Mme Aminata Diakité, candidate à l’élection présidentielle: « Oui, les Maliens sont prêts à élire une femme à la présidence »

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Mme Aminata Niamoto Diakité est la candidate du Parti Humaniste Adamaden Ya Ton pour l’élection présidentielle dont le 1er tour est prévu pour le 29 avril prochain. Le 5 mars dernier accompagnée de Balla Idrissa Doumbia et d’Abdoulaye Kéïta, tous membres du Parti Humaniste, la deuxième candidate déclarée à la magistrature suprême s’est rendue à la Rédaction de votre journal pour un entretien. Mme Aminata Niamoto Diakité donne les raisons de sa candidature et lève un coin de voile sur ses ambitions pour le Mali.

Qui est au juste Mme Aminata Niamoto Diakité ?

Aminata Niamoto Diakité est d’abord une femme issue d’un parti politique. J’exerce la fonction d’inspectrice du trésor. Je suis mariée et mère d’un enfant. J’ai fait des études scientifiques. Après le lycée où j’ai fait la Science exacte (SE), j’ai eu à faire l’économie à l’ENA (Ecole Nationale d’Administration). Je suis économètre de formation. Présentement, je suis à l’IHEM (Institut des Hautes Etudes de Management) pour préparer un MBA pour la gestion de l’entreprise.

Pourquoi vous avez décidé de briguer la magistrature suprême ?

Je crois que le peuple malien aspire aujourd’hui à un changement démocratique au sommet de l’Etat. Et c’est le même système qui nous gouverne depuis 50 ans, ceci nous amène inéluctablement à des résultats médiocres et décevants.  Alors un nouveau choix démocratique s’impose pour donner au Mali, un président qui correspond à son histoire, à ses valeurs sacrées tels que la solidarité et l’humanisme, à sa passion de la liberté, de la justice, de la démocratie et de la bonne gouvernance pour le mieux-être de la population malienne. Un président respectueux du Grand Peuple malien avec une base politique et ayant une bonne culture de la gestion des problèmes réels par sa proximité avec les citoyens.

Par ailleurs, je me suis engagée dans cette course présidentielle pour nous renforcer davantage sur le terrain humaniste à travers le mouvement humaniste. Depuis 1998, ce mouvement intervient dans notre pays pour le financement  des projets de développement des groupes de femmes et des jeunes, la construction et l’équipement  des écoles et des centres de santé,  le soutien scolaire apporté aux enfants démunis et orphelins, la consultation gratuite avec distribution gratuite des médicaments, la purification des eaux de puits de nos villages et de nos fractions, etc.

Vous savez, nous sommes sur le terrain, il y a plus d’une dizaine d’années. Nous avons eu à poser beaucoup d’actes, nous avons aidé la population.

Voilà pourquoi, notre Parti Humaniste Adamaden Ya Ton qui est l’expression politique du Mouvement Humaniste vit selon le principe qui place « l’homme comme valeur et préoccupation centrale et que rien ne soit au-dessus de l’homme ». Nous œuvrons pour un Mali humanisé et prospère. C’est la prise en compte de tous ces défis-là qui donne du sens à la candidature que je porte. Nous voulons aussi changer le pays à travers nos idées et nos actes que nous posons sur le terrain.

Votre décision de briguer la magistrature suprême est-elle un rêve d’enfance ?

J’ai toujours pensé à être présidente un jour. Et cela depuis que j’étais petite.  Après les études, je ne voulais même pas travailler. Je voulais faire face à mon objectif, qui est de devenir présidente de la République, directement. C’était la fonction que je voulais exercer. Mais, malheureusement, il y avait des problèmes qui étaient là.

Quels problèmes ?

Notamment les problèmes financiers, d’expériences et biens d’autres. J’ai été butée à beaucoup de choses. Il y avait aussi le fait que la société malienne n’acceptait pas en ce moment une femme présidente. J’ai eu à mener plusieurs investigations dans ce sens à travers la ville. La réponse était toujours négative. Aussi, ma famille ne m’autorisait même pas à en parler. Les gens craignaient qu’il soit possible de tuer la femme qui ose briguer la magistrature suprême. Pour tout ça, la question de ma candidature posait problème On m’interdisait d’avancer cette idée. C’est là que je remercie ma fille Madame Sidibé Aminata Diallo qui a eu le courage de sortir la tête. A ce moment-là, ma famille avait vu que tout s’était bien passé. Après les élections présidentielles de 2007, j’ai reposé la question en rappelant la candidature de Mme Sidibé Aminata Diallo. C’est alors qu’on m’a autorisée à commencer mes activités politiques.

Votre candidature sera-t-elle placée sous  le signe d’un combat  féministe ?

