisation le 19 novembre et le 10 décembre prochains scellera sans nul doute le sort de leur mouvement et même la carrière politique de certains d’entre eux.
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Soupçonné de mener un double jeu, le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali a été obligé de s’expliquer samedi dernier lors de la réunion du collectif « Ne touche pas à ma constitution ». Siaka Diakité a tenté de rejeter les accusations de trahison qui pèsent sur lui depuis plusieurs semaines, disons depuis la signature du protocole d’accord avec le Gouvernement, suite à un préavis de grève. Il a rassuré que l’engagement de la centrale syndicale dans la lutte contre la révision de la constitution est irréversible et « contrairement à ce qui se dit dans certains milieux, n’a rien à voir avec le protocole d’accord qu’elle vient de signer avec le Gouvernement, suite à un préavis de grève ». Et les partisans de Siaka Diakité accusent leurs anciens camarades qui sont partis créer la Confédération syndicale des travailleurs du Mali d’alimenter ces rumeurs qui ont d’ailleurs un fondement réel et celà malgré les assurances données par le 1er responsable de l’UNTM aux autres membres du Collectif. Et un des leaders de l’organisation qui a requis l’anonymat, a tranché qu’il fallait faire avec toutes sortes de personnes, sinon qu’on le dise ou non : Siaka Diakité n’inspire confiance à personne.