Je ne sais pas si je peux dire que je la place sous le signe d’un combat félministe, tout simplement parce que nous ne sommes pas là seulement à cause des femmes. Majoritairement, c’est pour les femmes mais aussi pour les jeunes. En un mot, pour les couches vulnérables de la société. On se bat pour les couches vulnérables en vue d’améliorer leur condition de vie et faire avancer le pays.

Vous êtes la deuxième femme à être candidate.  Est-ce que vous avez tiré des leçons de l’échec de votre sœur ?

Oui ! J’ai beaucoup entendu. J’ai réfléchi. Et, j’ai pris beaucoup de décisions. Je suis prête à relever le défi, à combler le vide. Quand on regarde la première candidate, beaucoup se plaignent et nous sous-estiment.  Inchah’Allah, cette fois-ci, nous verrons le contraire.

Est-ce que vous comptez sur les voix  des femmes ?

Je compte sur les voix des Maliens (femmes, jeunes, hommes, vieux). En un mot, tout le monde.

Pensez-vous que les Maliens sont prêt à élire une femme à la magistrature suprême ?

Oui ! On n’a pas besoin de la voix de tous les Maliens pour être élue. Il faut seulement avoir la majorité. C’est vrai qu’aujourd’hui au Mali, tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée. Mais, il y a de plus en plus de personnes qui partagent ma conviction. Beaucoup d’hommes et même la majorité des femmes et des jeunes sont partants. Ils m’encouragent beaucoup. Il y a toujours des récalcitrants mais, il faut savoir aussi que tout le monde ne peut pas aimer une seule personne. Je pense qu’il y a espoir.

Pouvez-vous nous citer quelques unes de vos actions sur le terrain ?

Nous avons fait des interventions dans plusieurs domaines. Pour ce qui concerne le domaine sanitaire, nous faisons des visites médicales avec dons gratuits de médicaments. Nous avons aidé beaucoup de jeunes en finançant des projets. Nous avons donné 50 taxis à 50 jeunes afin qu’ils cessent de s’asseoir au bout des carrés pour prendre du thé. Nous avons également eu à donner des moulins à des femmes, à financer des microcrédits, des projets de maraîchage. Nous avons, bref, posé beaucoup d’actes qui vont dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et de développer le pays.

Le parrainage est devenu aujourd’hui un handicap pour les candidats. Est-ce que vous êtes sûre de pouvoir gérer cette situation ?

Heureusement, je n’ai pas eu de difficultés par rapport au parrainage. On a déjà discuté avec certains grands partis qui ont accepté de parrainer notre candidature. Aujourd’hui, tout va pour le mieux. Dieu merci.

Au cas où vous seriez élue, quelle serait votre première tâche ?

Les premiers actes concerneront d’abord la mise en application de notre projet de société en s’appuyant sur la question sécuritaire. Tout le monde a droit à la vie. Nous allons d’abord dégager des moyens pour protéger les populations et leurs biens. Ensuite, nous allons faire face à la question de l’école malienne qui souffre beaucoup. Après cela, il y a d’autres priorités qui vont venir.

Et l’emploi des  jeunes ?

L’emploi des jeunes occupe une très grande place. Au niveau de l’association, on a eu à mener beaucoup d’actions. On a agit en améliorant les conditions des jeunes, en leur cherchant du travail. Donc, on ne fera qu’améliorer ce qu’on a eu à faire sur le terrain. On aura beaucoup plus de force, de pouvoir de décision dans notre projet de société. Nous réfléchissons sur beaucoup de choses, à beaucoup d’actes qui seront posés et qui vont dans le sens de la résolution de ce problème.

Aujourd’hui, c’est le 8 mars, quel est votre message à l’endroit des Maliennes et Maliens ?

Je souhaiterais qu’on accorde une minute de silence à nos morts du Nord. Je souhaite aussi un prompt rétablissement aux blessés. Je demande à toute la population à la cohésion, la compréhension mutuelle. Il faut s’accepter.  Il faut se tolérer. Et il faut qu’on s’unisse. Je leur demande aussi de faire beaucoup attention aux amalgames et de se serrer les coudes autour de nos valeurs.  En temps de guerre, en pleine insécurité, on ne peut rien faire. Ça freine le développement. Donc, je leur demande beaucoup de calme, de cohésion, d’union et d’entraide.

D’une Aminata à une autre !

De Mme Sidibé Aminata Diallo à Mme Aminata Niamoto Diakité, il n’y a pas une grande différence sauf que la première a ouvert la voie à la seconde. Et aujourd’hui, elles sont candidates déclarées à la magistrature suprême du pays. Jusqu’à sa déclaration de candidature au cours d’une cérémonie modeste à l’emblématique Palais de la Culture, Mme Aminata Niamoto Diakité, courte de taille, teint légèrement clair, était une figure presque inconnue de la majorité de nos compatriotes. Malgré son engagement sur le terrain, elle n’était pas devenue une cible prisée pour les médias. Présidente fondatrice de l’Alliance des Femmes et des Jeunes pour le Développement et le Progrès, elle a décidé de militer volontairement au sein du Parti Humaniste. Une femme présidente ? Aminata Niamoto Diakité pense qu’il y a espoir.

Entretien réalisé par Drissa Togola et Alfousseiny Togo

Projet de Renforcement des Capacités des Organisations Féminines du Mali (RECOFEM)

Un instrument de renforcement des capacités aux mains des organisations féminines du Mali

NOTE DE PRESENTATION DU PROJET

But et Objectifs

Le but de la deuxième phase du Projet RECOFEM est de renforcer les capacités institutionnelles du Projet et de consolider ses acquis afin qu’il continue à renforcer les capacités des organisations féminines et à appuyer le Gouvernement du Mali à mieux conduire la politique nationale sur le genre et les efforts de développement au Mali.

Spécifiquement, la deuxième phase devra :

-renforcer les capacités humaines et institutionnelles du Projet RECOFEM pour la formation sur les questions de genre et pour la formulation et l’analyse des politiques ;

-consolider les capacités humaines et institutionnelles du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF) et des organisations féminines dans le domaine de la gestion  du développement ;

-développer un programme de travail basé sur les défis auxquels fait face le pays et sur les besoins spécifiques des organisations féminines ;

-accroître la visibilité du Projet RECOFEM à travers sa participation aux débats publics sur les problèmes économiques et sociaux au niveau national.

 

Composantes :

Pour atteindre ces objectifs, le Projet oeuvrera à travers cinq composantes, qui sont :

-Développement institutionnel ;

-Réseautage / interface ;

-Etudes / Recherches ;

-Formation ;

-Publication et dissémination.

 

RECOFEM : un projet utile à plus d’un titre

Depuis sa  création en 2005, le projet  a exécuté un certain nombre d’activités qui ont, à coup sûr, produit des effets, entre autres, répertoriés par composante :

 

Composante Etudes / Recherches

Les résultats des études menées par

le RECOFEM ont :

-servi  de base à l’élaboration du rapport national sur l’état de la situation de la femme au Mali quinze années après la conférence internationale de Beijing ;

-été des documents de référence pour les organisations et associations féminines qui en font un outil de travail privilégié.

Rappelons que les  études réalisées par le Projet sont au nombre de cinq :

1)« La participation de la femme à la Vie Publique au Mali : contraintes et stratégies pour le changement souhaité » ;

2) « Rapport sur la situation de la femme au Mali » ;

3)« Impacts socioéconomiques du microcrédit sur les conditions de vie des femmes au Mali » ;

4)« Impacts des quatre programmes décennaux (Prodej, Prodec, Prodess, Pnae) sur les conditions de vie des femmes » ;

5) « La problématique du divorce au Mali ».

Composante Formation

Les différentes formations données par le RECOFEM ont permis aux bénéficiaires de :

-concevoir, mettre en œuvre et évaluer leurs propres documents (plans d’action, rapports techniques et financiers, plans stratégiques, entre autres) sans recourir à des services spécialisés moyennant une rémunération ;

-les bénéficiaires ont balisé des pistes et stratégies de dialogue politique pour la prise en compte de la problématique du Genre au Mali dans les politiques et programmes nationaux ;

-les femmes  maliennes ont pris conscience de leurs rôle et place en matière d’échéances électorales, ce qui a contribué à une augmentation du taux de participation des femmes aux élections, tant comme candidates que comme électrices ;

-certains thèmes de formation comme la Gestion a axée sur les Résultats ont été appliqués directement à des cas concrets tels que la définition d’objectifs, de stratégies, de résultats, d’indicateurs et outils dans l’élaboration de programme de travail. Cette formation a surtout outillé les membres du Comité de Pilotage et de l’Unité de Gestion dans l’élaboration du document de projet pour la deuxième phase du RECOFEM ;

-les formations en TIC ont eu comme principal impact l’élaboration par les bénéficiaires elles-mêmes de leurs propres documents, leur conservation et leur transmission à des structures partenaires ;

-la fluidité des informations entre les bénéficiaires ;

-l’utilisation régulière du courrier électronique par les bénéficiaires (lettrés et non lettrés) et la recherche sur le web, contribuant à faciliter le travail ;

-la réduction des frais de fonctionnement des organisations et l’amélioration de la qualité de l’information par l’utilisation de l’Internet.

Composante Développement Institutionnel :

Grâce à la dotation des bénéficiaires  en matériels informatiques et fournitures de bureau  et leur connexion  à internet haut débit, le Projet RECOFEM contribue pour une grande part à :

-la réduction des factures d’achats desdits équipements et des abonnements par les bénéficiaires ;

-l’amélioration de la qualité et des conditions de travail ;

-la réduction des charges d’exploitation, ce qui permet une réaffectation  des  fonds à d’autres activités.

Composante Publication

-Comme les rapports d’études, les publications contribuent beaucoup à la visibilité du Projet et de ses organisations bénéficiaires. Elles ont permis à un grand nombre de personnes de cerner les objectifs, activités et domaines d’intervention du Projet, des organisations féminines et du Ministère de tutelle.

Composante Réseautage /plaidoyer / conférences

-les séminaires et conférences faisant régulièrement l’objet d’appui sont un véritable tremplin pour la visibilité et la reconnaissance du rôle du Projet dans le microcosme du genre au Mali ;

-en outre, ils ont permis de sensibiliser un grand nombre de bénéficiaires à la base sur les questions touchant particulièrement les femmes. Ce qui contribue pour beaucoup à l’éveil des consciences.

Singalons que le Projet RECOFEM appuie régulièrement les conférences et autres activités entrant dans le cadre de la commémoration des journées dédiées aux femmes : 08 mars, 31 juillet et 15 octobre. Pour la présente Journée Internationale de la Femme, il a apporté son appui financier au département en charge de la Promotion de la Femme, au Groupe Pivot Droits et Citoyenneté de la Femme et au Réseau Yiriba Suma.

Commentaires via Facebook :

12 COMMENTAIRES

  1. Mme Bonne chance! c’est le droit de tout citoyen homme et femme ! Nos femmes sont capables mais ne nous negligez pas dans votre combat pour le pouvoir! 😆

  2. “Il faut que les femmes osent. Il faudrait qu’elles se positionnent. “Bonne chance Mme AMINATA DIAKITE

    • Je crois que c’est l’inverse la candidate etant elue, c’est vous qui allez la voir a Bamako pour pouvoir survivre au Canada! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

      • Simplevision moi j’ai tout dans ma vie dieu merci.
        Je suis pas dans la merde.Je peux me permettre de prendre ma retraite maintenant à 35 ans salut.

  3. Vous avez raison soribd:le Mandé a toujours magnifié la femme, c’est pourquoi CHACUNE DE NOS GRANDES FIGURES LEGENDAIRES (Sokolo Djata-Soumba N’Golo Kanté (Soumangroun)-Tiguida Makan Traoré (Touramakan)-Sounou Mamary Coulibaly (alias Biton)-Kèmè Bourama-SAMORY Touré (Saranfing Mory)…ONT TOUTES LES NOMS PRECEDES PAR CELUI DE LEURS MAMANS!Et puis quand on te salut au Mandé en ces termes “I ni tié-I ni sokoma…”en tant qu’Homme, tu reponds: “M’baaa!” (= remercie plutôt ma maman). 😉 😉

    • Dogofaring Sambou veritablement tu sais inventer des miracles du Mande, heureusement que je ne suis pas du Mande donc je me mele pas de ton discours. Mais ce qui m’a deçu dans l’interview de Mme Diakite c’est quand elle appelle Mme Sidibe sa fille, une façon de ressortir le sinangouya qui est une tare sociale, un element anti-respect et contre l’epanouissment du droit republicain.

      • Salut Koro.Comment peux-tu ne pas être du Mandé?Sais-tu que “Mali” vient d’une déformation lingustique (par les peulh)du mot Mandé, lui-même de “Makan dén”(=descendant de Makan)?Koro tu es bien du Mandé puisque tu reconnais être du Mali.Le sinangounya que nous avons chez nous reste envié même par vos maîtres, les blancs!Ils vous incitent à abandonner tout ce qui concerne notre si riche culture africaine du Mali.Nous n’allons pas accepter ça puisqu’«Un peuple sans culture, c’est comme un arbre sans racine» (Bruno RAYA), et nous issus de la nouvelle génération de maliens AVONS BIEN COMPRIS CELA. 😉

        • Dogofaring Sambou pourquoi vies-tu alors dans le doux ventre de la douce France si mes maitres blancs sont envieux de ce que tu as au Mali? de grace, Dogofaring il faut nous dire la verite et stp arretes de te gargariser de tes propres fausses legendes. Je ne suis pas du Mande mais du Mali et le Mali est ne le 22 septembre 1960. Merci pour avoir respecte mon identite de Malien.

  4. Bonne chance Madame.
    Depuis toujours, les femmes ont occupé des postes importants au Mandé.
    Il y a des femmes présidentes ailleurs. Nos mère, sœur et épouse, n’ont rien à les envier.
    Et notre peuple, non plus, n’a rien à envier au leur.

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